LETTRE OUVERTE DE FIN D’ANNÉE ET DU NOUVEL AN au peuple haïtien, à la jeunesse, à la Presse et aux élites haïtiennes pour « une Vraie Transition de Rupture »
Lundi 28 décembre 2020 ((rezonodwes.com))–
Chers Compatriotes,
Depuis la chute des Duvalier en 1986, aucune année n’a été si pénible pour la nation haïtienne que l’année 2020 ; aucun pouvoir ne s’est révélé si démagogique et si désastreux pour le pays que celui de Jovenel Moïse ; aucun pouvoir n’a mis la patience du peuple haïtien à rude épreuve comme l’ont fait le régime PHTK et ses alliés – des partis politiques et une grande frange de la classe dominante, géniteurs et nourriciers des gangs qui terrorisent et décapitalisent la population haïtienne.
Heureusement, face à toutes ces péripéties, le peuple haïtien, combatif et endurant comme lui seul, s’incline sans se rompre, puis se redresse. A preuve, le projet de la société haïtienne, à savoir l’édification d’un système politique moderne pour une répartition équitable des richesses nationales, se précise de jour en jour. La matérialisation de ce rêve du renouveau national ne peut être le fruit que d’une vraie révolution. Mais toute révolution, pour réussir, doit être orientée par des idéologues, des penseurs attitrés.
Dans cette perspective, nous adressons cette correspondance ouverte aux élites haïtiennes, en particulier aux partis politiques, à la jeunesse universitaire, aux intellectuels, aux leaders religieux et aux organisations de la société civile, partisans de la contestation populaire légitime, en vue de contribuer à la réflexion sur la mise en place d’une Vraie Transition de Rupture (celle avortée en 1988 et en 1991) qui sera chargée du pilotage de la vision haïtienne du changement global – puisque, de toute évidence, nous avons, à ce carrefour, rendez-vous avec l’Histoire.
Nous tenons tout d’abord à répondre, dans cette lettre, à une grande interrogation : Qu’entend- on par Gouvernement de Transition de Rupture ? Le dictionnaire Hachette de la langue française définit le vocable transition comme le « passage graduel d’un état, d’un ordre à un autre ». Du point de vue de la science politique et du droit constitutionnel, est appelé gouvernement de transition un gouvernement intérimaire à durée de mandat réduite devant préparer la mise en place d’un gouvernement du même ordre constitutionnel ou du même système politique que celui du gouvernement précédant la période transitoire. Chez nous, en Haïti, on parle de gouvernement de transition à chaque interruption du prétendu ordre républicain ou à chaque crise conjoncturelle.
Le concept de « gouvernement de transition » revêt toutefois un autre sens. Il renvoie à une période transitoire consistant à réformer ou à transformer l’État selon une nouvelle vision sociétale, avant l’inauguration d’un nouvel ordre constitutionnel qui rompt avec le passé réprouvé. C’est cette transition que la génération de 1986 ambitionnait de réaliser au départ des Duvalier. Malheureusement, l’agitation de ce terme ne se limite, depuis plus de trente ans, qu’à de simples évocations ou à des discours sans conviction. La Vraie Transition s’impose plus que jamais à la société haïtienne. L’expression « transition de rupture » ne permet aucune confusion. Elle renvoie à cette dernière définition.
Dans le cas qui nous concerne, le Gouvernement de Transition et de Rupture devant remplacer la coalition politique au pouvoir aura essentiellement pour tâches :
1- de pacifier le pays en rétablissant l’ordre et la sécurité sur toute l’étendue du territoire national ;
2- de mettre le peuple au travail ;
3- de faciliter la tenue des procès liés à la corruption, celui du PetroCaribe en particulier ;
4- d’implémenter la Vraie Transition (et non une autre transition), afin de refonder l’État- Nation en dotant le pays d’une Constitution Indigène Originale, d’un Plan de Développement
National pour au moins trente ans, et en organisant des Élections démocratiques, bref la Vraie Transition qui ouvrira l’ERE DE LA NOUVELLE HAITI. Nous présenterons, en temps opportun, à tous les acteurs concernés, un document contenant les propositions détaillées du parti pour la Feuille de Route à soumettre aux exécutants de l’État.
Toutefois, nous nous empressons de préciser que le premier pas dans la bonne direction, pour lancer le signal de la rupture, sera la désignation, comme président provisoire de la République et comme Premier ministre, de deux personnalités hautement crédibles et habitées par des lumières, la sagesse et l’intelligence, à l’instar de Joseph en Égypte et de Daniel à Babylone.
Ce pas conditionne le succès du processus de la Rupture et du Nouveau Départ. Le président provisoire pourrait être choisi dans n’importe quel secteur de la vie nationale, la seconde au sein de la classe politique. Les membres du cabinet ministériel doivent être aussi compétents et crédibles que le Chef du gouvernement. Aucun de ces dirigeants ne doit être indexé par l’opinion publique comme bénéficiaire et vecteur du système politique exécré. Car le
« Gouvernement de Transition et de Rupture » devant remplacer la coalition politique au pouvoir doit être en mesure de pratiquer les vertus qui le distingueront des gouvernements traditionnels prédateurs et qui le rendront crédible aux yeux du peuple pour conduire le processus de changement radical. Ce gouvernement doit être amant de la transparence, de la
reddition de compte, de la rationalité, de la justice sociale. Il doit combattre la corruption, le gain déshonnête, le népotisme, l’injustice… Nous compléterons cette liste de vertus et développerons ce point dans un autre document. Nous y décrirons tous les contours de ce pouvoir intérimaire tel que nous le concevons. Le changement ou la rupture, répétons-nous, doit commencer par-là, c’est-à-dire par le choix de personnes dignes de confiance à placer à la tête de l’État.
Nous exhortons donc le segment sain de la société haïtienne à se montrer vigilant pour la réussite de chaque étape du processus transitionnel vers l’instauration d’un État inclusif et progressiste. Nous croyons avoir ainsi exprimé la volonté de la majorité silencieuse.
Par ailleurs, quant à nous les MOCHRENHISTES, nous renouvelons notre ferme détermination de poursuivre la lutte aux côtés des masses défavorisées en quête de mieux-être et de bien-être, comme nous le faisons inlassablement, dans la dignité, depuis vingt-trois ans. Nous rejetons donc par anticipation toute forme de cohabitation avec le pouvoir en place caractérisé par le grand banditisme d’État, le cynisme, la corruption et l’amateurisme politique, ainsi que toute forme d’association et toute proposition qui soient contraires à notre philosophie, notre nature et nos buts.
Que L’Éternel Dieu fortifie son peuple et le rende victorieux de ses ennemis – étrangers et nationaux !
Pour le MOCHRENHA :
Pasteur Sadrac Dieudonné
Avocat
Président a.i.
Tél. (509) 3664-3580 / 4309-7948
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