L’Association nationale des propriétaires de stations de service (ANAPROSS) déclare disposer peu d’informations sur les mécanismes ayant conduit au déblocage du Terminal pétrolier Varreux, contrôlé depuis plus de deux mois par la coalition criminelle de «G-9 an fanmi». Marc-Antoine Nési, porte-parole de l’ANAPROSS, pose également certaines conditions quant à la reprise des opérations d’approvisionnement des pompes à essence.
Mardi 1er novembre 2022 ((rezonodwes.com))–
Le spectre d’une résurgence de violence et de troubles sociaux hante encore l’esprit des opérateurs pétroliers réticents quant à l’idée de relancer les activités d’approvisionnement et de vente du carburant dans les stations d’essence. En dépit des annonces officielles de déblocage du Terminal pétrolier Varreux par le gang G-9, rapportées par le porte-parole de l’ANAPROSS, lundi sur les ondes de Radio Kiskeya, les lignes n’ont pas bougé. Certains acteurs hésitent encore à placer des commandes pour alimenter les pompes à sec depuis plusieurs mois et approvisionner des institutions publiques et privées dysfonctionnelles depuis le début de la crise.
Divers motifs peuvent expliquer le retard enregistré dans la remise en état de service des stations d’essence, selon Marc-Antoine Nési. Ce dernier met en cause la décision du gouvernement de facto de revoir unilatéralement à la hausse le prix de l’essence, l’impossibilité pour des opérateurs pétroliers d’honorer les factures de commandes, les marges de manœuvre des opérateurs face à la nouvelle donne et les conditions sécuritaires d’approvisionnement.
L’ANAPROSS est convaincu que l’horizon confus doit être dégagé et l’État haïtien est appelé à garantir la livraison de l’essence dans les pompes avant que les compagnies emboitent le pas. Dans le même registre, le porte-parole Marc-Antoine Nési est catégorique à propos de l’augmentation de l’essence sur le marché local jusqu’à 128%.
Il soutient que l’ANAPROSS est solidaire aux revendications de la population en ce qui concerne le retrait de la décision d’éliminer les subventions sur les produits pétroliers.
Pour l’instant, c’est la bouteille à l’encre en ce qui concerne le stock actuel disponible sur le site de Varreux à Cité Soleil qui détient plus de 70% de la consommation du pays.
Avant les derniers soulèvements populaires et la mise à l’arrêt des opérations de ravitaillement, la compagnie Wineco Haïti a fait état de plus de 10 millions de gallons de carburant stockés dans le Terminal pétrolier Varreux qui s’apprêtaient à être livrés moyennant le déblocage du site.
Parallèlement, des attaques armées répétées des hommes armés du G-9 contre le site de stockage établi dans plus grand bidonville du pays ont révélé une perte cumulée de plusieurs milliers de gallons d’essence. Les autorités policières, malgré les appels à l’aide réitéré, n’ont manifesté aucune présence dans l’environnement du Terminal pour dissuader les criminels.
Il y a moins d’une semaine, le porte-parole de G-9, l’ancien policier Jimmy «Barbecue» Cherizier, à travers les réseaux sociaux, avait annoncé la libération du Terminal en posant 9 conditions au gouvernement. Jusqu’à date, aucune communication officielle du pouvoir sur la nouvelle réalité du Terminal pétrolier Varreux n’a été publiée.
Hervé Noël
vevenoel@gmail.com
