Affaire Jovenel : Martine Moïse accusée, les 17 mercenaires colombiens toujours dans l’ombre de l’inculpation

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Les Colombiens et Martine Moïse : Un panorama des derniers rebondissements judiciaires

L’assassinat de l’ancien président Jovenel Moïse, en 2021, a de nouveau attiré l’attention du public cette semaine en raison de l’émission d’un mandat d’arrêt contre son épouse, l’ancienne première dame Martine Moïse.

Martine Moïse, défenseure de la création d’un tribunal international pour enquêter sur l’assassinat, est accusée de vol à main armée, de tentative d’assassinat et de conspiration contre Jovenel Moïse, selon des informations de la presse haïtienne.

Le juge Walter Wesser Voltaire, en charge de l’enquête, a émis un mandat d’arrêt contre Martine Moïse en octobre 2023, en lien avec l’assassinat du président.

La nouvelle de l’accusation de l’ex-première dame survient à la fin du mandat de Wesser Voltaire. La sentence devrait être rendue publique entre fin février et mars, selon des informations.

Pour l’instant, Martine Moïse n’a pas commenté publiquement sur le sujet.

Situation des anciens militaires colombiens détenus et accusés de l’assassinat

Haïti maintient en détention 17 anciens militaires colombiens pour leur participation présumée à l’assassinat du président Jovenel Moïse. Cependant, aucun d’entre eux n’a été formellement accusé.

En décembre dernier, une délégation du gouvernement colombien a visité la prison d’Haïti où sont détenus les anciens militaires colombiens. La visite des détenus a été dirigée par le vice-défenseur du peuple, Luis Andrés Fajardo, et un fonctionnaire de la Direction des affaires migratoires, consulaires et des services aux citoyens du ministère des Affaires étrangères.

Les familles et la Défense colombienne dénoncent des conditions précaires Les familles et la Défense colombienne ont dénoncé les conditions précaires dans lesquelles les anciens militaires restent détenus, sans qu’un processus judiciaire formel ait commencé.

Les proches des anciens militaires ont sollicité l’aide du gouvernement colombien pour établir un tribunal indépendant dans un pays tiers et coordonner un vol humanitaire afin de vérifier les conditions de détention.

Les États-Unis ont compétence sur l’affaire Les États-Unis ont compétence sur l’affaire en raison de l’opération d’entreprises de sécurité en Haïti. Bien que les anciens militaires colombiens soient soumis à des mesures préventives, il n’y a toujours pas de lien formel avec le processus pénal, selon l’avocat Juan Pablo Quintero.

Il est important de souligner que seuls Haïti et les États-Unis mènent des procédures judiciaires pour le meurtre. En Colombie, malgré la participation présumée d’anciens militaires, aucune procédure judiciaire n’a été engagée.

Quintero López Abogados souligne que « le principe de territorialité, et non de nationalité, s’applique ». Les États-Unis et Haïti sont les seules juridictions compétentes pour juger des faits liés au défunt président.

Condamnations aux États-Unis

Les États-Unis ont déjà condamné plusieurs personnes, dont l’ancien sénateur haïtien Joseph Joel John et l’homme d’affaires haïtien-chilien Rodolphe Jaar, ainsi que l’ancien militaire colombien Germán Alejandro Rivera García, tous condamnés à la réclusion à perpétuité pour leur participation à l’assassinat.

Rivera García a été extradé aux États-Unis et condamné en octobre dernier pour conspiration en Haïti et aux États-Unis afin de recruter des mercenaires pour kidnapper ou tuer Moïse.

Deux autres personnes, l’ancien militaire colombien Mario Antonio Palacios et le Haïtiano-colombien Joseph Vincent, se sont déclarés coupables de l’assassinat et attendent la sentence à Miami.

Le sud de la Floride comme épicentre du complot

Des documents du tribunal de Miami révèlent qu’entre février et juillet 2021, le sud de la Floride a été le lieu central pour planifier et financer le complot visant à renverser le président Moïse.

Moïse a été torturé et assassiné dans sa résidence de Pétion-ville par un groupe de mercenaires, principalement colombiens.

Depuis la mort de Moïse, Haïti est plongé dans le chaos, avec des bandes armées contrôlant une grande partie de Port-au-Prince et une augmentation significative de la violence, tels que les enlèvements, les attaques à main armée et les vols de voitures. Malgré cela, le pays n’a pas organisé d’élections depuis 2016, et la présidence est vacante depuis l’assassinat du président.

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