Flashback, 15 mars 2017 | Affaire Guy Philippe : Le Sénat Tèt Kale vote une résolution mort-née demandant le retour « sans terme, ni délai » des Haïtiens extradés aux Etats-Unis!

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Six ans après, que sont devenus ces sénateurs alors que Guy Philippe, de retour au pays depuis le 30 novembre 2023, demeure jusqu’à vendredi tard dans la nuit privé de sa liberté de mouvement ? L’ancien leader rebelle, détenu pendant plus de 48 heures à la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ), devrait être libéré samedi matin. Jusqu’à présent, aucune déclaration à la presse n’a été émise de sa part.

Un rapport policier, dévoilé sept ans plus tard, ne donnant aucune possibilité à la presse indépendante de comparer avec le texte original de juin 2016, accuse l’ancien rebelle de tous les maux enregistrés lors de l’attaque meurtrière du Commissariat des Cayes en 2016. Il convient de souligner que les gangs armés G9, proches du régime d’Ariel Henry et mieux équipés que les troupes de Guy Philippe en 2004, ont également causé beaucoup plus de tort au pays au cours des 27 derniers mois depuis l’imposition de ce régime neo-duvalieriste par les ambassades.

Flashback

Sénat/Résolution : Enfin depuis 1997, une Résolution du Sénat. Les Sénateurs de la 50ème Législature se penchent sur les dossiers des haïtiens arrêtés, ensuite extradés vers les USA aux fins d’être jugés pour présumé trafiquant-illégal de stupéfiants. Guy Philippe, Sénateur-élu de la Grande-Anse, à son arrestation, fait agiter la question.

Port-au-Prince, mercredi 15 mars 2017 ((rezonodwes.com)).-Des « Résolutions » mort-nées, le bureau du Sénat de la République en a plein les tiroirs. De la « Résolution » exigeant le gouvernement Martelly-Lamothe, des comptes sur la mort du juge Serge Joseph ou celle demandant le retrait des soldats de la Minustha allant à la « Résolution » du Sénat sur le report d’une présidentielle à candidat unique, aucune, jusqu’à date, n’a eu l’effet d’un résultat escompté. La présidence, qui tire ses instructions des ambassades, montre régulièrement peu d’égards à ces directives.

Toutefois, les observateurs espèrent que cette dernière « Résolution » qui ne porte pas de numéro de référence, bien que n’ayant aucune force de contrainte, envoie un signal clair aux américains que les haïtiens veulent en finir avec les « déportations ». Mais pour y arriver, faudrait-il que notre système judiciaire infesté de corrupteurs corrompus agisse en toute impartialité.

Les membres du Sénat, pour la première fois, depuis l’arrestation et le transfert de Guy Philippe vers les États-Unis, prenant directement partie pour leur pair, affirment finalement « condamner énergiquement l’arrestation de tous les haïtiens suivie de déportation vers les Etats-Unis ». Pour les Sénateurs Tèt Kale, l’arrestation de M. Philippe est en « violation avec les principes des droits fondamentaux de la personne humaine ainsi que l’esprit et la lettre de l’Accord du 17 octobre 1997 » signé sous la présidence de René Préval.

Les Sénateurs, laconiquement à l’article 2 de leur Résolution n’engageant cependant pas directement le pouvoir Exécutif Tèt kale 2, recommandent d’une part, aux deux gouvernements de corriger les erreurs commises dans la Convention d e1997, sans toutefois chercher à les identifier, et les pointer du doigt; de l’autre, le Sénat « recommande à l’Assemblée des sénateurs de prendre toutes les [positions] pour renforcer la lutte contre le trafic de la drogue et le blanchiment des capitaux ».

Plus loin, il est à se demander si cette énième « Résolution » du Sénat, ne finira pas dans les poubelles de l’histoire tout comme les précédentes quand, ne se basant sur aucune analyse d’informations factuelles, les honorables Sénateurs font « injonction au gouvernement [Lequel] d’entreprendre sans terme, ni délai toutes les démarches diplomatiques nécessaires en vue du retour immédiat de tous ces détenus ». Cet article de la « Résolution » qui parait très ambigu et probablement rédigé sans l’avis d’un expert en Droit International, est reproduit à l’intention de Guy Philippe dont le procès serait programmé pour le début d’avril.

Les Sénateurs qui devaient admettre qu’un gouvernement démissionnaire qui liquide les affaires courantes de l’Etat, ne pourrait pas initier une telle démarche, s’appuient les yeux fermés sur le groupe de mots  » sans terme, ni délai  » pour asseoir leur Résolution qu;ils ont pris plus de 2 mois à accoucher sur du papier tout en ignorant la réalité et la vraie nature des faits.

« Jovenel Moise, chef de l’Exécutif, doit dénoncer l’Accord du 17 octobre 2017 » recommande le Sénat dans sa dernière Résolution en date du 14 mars 2017. Un exercice difficile pour le jeune président qui devrait avoir gardé en tête l’écho de la note de l’Ambassade américaine rappelant que « Guy Philippe est un fugitif ».

cba

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