Plaidoyer pour le Vetting comme arme efficace pour combattre les cultures de la corruption, de la médiocrité, et de l’apartheid

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Ecrit par Kerlens Tilus (Décembre 2012)

Mercredi 23 décembre 2020 ((rezonodwes.com))–

« Connaître ses leaders, ses dirigeants, ses hommes d’affaires, et ses célébrités est un devoir moral, civique et patriotique. Plus on est informé sur ces derniers, plus ils gagneront notre confiance, plus nous sacrifierons nos vies à leur permettre de mener la barque nationale, à bon port. »

En Haïti, “tout voum se do”. Quand j’étais adolescent, j’essayais de comprendre la différence entre les images à la télévision des pays développés et la réalité que je vivais. Je passais mon temps à lire des magazines, regarder des émissions super intéressantes de la TNH et de Télé Haïti. À chaque fois que je questionnais les adultes sur les disparités, on me donnait des réponses du genre: manque de ressources, manque de vision, manque de leadership. Mon grand-père avait toujours une seule réponse: « manque ou absence de volonté. » Mais, l’adulte qu’il était parlait en “daki”, et parlait peu. Il m’invitait toujours à observer sans poser de questions: « Je wè, bouch pe. » C’est ainsi que j’écrivais souvent mes observations dans des feuilles blanches. À mesure que je grandissais, j’ai fini par développer le sens de la recherche. Tout ce qui m’intriguait était étudié. J’avais toujours réponse à toutes les questions sans pouvoir expliquer à mes amis d’où venaient mes réponses parce que certains étaient prêts à me traiter de “epav”. Quand j’entends de grands diplômés haïtiens disent qu’Haïti ne changera pas, je souris intérieurement, et je me dis: voilà des bloqueurs et des bénéficiaires du système salami qui font des aveux publics. J’ai fini par découvrir qu’Haïti était un cas spécial, un malade atteint d’une maladie rare connue qui peut être guérie. Mais, il faut des spécialistes et de grands moyens. Les spécialistes existent, et les moyens sont là. Il faut tout simplement les rassembler. Il faut monter une équipe d’intervention. Toutes mes réflexions sur Haïti et sa diaspora, après le tremblement de terre du 12 Janvier 2010 visaient à répondre à la question suivante: Comment faire pour monter l’équipe d’intervention pouvant traiter le malade Haïti?

Pour répondre à cette question, il faut bien répondre à d’autres questions: Pourquoi Haïti est malade? Quels sont les signes palpables de cette maladie? À quoi le malade était-il exposé ? Ces questions sont débattues et répondues dans plusieurs textes et livres qui sont déjà écrits. À travers maintes recherches et observations, nous avons compris qu’il faut stabiliser le malade, éviter qu’il sombre dans le coma en donnant les soins d’urgence appropriés. Le vetting qui est un outil efficace utilisé dans les grands pays et petits pays sérieux, peut être utilisé pour s’assurer que les travailleurs au chevet du malade Haïti soient compétents, qualifiés et ne provoquent pas la mort subite ou préméditée du malade.

Définition du concept “Vetting”.

Le vetting est le processus d’évaluation de l’intégrité des individus comme leur adhésion aux standards pertinents de droits humains dans le but de déterminer leurs qualifications pour un poste dans la fonction publique. Les pays en transition démocratique utilisent souvent ce processus pour s’assurer que des employés public abusifs ou incompétents soient exclus de la fonction publique. (Wikipédia). Le vetting est une sorte d’enquête approfondie sur les individus. Aux États-Unis d’Amérique, par exemple, tout employé fédéral doit subir un “background check”. Certaines fonctions exigent un background check de 6 à 9 mois, d’autres même 1 an et plus. Certains employés de la fonction publique sont toujours monitorés; même durant leurs vacances à l’étranger, leur téléphone est toujours monitoré pour que le gouvernement puisse s’assurer de leur discrétion. L’enquête approfondie des fonctionnaires publics, employés d’entreprises privées est menée dépendamment de la position de l’employé au sein de l’institution. Quand quelqu’un te dit qu’il a le “clearance” au gouvernement fédéral américain, c’est une marque d’intégrité. Plus le “clearance” est élevé, plus on est rémunéré, plus le prestige de l’employé est élevé. Donc, si tu vois un officiel américain, un employé de la fonction publique en compagnie de malfrats, il faut se poser la question à savoir: Qu’est-ce qu’il fout avec ces chenapans? Observe avant de juger. L’Haïtien “chef” à l’étranger agit comme un grand blanc. Il respecte les normes mieux que son “maître”.

Pourquoi le vetting en Haïti ?

Haïti a connu trois temps forts de 1986 à aujourd’hui: 7 Février 1986 – 30 Septembre 1991 – 29 Février 2004. Haïti est en droit d’avoir le support d’un organisme tel que “The International Center for Transitional Justice (ICTJ). Est-ce que l’ICTJ est présent en Haïti? Bien sûr que non, à voir les dirigeants au pouvoir, les cancres, les trafiquants de drogue, et assassins qui sont au sein de la fonction publique. S’il est en Haïti, il est ALORAL comme la MINUSTAH qui fait un vetting tèt chat. Haïti est un petit état qui est la proie de grands vautours de la Communauté Internationale: Organisations internationales, ONGs, blanchisseurs d’argent, vendeurs d’organes, trafiquants de drogue, terroristes, mercenaires, prédateurs sexuels, trafiquants humains, etc. Vous avez des fugitifs en Haïti qui ont occupé de grandes fonctions dans le pays, et ont même participé à l’élaboration de documents clés pour la gouvernance du pays. Donc, nous comprenons que ces hommes sont des maillons faibles au sein du système sur qui on peut exercer des pressions à n’importe quel moment pour faire du mal au pays. Dans cette optique, il faut comprendre pourquoi le blanc supporte des moins que rien, encourage des zokikistes à se porter candidats en Haïti.

Vous avez des hommes en Haïti sur qui la DEA, la CIA et le FBI ont des tonnes d’informations peu catholiques. Pourtant le blanc déambule dans de grands salons avec eux, ment publiquement pour eux faisant fi de tous les grands principes, qui régissent leur société, bien organisée. Encourager le vetting dans son pays n’est pas promotionner la violence, c’est aider non seulement les citoyens à vivre mieux, mais aussi aider l’étranger qui nous aime tant et qui fait semblant de nous orienter dans le droit chemin. Nous devons aimer nos bienfaiteurs en prenant notre destin en mains, leur donner moins de maux de tête, eux qui nous aiment plus que nos valeureux héros au point de vouloir réécrire notre histoire avec de grands conzés sur le terrain pour devenir nos nouveaux héros. Quand on aura mis en place le système de vetting, nous pourrons demander à nos bienfaiteurs de nous soumettre les rapports d’enquête de leurs employés, leurs bons samaritains dans nos murs, également.

Plaidoyer pour le vetting

Cyrus Sibert, un valeureux journaliste de Cap-Haitien a démontré que nombre de blancs américains, qui dirigent des orphelinats dans le pays sont des prédateurs sexuels, des hommes de mœurs douteuses ou qui ont des vices qui ont fui la justice américaine pour vivre en toute tranquillité en Haïti. Ces messieurs, une fois en Haïti, s’impliquent dans la vie politique, sociale, et économique en propulsant leurs protégés sur le terrain. Qu’en est-il des dealers de drogue finançant l’éducation des jeunes et les partis politiques? Quand ces politiciens arrivent au pouvoir, sont-ils au service du peuple ou de ces trafiquants de drogue? Cessons de parler dans le vide, prenons un exemple concret. Un homme doit prendre son courage à deux mains pour dénoncer la malpropreté dans ce pays. J’invite mes lecteurs à faire une recherche sur “Jimmy Henchman Rosemond” sur Google.com. Taper le nom de Jimmy Henchman Rosemond avec Michel Martelly, et Wyclef Jean séparément. Quand on aura tout lu, je veux qu’un journaliste vienne me dire que la DEA a tort de dire qu’Haïti est une plaque tournante de la drogue. Il faut que Le Nouvelliste ait le courage de produire des papiers sérieux sur le trafic de la drogue, qui est institutionnalisé en Haïti depuis les années 80 avec les officiers des FADH, pour ensuite arriver aux présidents, officiels de gouvernement sous Lavalas, et Tèt Kale, aujourd’hui. Twòp san koule ann Ayiti. Le président Michel Joseph Martelly doit nous dire publiquement si Haïti est un narco état comme la DEA l’a souligné dans son dernier rapport, au 4ème trimestre de 2012. Quand ont dit que les journalistes sont corrompus en Haïti, que la plupart des hommes d’affaires, la classe politique, les professionnels sont des corrompus, on sait de quoi on parle.

Si l’on veut que je sois plus souple dans mes dénonciations, on doit satisfaire aux demandes précises de la jeunesse haïtienne: L’accès à l’éducation supérieure de qualité pour la jeunesse, des opportunités pour les jeunes diplômés, la promotion des valeurs sacro saintes, de la bonne gouvernance, du développement durable, de l’état de droit, un dialogue national où l’on va décider qui aura le monopole de la corruption comme on le fait aux États-Unis. C’est un pays corrompu, mais on a des lois qui régissent la corruption organisée. Et, même ceux qui bénéficient de ces lois ne peuvent pas les transgresser. Les non-corrompus sur cette terre sont des demi-dieux, demi-hommes, qui vivent loin de la civilisation. Il faut que les Haïtiens comprennent qu’il y a des gens naturellement qui sont nés bons et que la société ne peut corrompre. La corruption en Haïti est structurelle et systémique. Si on détruit la matrice de ce système, on détruira la corruption.

Il est temps pour un nouveau paradigme de gouvernance en Haïti. L’ex-DG de la PNH Mario Andresol m’a dit en Octobre dernier que c’est le système qu’il faut changer. Je suis d’accord avec lui. Qu’est-ce qui nous empêche de changer le système qui produit des officiels de gouvernement dealers de drogue, kidnappeurs, des chefs de police, des commissaires, des sénateurs, des députés et même présidents trafiquants de drogue, menottés avec des chaînes et emprisonnés en Floride pour association de malfaiteurs? Qu’est-ce que la PNH a fait après le tsunami qui a emporté deux DG de la PNH, plusieurs “Gwo Bwa” de la PNH après 2004? Est-ce que la PNH est “free” de kidnappeurs, de policiers brasseurs? Est-ce que les jeunes universitaires, avocats, gestionnaires, économistes au sein de la PNH sont en train de servir leur pays avec leurs méninges. Je comprends mal que l’ICITAP ait laissé le commandement de la PNH dans les années 96 entre les mains de Pierre Denize, Robert Manuel, Luc Eucher Joseph, qui ne connaissaient rien en sécurité policière, sécurité militaire, sécurité publique. Qui est-ce que la PNH protège et sert? Des trafiquants de drogue, des kidnappeurs, des zokiki. Qui peut me démentir que Jacques et Hector Kétant n’arrosaient pas les policiers lavalassement? J’étais écœuré en 2002 de voir un dealer de drogue remettre une liasse de billets verts à un policier en uniforme devant un commissariat. Est-ce possible?

De jeunes hommes et femmes bien élevés, qui se sacrifient pour leur pays, qui ne peuvent pas faire carrière à la PNH, qui vivent dans l’ambivalence. Ils sont formés pour combattre la drogue, le crime alors qu’ils protègent des criminels sous ordre de leurs supérieurs. Et, personne n’ose crier: Non, à l’infamie! Nous avons des voleurs au pouvoir en Haïti, une société civile de voleurs, d’assassins, de larbins et d’hypocrites. Même dans les émissions de radio, les intervenants parlent sous coupe réglée et les animateurs ne sont pas en odeur de sainteté. C’est un véritable bordel. Un pays où il n’y a pas de personnes morales capables de dire « autant » et « ça suffit » est condamné à être dirigé par la racaille et sombrer dans l’abjection.

Comment faire le vetting ?

Quand je regarde des corrompus et corrupteurs de l’international parler de la corruption en Haïti, j’ai la mort dans l’âme. Si ceux qui nous accusent de corrompus ne veulent pas nous aider à combattre la corruption, nous sommes à même de les accuser d’amalgameurs, de corrupteurs et de corrompus également. Dans le cadre du dialogue national à venir, qui est un passage obligé, on doit former des commissions pour discuter de multiples décisions à prendre pour jeter les bases de la Nouvelle Haïti. Il faut monter une commission spéciale haïtienne pour le vetting des cadres de l’administration publique. Cette commission écrira des directives pour le secteur privé en collaboration avec les responsables des ressources humaines de divers secteurs et des organisations de droits humains reconnues et au-dessus de tout soupçon. On ne peut pas embaucher des voleurs, des criminels, des assassins et des dealers de drogue à la tête d’une entreprise ; encore moins dans la fonction dans la fonction publique. Ce n’est pas sérieux.

Nombre de chefs d’entreprise en Haïti sont des kidnappeurs et des trafiquants de drogue liés à des réseaux mafieux (Michel Joseph Martelly, Union Européenne, Nov. 2012). Il faut du même coup encourager, promotionner l’économie sociale, le développement durable et la responsabilisation sociale des entreprises privées. Ce n’est pas possible que les entreprises fonctionnent sans faire des recherches ou connaître l’impact de leur action sur l’environnement dans lequel elles évoluent. Et, même quand d’autres organismes privés ou étatiques de contrôle arrivent à déterminer l’impact négatif de leur fonctionnement, ils font fi tout bonnement de ces externalités. Donc, l’on comprend bien pourquoi en Haïti malgré qu’on achète des médicaments à prix fort, mais on est toujours malade parce que les médicaments sont contrefaits. Quel ministre de la santé publique aura le courage pour arrêter le mulâtre X, le blanc Y qui importe des médicaments contrefaits de l’Inde en Haïti? Quel Ministre de la Justice, de l’Intérieur et de la Défense Nationale aura le courage d’interpeller les importateurs d’armes illégales d’origine arabe et juive, et qui sèment la terreur dans le pays en finançant une violence organisée ? Il faut une instance nationale indépendante ayant en son sein des techniciens sérieux, capables de s’assurer que les « criminels » de toutes les classes sociales ne peuvent pas avoir pignon sur rue comme grands commis de l’Etat, leaders d’opinions, et patrons d’entreprises privées.

Une autre Haïti est possible avec le vetting

Les entreprises en Haïti se plaignent de ne pas disposer d’une main-d’œuvre qualifiée. C’est un pur mensonge. On raconte ce bobard juste pour montrer une fausse modestie et se donner bonne conscience. Donne-moi un secteur d’activité où l’on ne trouvera pas un citoyen haïtien prêt à retourner chez lui pour mettre ses connaissances au service de son pays. On paie des petits blancs tèt chat “milyon 20” pour produire du salami. J’étais étonné de voir que la Digicel embauche des ingénieurs en télécommunications de l’Europe de l’Est pour faire un boulot que des Haïtiens en Haïti peuvent faire. Même la Digicel, soit disant firme d’un milliardaire est gérée kokoratiquement avec une section de recrutement et de ressources humaines ALORAL. Haïti est le seul pays au monde qui ne met pas en place un système de quota pour protéger les entreprises locales et les travailleurs locaux. En République Dominicaine, un étranger ne peut pas aller au-delà de 10% des cadres de gestion de son hôtel. Le 10% est une exagération, car c’était moins en 2005 quand j’ai fait une recherche sur l’emploi dans le secteur hôtelier en République Dominicaine. Quand dans un pays, on a des médiocres au pouvoir, ils font du zokiki pour tuer le temps. Le gars est ministre, il utilise son bureau comme une sieste d’hôtel. Qu’avez-vous fait de la fonction publique de mon pays, messieurs et dames ?

Conclusion

En guise de conclusion, je veux terminer cette réflexion sur le vetting avec une note d’Antoine Michel tirée de son livre: “La XIVe Législative”: « Le pays est divisé en deux groupes: 1) les exploiteurs, formant une minorité remuante et téméraire dans l’action, s’accaparent du pouvoir et paralysent l’évolution du peuple. 2) les exploités, représentant la grande majorité, par un système tortionnaire employé contre eux, sont réduits à ne pouvoir se manifester en faveur des défenseurs de leur cause. « Les exploiteurs sont de toutes les couleurs. Lorsque, par leur origine, ils sortent directement de cette masse, ils sont parfois dangereux. C’est par eux que les plus mauvais coups sont donnés aux intérêts de la collectivité. Dans leur hâte d’avoir un certain bien-être, ils trahiront n’importe quel individu pour un plat de lentille. Méfie-toi d’eux.» « La crise haïtienne ne peut être expliquée que par le profond désaccord… entre les gouvernants et les gouvernés, et, par la persistance des exploiteurs à empêcher que la grande masse soit « une collectivité ordonnée, susceptible au moment des crises de penser ou de juger les problèmes d’ordre général, au moins avec autant de bon sens que l’élite elle-même.» « À cette phase de notre histoire, il importe que quelques hommes de bonne volonté aient le courage de faire le récit du passé à cette jeunesse et lui demander d’agir pour mettre fin à cette injustice sociale. Il importe que l’on fasse cesser cette anomalie : une partie de la nation ignorant l’existence de l’autre partie et trahissant toujours ses intérêts.»

La Bible nous dit qu’il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus. Dans un récent concours auquel j’ai participé aux USA pour un boulot, sur 1500 inscrits, on devait retenir 80 personnes pour “interview” après examen. Après l’interview, les 30 candidats retenus devaient subir un test oral, un test psychologique et un vetting ou background. Un mois à l’avance, on nous demandait de rassembler des informations sur des individus pouvant témoigner de notre vie durant les 30 dernières années. Les 10 noms que j’ai apposés sur cette feuille ont tous été contacté en Haïti et à l’étranger. Mon clearance en main, je n’ai pas à m’inquiéter de n’importe quelle agence qui fait la chasse aux malfrats. Donc, de même que des blancs qui ne m’ont jamais vu de leur existence ont pu me donner la chance de travailler dans un corps d’élite de leur pays où les gens sont triés sur le volet en fonction de leur compétence, de leur intégrité attestée à travers un processus rigide bien détaillé, c’est ce que je veux pour mon pays, c’est ce que je veux pour les jeunes de mon pays. De force ou de gré, nous l’aurons en Haïti. Ça peut prendre 5 ans, 10 ans, 15 ans, 20 ans, 25, ans, 30 ans, 35 ans, 40 ans, 45 ans, 50 ans. Mais, avant mon passage pour l’au-delà, je verrai le “Vetting” en Haïti, qui sera une arme efficace pour combattre les cultures de la corruption, de la médiocrité, de l’apartheid et du massissisme.

Kerlens Tilus (chapitre tiré du livre « Réflexions au-delà de la Censure, P. 327-335)

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