Des dizaines d’Haïtiens morts noyés aux Bahamas : Pas un tweet, pas un mot des autorités haïtiennes

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Ces « ti nèg andeyò » ont-ils de l’importance aux yeux de l’administration Moise-Céant, si prompte à pleurer les morts d’autrui?

un billet de la rédaction

Dimanche 3 février 2019 ((rezonodwes.com))– Le dernier tweet du président de la République, Jovenel Moise, remonte au 28 janvier 2019, soit le jour du sacre de Naomi Osaka, comme numéro un mondiale du tennis féminin. Depuis lors, le président haïtien reste bouche bée, mais agit intelligemment en renvoyant Jules Cantave, de la Cour de Cassation, à ses pénates.

Ses pions bien placés dans le système judiciaire du pays le plus pauvre et le plus corrompu de la Caraïbe, le numéro un de l’exécutif pense pouvoir dormir sur ses deux oreilles … assis au faite d’un volcan.

Ce brusque changement arrivé quelques 24 heures après la remise officielle du rapport sur la dilapidation des fonds Petro Caribe, dans lequel figure en grandes lettres plusieurs compagnies du chef de l’État haïtien, n’a pas été innocemment opéré.

Le président a ses raisons que la raison ignore…

En disant Petro Caribe, on voyait pourtant le développement et un regain d’activités économiques. Petro Caribe devrait permettre aux haïtiens d’espérer en un lendemain meilleur. Mais, avec la dilapidation de ces fonds et l’orientation vers des intérêts très personnels des ressources du budget national, il ne reste plus à de nombreux compatriotes que de prendre la mer, sur de frêles esquifs, vers des rives plus clémentes, à la merci des vagues géantes et des requins friands de chair humaine.

Ce trafic maritime non réglementé en Haïti, offre toute possibilité à des aventuriers de partir en expédition en entraînant avec eux tous ceux qui veulent fuir la misère de plus en plus insoutenable et la violence des gangs qui infestent la capitale et les provinces les plus reculées. Pour l’instant, aucune force de persuasion n’arrive à raisonner les haïtiens sur les dangers de la mer. Cette mer qui a des dents.

Au risque de mettre en péril, comme c’est le cas de samedi dernier, la vie de plusieurs dizaines de personnes, tous candidats à l’exil contre la misère, la corruption et l’impunité, des armateurs ont embarqué dans leur dangereuse épopée des âmes innocentes. La majeure partie du temps, elles évitent de se questionner sur la dangerosité de la mer. Leur seul souci, tourner définitivement le dos à ce pays où presque tout vient à manquer à un être humain.

Pourtant, les autorités se la coulent douce.

L’aventure en haute mer sur des embarcations de fortune, demande un certain haut niveau de bravoure pour arriver à bon port. L’objectif final, quoique bien défini à l’avance, peut changer en cours de route, surtout si l’équipage du bateau est soumis aux caprices du temps et des vents et ne dispose d’aucun équipement pour sauver des vies.

Près de 48 heures après le naufrage d’un bateau (kanntè) transportant un nombre jusqu’à présent indéterminé d’ haïtiens qui fuyaient « volontairement » le pays, la position du gouvernement haïtien n’est pas encore connue. Ces fils de l’arrière-pays et leurs proches qui devraient, au moins une seule fois représenter quelque chose, yon bagay, pour le président Jovenel Moise ou le PM Jean-Henry Céant, au moment de la campagne électorale, n’ont pas été touchés par des mots de sympathie venant d’eux. Pourtant le président Moise ne rate jamais l’occasion de sympathiser avec des dignitaires étrangers quand ils font le deuil de leurs concitoyens.

N’avions-nous pas nous aussi depuis samedi enregistré de pertes douloureuses ? Au moins 28 haïtiens ont péri noyés dans leur vaine tentative d’atteindre les rives des Bahamas, ils savaient qu’ils bravaient un danger, mais les enjeux étaient trop grands. Cela dépassait leur entendement. Ces disparus vont-ils être encore l’objet d’humiliation de la part de leurs propres dirigeants qui les ont toujours traités en parents pauvres ?

Même quand le président Jovenel Moise qui aurait attendu de finir savourer dimanche soir les douces mélodies du pré-carnaval de son bienfaiteur Sweet Micky, viendra après exprimer ses regrets suite à cette tragédie nationale, car c’en est vraiment une, il aurait pu depuis samedi soir démontrer un peu de respect pour les cadavres de ces haïtiens qui sont morts dans la crasse, comme ils ont vécu.

Qu’ils soient des oubliés par ceux chargés d’honorer leur mémoire, par crainte d’assumer leurs responsabilités, en cet instant, une pluie de leur absence devrait inonder l’âme de leurs parents, les seuls aux yeux desquels la vie de ces disparus avait une grande importance.

3 COMMENTS

  1. Monchè, pawòl gouvènman reyaksyonè sa a ta pral dezonore memwa Ayisyen sa yo ki neye nan lanmè paske se tap de pawòl kap sòti nan dyòl yon bann fout ipokrit. Se leta dyòl bòkyè sa a ak mafya parèy yo ki lakòz nap kouri kite peyi nou pa pil ak pa pakèt sou lanmè, e riske fè reken manje nou.

  2. Il a tweete, cet ignorant voleur de president Jovenel, pour feliciter l’Americano-Japonaise Osaka qui n’a rien a cirer de ce pays gouverne par des jeran lakou! Pourtant, ses victimes meurent noyes par dizaines, ce fils de pute ne semble pas etre concernes. Ces hommes et femmes lui ressemblent trop, peut etre. Ou est il trop occuper a voler les derniers sous qu’il trouvent avant de foutre le camps. Tant de questions. En tous cas, ce president, ce gouvernent sont une honte insoutenable. Il n’ont d’egal que Sweet Mickey, receveur de gifles.

  3. Pour votre information, ils etaient 28 malheureux dont les corps ont ete retrouves. Ca ne m’etonne pas que vous le sachiez pas vu votre ignorance.

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