Virus Zika : Après le SIDA, Haïti, une nouvelle fois sur le banc des accusés!

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par Dr Jean Ford G, Figaro

Mercredi 22 août 2018 ((rezonodwes.com))– En tant que médecin chercheur et spécialiste du domaine de la santé publique et globale, il me paraît de bon augure que des scientifiques cherchent à donner une réponse aux différentes hypothèses liées à la genèse d’une épidémie comme le Zika. L’humanité a toujours connu des épidémies, qu’elles soient naturelles ou accidentellement créées. Dans le grand village planétaire, la migration, le tourisme ou les invasions militaires ont toujours été connus comme les moyens de propagation épidémique les plus communs. Alarmée par l’ampleur et la vitesse de propagation de la pandémie, l’organisation mondiale de la santé(OMS) l’avait classée le 1er février 2016 comme une urgence de santé publique de portée internationale.




Cette maladie qui a surpris le monde médical de l’Amérique du sud, après la coupe du monde organisée au Brésil en 2014, avait créé beaucoup d’inquiétudes de par sa virulence et pathogénicité à créer des déformations au niveau du périmètre crânien des nouveau-nés exposés. Dans une étude publiée par le centre de recherche brésilien, Fondation Oswaldo Cruz, il a été prouvé selon les conclusions des travaux, que ce sont les immigrants haïtiens qui ont apporté l’épidémie sur leur territoire. Le virus est arrivé au Brésil à la fin de 2013 et non pendant la Coupe du monde de 2014 qui se jouait au pays.

Comme l’histoire est liée à la médecine et vice-versa, il faut se rappeler que Haïti a déjà été la cible de plusieurs études médicales conspirationnistes qui ont eu des conséquences néfastes sur l’économie et le tourisme haïtiens. Dans un livre publié par Paul Farmer, le médecin avait décrit Haïti, comme la victime accusée dans le cadre des allégations mensongères que le virus du SIDA avait pris son origine en Haïti. De grands chercheurs de la prestigieuse institution américaine “Center for Disease Control and Prevention” (CDC) avait faussement en 1981, imputé la responsabilité aux Haïtiens d’introduire le VIH aux États-Unis, ce que le réputé anthropologiste avait démenti à travers ses travaux publiés dans l’ouvrage : AIDS and Accusation: Haiti and the Geography of Blame.




Après l’introduction de la bactérie du choléra en Haïti, il a fallu des années de recherche pour prouver que l’épidémie qui a touché plus de 10% de la population haïtienne avait été intronisée par les casques bleus Népalais. Il y a eu même des scientifiques qui ont prétexté le réchauffement climatique ou l’hypothèse environnementale pour tenter de dédouaner les Nations Unies de toute responsabilité criminelle et morale. Tout récemment, le président américain avait également accusé les migrants haïtiens d’avoir tous le SIDA. On pourrait penser à une sorte de complot international pour essayer d’acculer Haiti comme un pays qui produit et exporte des épidémies dans le monde.

Je dois admettre qu’on ne peut pas démentir une étude scientifique avec un simple article de presse. Tel n’a pa été mon intention. Je suggère au ministère de la santé publique de donner une réplique proportionnelle à la publication des brésiliens. Considérant que l’explosion de l’épidémie a commencé au Brésil avant les cas reportés en Haïti, il ya lieu de contredire et peut-être même de démentir les conclusions de cette étude. Les échantillons de génome provenant des virus disponibles sur le sol haïtien pourrait rendre l’hypothèse haïtienne moins plausible.




Les modes de transmission et exposition peuvent suggérer une dichotomie au niveau de la validité et la fiabilité de ce travail. Je serais prêt à accepter la synthèse de l’étude après une évaluation haïtienne confirmant les résultats incriminant nos ressortissants. Il ne serait pas anodin de penser que la médecine joue un rôle important dans la géopolitique et l’hégémonie des nations.

Dr Jean Ford G. Figaro MD, MsC
Gestion des urgences médicales de santé publique.
Boston University.

1 COMMENT

  1. Si on ne peut pas empêcher les chercheurs de faire leur autopromotion sur le dos des plus vulnérables, il ne nous reste qu’à adopter une saine méthode de vie. Plus spécialement, à créer un environnement qui nous garderait à l’abri de certains virus et qui permettrait que nous soyons en mesure de nous défendre quand nous sommes injustement attaqués.

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