Vient de paraître…. LA LÉGENDE DESSALINIENNE, 500 récits pour réconcilier un peuple avec sa grandeur. Et si l’histoire de Jean-Jacques Dessalines ne se résumait pas à quelques pages officielles, mais s’étendait à travers les veines d’un peuple, portée par la mémoire orale, les légendes populaires et la vérité que le silence n’a pas pu tuer

Mon pays…c’est un royaume perdu,où neuf rois sans trônefont festin dans la poussière. Ils ne gouvernent pas.ils se partagentDes postes comme des tranches de pain chaudtombées dans la boueet qu’ils lèchent encore. Ils ont les clés du coffre,et la clef des champs,pour fuir quand le peuple gronde. À leurs cousins,leurs amantes,leurs potes de salon,ils offrent

Les Échanges Le vent du crépuscule vespéral emportait à perte d’oreilles les cris d’exultation des quelques contadins manifestement édifiés et conquis. Ils avaient compris que l’individu ne serait jamais arrivé à sortir de l’emprise du « Bon Dieu » et du « Diable » de Jean-Paul Sartre, dans son procès contre le Créateur. Dès la Genèse, l’humanité était prise

par Elensky Fragelus Ils volent,mais ne rapportent rien.Ni rameau d’espoir,ni graine d’avenir. Neuf silhouettes en vestonaux poches pleines de silence,traçant des cercles dans le cielcomme des pigeons voyageurségarés —ou peut-être bien trop lucides. Chaque aéroport est une escalepour fuir les cris,chaque hôtel,un refuge contre la honte.Ils signent des papiers,prennent des photos,empilent des promessescomme des valises

par Elensky Fragelus on voulait nous réduireà la poussière des chaînes,mais nous sommes devenusla lumière des réveils. regarde-nous —on marche sur des terres fenduescomme si c’était des promesses,la tête haute,le cœur pur comme les mangues vertes. le monde croit que nous sommes brisésparce que nous parlons avec des silences,mais c’est parce que nous écoutonsles vaillants.les

par Elensky Fragelus ils disent :« regarde comme il est pauvre »mais ils ne voient pascomment je tiens le cielavec mes deux bras. ma peau sait parlermême quand ma bouche se tait.chaque cicatricec’est une syllabe dans la langue du réel. on m’a appris à ne rien attendremais à tout donner.la chaleur dans le ventre,la rumeur dans les

Ce que je voulais Je voulais justeun cahier propre,un banc sans trou,un matin sans peur. Je voulais apprendre,avoir des livresqui ne tombent pas en morceauxcomme nos maisons après la pluie. Je voulais courirsans surveiller le ciel,sans écoutersi les balles allaient chanter des libera. Je voulais un avenirqui ne commence pas par l’incertain,mais par “je peux”.

Au flanc du morne Boukan, la case de Rozana était faite de bouts de bois fous, de vieux tôles tordus et d’un jardin planté de mystère. Tous les hommes du village passaient par là. Pas parce qu’ils avaient faim. Mais parce qu’ils avaient soif. Et Rozana, elle, vendait le seul clairin que même les ancêtres