Kenya – Quatre morts lors de la veillée funèbre de Raila Odinga à Nairobi
NAIROBI, 16 octobre 2025 – (Rezo Nòdwès) —
Quatre personnes ont été tuées jeudi à Nairobi après que les forces de sécurité kényanes ont ouvert le feu et lancé des gaz lacrymogènes pour disperser une foule rassemblée au stade principal de la capitale, où le corps de l’ancien Premier ministre et chef de l’opposition Raila Odinga était exposé.
Odinga, figure emblématique de la vie politique kényane depuis les années 1980, ancien prisonnier politique et cinq fois candidat malheureux à la présidence, est décédé mercredi à l’âge de 80 ans en Inde, où il recevait un traitement médical. Son rapatriement a suscité une immense ferveur populaire.
Dès l’aube, des milliers de partisans s’étaient rassemblés dans les rues de Nairobi. Selon un témoin de Reuters, la situation a dégénéré lorsqu’une partie de la foule a forcé une porte d’accès du stade, provoquant des tirs en l’air de la part des militaires. Deux personnes ont été tuées sur place, tandis que les chaînes locales KTN News et Citizen TV ont par la suite confirmé un bilan porté à quatre morts et plusieurs dizaines de blessés.
Des scènes de panique ont suivi : les forces de l’ordre ont fait usage massif de gaz lacrymogène pour disperser les milliers de fidèles venus rendre hommage à celui qui incarnait, pour beaucoup, la lutte pour la démocratie multipartite.
Plus tôt dans la journée, des milliers de sympathisants avaient brièvement envahi l’aéroport international Jomo-Kenyatta, interrompant la cérémonie officielle d’accueil du corps par le président William Ruto et l’état-major militaire, ce qui a conduit à une suspension temporaire des opérations aéroportuaires.
Raila Odinga, issu de la communauté Luo de l’ouest du Kenya, restera pour beaucoup une figure de dévotion et de résistance. « Il s’est battu pour la démocratie multipartite, et nous jouissons aujourd’hui de ces libertés grâce à son combat », a déclaré à Reuters Felix Ambani Uneck, étudiant à l’université, parmi les milliers de jeunes venus à pied ou à moto.
L’ancien Premier ministre, qui avait aussi scellé en 2024 une alliance politique inattendue avec le président Ruto, laisse derrière lui un héritage fait d’alliances mouvantes, de luttes et de désillusions.
Les autorités n’ont pas encore commenté officiellement les circonstances de la fusillade au stade, mais une enquête interne aurait été ouverte selon des sources policières.
— Rédaction Rezo Nòdwès / d’après Reuters, Citizen TV, KTN News (Nairobi)
