6 décembre 2025
Rupture Lamothe–Martelly : l’ancien Premier ministre Tèt Kale I admet sa « plus grande erreur » et relance les interrogations sur PetroCaribe
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Rupture Lamothe–Martelly : l’ancien Premier ministre Tèt Kale I admet sa « plus grande erreur » et relance les interrogations sur PetroCaribe

Aveux publics de Laurent Lamothe : un désaveu tardif qui ravive les zones d’ombre du quinquennat Martelly.
Si l’affaire Sonson Lafamilia a profondément marqué l’ancien Premier ministre, il aurait pourtant pu se féliciter des nombreuses rencontres avec les puissants de ce monde, notamment à Davos, financées par un État « en haillon ».

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New York, 6 décembre 2025 — L’ancien Premier ministre Laurent Lamothe a publié sur les réseaux sociaux un texte où il affirme, avec un ton de rupture définitive, que ses liens personnels et politiques avec le chanteur dépavé et misogyne, Michel Martelly ont pris fin depuis juillet 2021, au lendemain de l’assassinat du président Jovenel Moïse. Cette déclaration, présentée comme un « mea culpa », intervient dans un contexte où la gestion du régime Tèt Kale 1 demeure au cœur des controverses, notamment autour du brûlant dossier PetroCaribe et des projets publics à forte visibilité mais faible utilité.

Lamothe – interdit de remettre les pieds aux Etats-Unis – rappelle avoir été loyal « peut-être trop », tout en regrettant d’avoir soutenu Martelly à la présidence. Ce rétropédalage interroge, car son passage à la Primature (2012-2014) fut marqué par une administration dont les dépenses publiques, financées par PetroCaribe, ont fait l’objet d’analyses critiques de la Cour supérieure des comptes. Plusieurs programmes — lampadaires solaires à durée de vie limitée, chantiers d’infrastructures abandonnés, « 21 stades » restés inutilisables — avaient été pointés pour leur opacité et l’absence d’impact réel sur la population.

Les aveux tardifs de l’ancien chef de gouvernement réactivent le débat sur la responsabilité politique dans la dilapidation des ressources vénézuéliennes. Sous son mandat, le rythme effréné des voyages officiels, l’emphase mise sur les événements festifs (Carnaval, « bal inflasyon », festivals touristiques) et un style de gouvernance centré sur l’image avaient suscité de vives critiques d’organisations de contrôle et d’experts économiques. L’argument de la « manipulation politique » qu’il invoque aujourd’hui entre en tension avec les avantages structurels qu’il tirait d’un appareil étatique contrôlé par son propre camp.

Cette prise de distance, présentée comme un acte de vérité personnelle, résonne plutôt comme une tentative de repositionnement politique dans un contexte pré-électoral où l’héritage du tandem Martelly-Lamothe demeure lourd. Le dossier PetroCaribe continue de constituer un marqueur de reddition de comptes, et les déclarations de Lamothe, si elles clarifient une rupture, n’effacent ni les responsabilités administratives de l’époque ni les obligations de transparence réclamées par la société civile.

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