Le président kényan, William Ruto, se retrouve au cœur d’un scandale majeur alors qu’un rapport révèle le détournement de 605 millions de shillings et met en lumière l’existence de 20 000 emplois fictifs au sein de son gouvernement. La Commission de la Fonction Publique (PSC) expose ainsi les failles du programme anti-corruption du président.

Le président kényan William Ruto, qui s’est présenté comme un leader déterminé à lutter contre la corruption, voit sa campagne anti-corruption ébranlée par un nouveau rapport accablant. La Commission de la Fonction Publique (PSC), chargée de la gestion des ressources humaines au Kenya, met en lumière des lacunes dans la lutte contre la corruption du président.

L’enquête révèle que les fonctionnaires publics kényans ont détourné 605 millions de shillings (3,8 millions de dollars) au cours de l’exercice financier se terminant en juin 2023. Bien que 222,7 millions de shillings aient été récupérés, le rapport souligne une augmentation des travailleurs fantômes, dévoilant ainsi les failles du programme anti-corruption du président Ruto.

Par rapport à l’année financière 2020/2021, le rapport indique une réduction du vol de fonds publics, passant de 1,2 milliard de shillings volés à 605 millions de shillings. Cependant, la PSC attribue cette diminution au manque de signalement des cas de corruption par les fonctionnaires gouvernementaux.

Seulement 31 cas de corruption, impliquant 109 fonctionnaires publics sur 523 coopératives d’État, ont été portés à notre attention, déclare la PSC. Sur ces 109 cas, seuls 34 fonctionnaires ont été inculpés par la Commission d’Éthique et de Lutte contre la Corruption, aboutissant à quatre condamnations devant le tribunal anti-corruption.

Le rapport révèle également la présence de près de 20 000 travailleurs fantômes dans la fonction publique, dépassant le nombre approuvé de personnel requis. Des entités telles que la State House et la New Kenya Cooperative Creameries (KCC) sont particulièrement touchées.

L’économiste basé à Nairobi, Johnson Denge, met en garde contre le manque de stratégies de base du gouvernement pour lutter contre la corruption. Il souligne que la création d’une plateforme de données gouvernementale ouverte et centralisée est cruciale pour suivre tous les employés du gouvernement.

Cet exposé de la PSC, selon Denge, effraie les investisseurs au Kenya, attribuant le problème au manque d’intégrité des fonctionnaires publics. Les critiques émanent également de Pigin Odimwengu, activiste et aspirant à la présidence de 2022 du Parti Communiste du Kenya, qui affirme que la lutte contre la corruption est avant tout politique.

Odimwengu affirme que Ruto manque de la volonté politique nécessaire pour mettre fin à la corruption, et que le rapport expose les faiblesses de son gouvernement. Il appelle à un nettoyage en profondeur, faisant référence aux travailleurs fantômes à la State House.

Le président de la Commission d’Éthique et de Lutte contre la Corruption, Bishop David Oginde, a souligné les obstacles rencontrés dans l’exécution de son mandat en raison de la politisation de la guerre contre la corruption, lors du lancement du plan stratégique quinquennal de l’agence pour la période 2023-2028.

Dans ce contexte, il est impératif que le gouvernement de Ruto passe de la parole à l’action pour gagner la guerre contre la corruption.

source : Kenya: Report exposes flaws in President Ruto’s war on corruption – The Africa Report.com

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