L’ex-Secrétaire Général de Jovenel Moïse, Renald Luberice, se demande si le départ du « putschiste » Ariel Henry est fixé pour avant ou après l’arrivée hypothétique de la Force multinationale de sécurité?

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Pour Renald Luberice , récemment convoqué par le juge en charge de l’instruction dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat de Jovenel Moïse , Ariel Henry indexé par CNN, n’est rien d’autre qu’un  » putschiste  »  dont l’arrivée au pouvoir a anéanti tout espoir d’aboutissement de l’enquête sur l’assassinat du Président Jovenel Moïse.

Celui  qui le  3 mars 2021, avait  invité ses pairs et copains du PHTK à méditer sur ce conseil qu’aurait formulé son grand père maternel avant de traverser dans l’autre monde « Plus tu en sais sur les gens et leurs pratiques, plus tu crois avoir des choses légitimes à dire moins tu dois en dire », semble se décider enfin à parler.

En effet l’homme fort de l’administration Moïse vient de publier deux textes, suite à des informations qu’il a lui-même rapportées, faisant état de sa possible inculpation par le juge en charge de la dite enquête , pour donner sa compréhension des événements du 7 juillet et pointer du doigt celui qui justement ne fait que continuer aujourd’hui la mise en œuvre de la politique du PHTK  , après la disparition tragique de Jovenel Moïse, un autre chef du régime.

Nous invitons nos lecteurs à en prendre connaissance

L’arrivée au pouvoir du putschiste Ariel Henry a anéanti tout espoir d’aboutissement de l’enquête sur l’assassinat du Président Jovenel Moïse

Le 20 juillet 2021, l’installation d’Ariel Henry à la Primature a consacré l’acte final du coup d’État du 7 juillet de la même année, réalisé en plusieurs étapes. Il s’agit d’abord de l’assassinat du Président Jovenel Moïse, ensuite de la légitimation du coup par la “Communauté internationale” – cette dernière s’étant arrangée pour placer les putschistes au pouvoir – enfin, de la mise à l’écart des éléments pouvant résister à la matérialisation des objectifs du coup d’État.

Ces objectifs sont la remise de l’État aux oligarques corrompus déchus par Jovenel Moise, la mise à mort de tous les chantiers laissés par le président assassiné et la suppression pure et simple de sa mémoire. Ce faisant, un message fort est envoyé à tous les éléments de l’arrière-pays et des ghettos pour qu’ils sachent le sort qui leur sera réservé, si d’aventure ils osent remettre en question le statu quo.

Toutes ces étapes, telles que définies précédemment, n’avaient pas été prévues dans le plan initial. Les putschistes ont dû s’adapter au gré des événements. Le coup du 7 juillet avait été précédé d’une campagne de diabolisation de Jovenel Moïse et de tous ceux qui le soutenaient, de manifestations et de distributions d’armes à feu dans les quartiers populaires en vue de paralyser l’économie, exaspérer le peuple et forcer le Président à la démission. Toute cette campagne avait été financée par les oligarques corrompus de Port-au-Prince pour ne pas dire Pétion-Ville.

Soit dit en passant, l’identification des financeurs des troubles sociaux contre Jovenel Moïse est un indicateur intéressant pouvant conduire à la source de financement de l’assassinat.

Le plan initial du coup d’État consistait à prendre le pouvoir le soir même de l’assassinat. Tout un dispositif avait été en ce sens mis en place autour du Premier ministre nommé, non encore investi, et du Palais national. Mais les choses ne se sont pas déroulées comme prévu. Tous les mercenaires n’ont pas eu le temps de s’enfuir. A travers le Conseil des ministres, nous avons pu rapidement reprendre le contrôle de la situation, procédé aux premières arrestations, fait basculer le plan initial dans la plus complète incertitude pendant quelques jours. Ne serait-ce cet interlude où Claude Joseph a présidé le Conseil des ministres et le Conseil supérieur de la police nationale, l’histoire de l’assassinat de Jovenel Moise aurait été toute autre. Aujourd’hui, on aurait affaire à une toute autre narration.

N’ayant pas été déterminé à garder le pouvoir, après le choc de l’assassinat de Jovenel Moise, nous avons de fait échoué dans la seconde partie de l’enquête qui est l’identification et la mise aux arrêts de tous ceux qui ont financé le magnicide. La prise du pouvoir par Ariel Henry a fait voler en éclat tout espoir d’aboutissement de l’enquête. Il en sera ainsi tant qu’il s’accroche à cette fonction cumulée, rendue fictive, de Premier ministre, de Président, de ministres et j’en passe. Le putschiste se sent tellement confortable qu’il rêve d’organiser sa propre élection pour légitimer sa fonction présidentielle.

Ariel Henry jouit du soutien des Ambassades occidentales en Haïti, celles qui ont intimé à Claude Joseph de lui céder la place. Pourquoi ces mêmes Ambassades qui, durant les premières heures ayant suivi l’assassinat, avaient semblé soutenir les actions du Conseil des ministres ont tout à coup changé d’attitude? Je traiterai de cet aspect dans une autre lettre…

Le départ du putschiste Ariel Henry est-il fixé avant ou après l’arrivée hypothétique de la Force multinationale de sécurité?

Belladère, le 2 décembre 2023

Pour réaliser la plus longue transition politique de l’histoire depuis 1987 – la plus meurtrière et la plus inutile aussi – sous l’œil complice de la « communauté internationale », le putschiste Ariel Henry n’a pour alliée véritable que l’insécurité. La détresse des femmes violées par les bandes armées, le tourment des familles de kidnappés, l’affliction des parents d’assassinés et le quotidien exécrable des déplacés forcés sont la substance maintenant ce pouvoir.

Le putschiste a fait une utilisation cynique des gangs armés pour obstruer le terminal pétrolier de Varreux, satisfaire une demande des oligarques corrompus qui souhaitaient prendre le contrôle total des produits pétroliers, déjà monopolisés, et réaliser une augmentation de plus de 128 % du prix de la gazoline et de 89.81% celui du diesel. Un a plus tôt, le 10 décembre 2021, il avait déjà augmenté la gazoline de 24.38% et le diesel de 109%.

Comme il fallait concilier l’utile et l’agréable, l’obstruction du terminal a été mobilisée pour une demande d’intervention étrangère, concoctée par un Conseil des ministres amorphe. Celui-ci aurait dû se prévaloir effectivement des attributions du Président de la République. Mais il a préféré permettre au putschiste de réaliser le double coup. A savoir, l’usurpation du pouvoir par le meurtre du Président Moïse et le cumul des attributions de la Primature et du Palais national. Dans sa lettre du 9 octobre 2022 au Secrétaire général de l’ONU, António GUTERRES, Ariel Henry a utilisé sa fidèle alliée l’insécurité pour légitimer la force armée étrangère, n’ayant pour but que l’aider à consolider son pouvoir personnel. Il justifie ainsi son adjuration : « pour faire face à la crise humanitaire, notamment en assurant la libre circulation de l’eau, du carburant, de la nourriture et des fournitures médicales depuis les principaux ports et aéroports jusqu’aux communautés et aux établissements de soins ». Durant un an, il a reçu une fin de non recevoir.

Si l’insécurité a permis à Ariel Henry de traverser 28 mois de pouvoir, en n’ayant réalisé absolument rien pour doter le pays d’un personnel politique légitime, encore moins finalisé certains projets vitaux pour le peuple entamés sous la présidence de Jovenel Moïse, il mise désormais sur l’hypothétique force internationale pour l’aider à se faire passer de traître putschiste à Président élu. Il pense avoir réussi avec succès à écarter ses adversaires politiques les plus coriaces, y compris son allié Privert, désormais sanctionné, et être à présent le seul « coq chanté ».

En vérité et en unité, Ariel Henry se targue d’être en situation de passer les derniers coups de balais sur la scène politique afin d’éliminer ce qui reste de l’opposition à convictions, en instrumentalisant les institutions judiciaires pour que son plan soit un succès. Il a l’outrecuidance de croire que le silence du peuple est une adhésion à sa transition sanguinaire. Ses soutiens dans les ambassades occidentales n’ont certes jamais brillé par leur clairvoyance politique en Haïti. Mais ils doivent s’efforcer de comprendre que le putschiste a fait son temps. La table est desservie et les résultats sont là. Ils se comptent par des milliers de morts, de violées, de kidnappés et de déplacés forcés.

S’ils peuvent encore lui être utiles, au cas où il y aurait une force internationale en Haïti, que les supporteurs du putschiste Ariel Henry lui demandent de choisir s’il veut s’en aller avant l’arrivée de cette Force multinationale de Sécurité, ou s’il préfère qu’on le pousse par le dos une fois installée la force d’occupation sollicitée.

#lalettredeluberice @followers

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