Mercredi avril 2022 ((rezonodwes.com))–
Au cours des dernières semaines, les États-Unis ont accéléré l’expulsion des Colombiens qui ont été retenus à la frontière américano-mexicaine.
Selon un rapport de Witnesses at the Border, basé sur les statistiques officielles de l’Immigration and Customs Enforcement (ICE), depuis le 1er mars, 12 vols sont arrivés à Bogota avec des Colombiens.
On estime qu’il y a au moins 1 200 personnes au total, dont la plupart ont été expulsées en utilisant le titre 42 controversé, qui ne requiert pas la procédure judiciaire appliquée aux migrants arrivant à la frontière et demandant l’asile.
Les deux derniers vols ont eu lieu vendredi de la semaine dernière et ce lundi.
Il y a quinze jours, Migración Colombia a reconnu avoir conclu un accord avec les États-Unis pour accueillir les Colombiens expulsés en vertu du titre 42. Elle parlait alors de six vols de rapatriement avec quelque 600 Colombiens.
Depuis lors, il y a eu six vols supplémentaires (un tous les deux ou trois jours).
La Colombie fait partie d’un groupe de six pays qui acceptent actuellement des vols directs avec les déportés du Titre 42.
Les cinq autres sont : le Guatemala, le Honduras, le Brésil, le Honduras, le Salvador et Haïti.
Si l’on exclut les deux vols qui ont eu lieu en avril, la Colombie est le quatrième pays au monde vers lequel le plus grand nombre de personnes ont été renvoyées en mars grâce à ces vols de rapatriement, qui sont payés par les États-Unis.
Le premier a été le Guatemala (41 vols), suivi du Honduras (34), du Salvador (13). Haïti a eu le même nombre de vols que la Colombie, selon le rapport Witnesses on the Border, rédigé par Tom Cartwright.
Les États-Unis ont commencé à expulser des Haïtiens et Colombiens de manière « expresse » après avoir enregistré un afflux de Colombiens arrivant à la frontière et demandant l’asile.
Entre octobre 2019 et mars de cette année, ce nombre a augmenté de 20 000 % : de 42 à la fin de cette année-là à 9 600 le mois dernier.
Mais le bond le plus important en termes de nombre de personnes a été observé à partir de janvier de cette année, lorsque quelque 3 000 personnes ont été appréhendées, puis plus de 9 000 en mars.
C’est ce qui, selon les sources, a conduit les États-Unis à chercher à conclure un accord avec le gouvernement colombien.
Il s’agit toutefois d’un accord controversé. Le titre 42 permet l’expulsion de personnes sans procédure régulière en raison d’une urgence sanitaire causée par le covid- 19.
Mais ses détracteurs affirment qu’il s’agit simplement d’un moyen d’expulser les migrants sans leur offrir les garanties de procédure régulière qui sont offertes aux demandeurs d’asile. D’autant plus que les vaccins sont disponibles et que les États-Unis ont rouvert tous leurs ports et frontières.
En fait, les États frontaliers comme le Texas et l’Arizona ont déclaré il y a plusieurs mois la fin de la pandémie et mis fin à toutes les mesures de précaution pour éviter la contagion. Cependant, les autorités de ce pays continuent de demander que cette procédure soit utilisée pour renvoyer les immigrants.
La semaine dernière, cependant, les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) ont mis fin à l’urgence sanitaire qui a donné naissance au titre 42.
En conséquence, l’administration de Joe Biden a annoncé un processus visant à éliminer progressivement les expulsions par cette voie, qui doit s’achever le 23 mai.
Mais tout indique, étant donné le taux élevé de renvoi de Colombiens, qu’ils veulent renvoyer autant de personnes que possible avant la fermeture de cette fenêtre.
En fait, selon Witnesses at the Border, au cours du mois de mars, il y a eu une augmentation des vols de l’ICE de 13 % par rapport à février, mais de 157 % si l’on considère les chiffres du même mois en 2021.
