Haïti en ruines, éloges en cascade pour l’ex-représentante de l’ONU
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La représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU en Haïti, María Isabel Salvador, a quitté le pays dans une indifférence quasi générale, note Dr Josué Renaud de New England Humans Rights Organization (NEHRO). Pourtant, une structure peu connue, la Fédération des organisations des jeunes (FOJ), a affirmé avoir tenu une rencontre de « haut niveau » avec elle, ce vendredi, pour saluer son départ à la tête du BINUH.
Dans une déclaration au ton visiblement inspiré du langage protocolaire des institutions onusiennes, cette fédération — jusque-là inconnue du grand public — a exprimé sa reconnaissance pour le « soutien aux efforts visant à bâtir un avenir meilleur pour Haïti ».
Le discours de la FOJ tranche avec l’état de détresse généralisée que connaît la population », souligne Renaud, appelant les Haïtiens, en particulier les jeunes, à reprendre en main leur destinée afin d’éviter que le pays ne demeure sous tutelle. « Du BINUH dirigé par Lalime à celui conduit par Salvador, la mission a lamentablement échoué : si la première a contribué à la consolidation des gangs du G9, la seconde s’est contentée de les rebaptiser, tout en assistant à la désintégration progressive de nos institutions.
La FOJ a cependant multiplié les formules laudatives à l’endroit de María Isabel Salvador, louant « son engagement constant, sa disponibilité sans faille » et son « dévouement exceptionnel ». Des éloges qui tranchent avec le bilan controversé du BINUH, souvent accusé d’avoir failli à sa mission de soutien à la stabilité démocratique.
Il demeure incertain si ces déclarations procèdent d’une mise en scène communicationnelle soigneusement orchestrée ou d’une initiative spontanée, dans un contexte où prolifèrent des structures se réclamant de la société civile, souvent façonnées par l’appel d’air des financements internationaux, mais dépourvues de véritable enracinement dans la réalité communautaire.
