Vu par Dr. Noël AGELUS et Miss Anne Valencia MARCELLO.
Cet article de contribution, plaide, à l’ occasion de la journée exceptionnelle du 8 mars, pour le respect des droits des femmes et l’égalité des sexes. Il cible donc les dirigeants institutionnels de telle sorte à réduire les stéréotypes basés sur le genre. Les inégalités persistent dans le milieu familial, scolaire, religieux et du travail à un point tel : les idées banales favorisent les hommes et augmentent les discriminations socio-économiques et éducatives en défaveur des femmes et des filles. L’école renforce ces inégalités avec particulièrement des manuels biaisés et des obstacles pour les filles. Tandis que l’église exclut les femmes du leadership religieux et consolide pour cela leur soumission. Au travail, les disparités salariales et les discriminations à l’embauche, insistent. L’article encourage donc une transformation des mentalités. Parce que la reconnaissance de l’égalité des droits et des devoirs entre les sexes, est un impératif afin d’avoir une société plus inclusive. En ce sens, la rubrique requiert un engagement universel dans la perspective de remettre en question les stéréotypes et d’instaurer du coup la confiance de tous-tes.
1. La famille en tant que première source de l’inégalité entre les sexes
L’équité de genre, fait appel à la justice sociale et elle entend à réduire les disparités et les désavantages des hommes et des femmes (URAMEL, 2019). Il est donc vraisemblable que la famille constitue le premier lieu où les inégalités entre les sexes se manifestent. En effet, la perception du mari comme supérieur à la femme, généralement absorbée par cette dernière, engendre ordinairement des discriminations d’ordre socio-économique et éducatif. Le constat est réel. Parce que, la plupart des familles ont fait choix d’’investir leurs actifs dans l’éducation des garçons que les filles. La raison, c’est du fait qu’elles considèrent les filles comme des futurs biens des hommes. C’est-à-dire, les garçons sont appelés à devenir des chefs de famille avec les responsabilités que ce statut exige. Cependant, la complémentarité devrait être privilégiée à tous les niveaux. Car un couple, quel que soit son niveau d’éducation ou économique, devrait viser le bonheur commun et celui de ses enfants. De plus, cette inégalité ne se limite pas aux époux seulement. Mais elle s’étend aussi aux garçons et aux filles, vu que la famille poursuis cet apprentissage en favorisant les garçons, essentiellement en milieu rural, comme les plus aptes à : travailler la terre, défendre la famille et prolonger le nom familial. Par conséquent, la sensibilité exceptionnelle et perçue des filles, futures femmes, aux besoins de leurs parents, est généralement ignorée. Or, quand elles deviendront des femmes responsables, à l’instar de leurs mères, leur appui de toute sorte est attendu et reçu avec la plus grande satisfaction et de fierté familiale. Une raison de plus qui justifie que cette mauvaise tendance et perception, devrait être corrigée dès aujourd’hui.
En outre, les situations qui incitent cet écart de chances sociales et scolaires, devraient être aussi adaptées aux réalités actuelles du monde. Parce que les garçons sont privilégiés en matière d’éducation, comme déjà expliqué, tandis que les filles sont confinées aux tâches domestiques et à la garde des plus jeunes. C’est en fait, une autre source d’inégalité qu’il faut combattre par singulièrement l’éducation et la sensibilisation des parents. Par ailleurs, les garçons sont encouragés à développer des compétences masculines, telles : la force, le courage et le leadership, tandis que les filles sont incitées à cultiver des compétences féminines, en exemple : la douceur, l’empathie et la soumission. Subséquemment, les grands- mères (les mères), mettent les bébés garçons en position assise plus tard que les bébés filles suivant qu’elles supposent que la ceinture des garçons doit être mieux protégés afin de pouvoir les permettre de travailler dur lorsqu’ils auront leur propre famille. Dans cette même d’ordre d’idée, un garçon doit se résigner à la douleur sans pleurer puisque les parents leur disent toujours « pran kè paske se gason w ye ». Alors que, selon eux, les filles peuvent se plaindre sans problème selon qu’elles sont considérées en tant que faibles. D’une autre aile, sur le plan sexuel, les femmes n’ont pas le droit de refuser l’acte à leur mari. Elles sont regardées dans ce cas en tant que propriété sexuelle du mari. Or, l’opérationnalisation de tout acte sexuel devrait avoir lieu après une négociation réussie. La soumission est tellement usitée dans la famille, dans les rapports sexuels, le mari se trouve couramment au-dessus de son épouse (position missionnaire). Toutefois, en dehors de tout esprit de soumission et de traite, il semble que cette position, bien qu’ancienne par rapports aux pratiques actuelles, peut protéger le col de la matrice des femmes. Sur le plan social, elles se sont toujours gênées pour exprimer leur sentiment pour un homme désiré. Lorsque la plupart d’elles arrivent à le faire, eh bien elles sont prises automatiquement pour des prostituées. C’est donc purement, un problème sociétal méritant des mesures correctives.
2. L’école, comme deuxième sources des inégalités sociales
L’éducation, débutée au sein de la famille et se poursuit à l’école, reflète non seulement certaines réalités de la société, mais aussi des inégalités entre les sexes. En effet, dans les pays en développement, comme celui d’Haïti, les jeunes filles rencontrent des obstacles majeurs en milieu scolaire, citons par exemple : le mariage et la grossesse précoce, ou encore des normes sociales restrictives. Ces derniers, engendrent fort souvent l’interruption de leurs études. D’où une source de pauvreté et une porte à la prolifération de la délinquance juvénile. De plus, cette disparité se manifeste dans les manuels scolaires à un niveau où les stéréotypes de genre sont encouragés (les garçons jouent au Ballon et les filles font la vaisselle). Ces stéréos, attribuent aux filles des rôles secondaires (femme au foyer, infirmière, institutrices). Tandis que les garçons sont valorisés dans des professions plus prestigieuses (avocat, médecin, ingénieur, agronome). Par conséquent, cette répartition inégale, se prolonge dans le monde professionnel à un point tel : les femmes sont surreprésentées dans les professions dites féminines (Institutrice à l’école primaire, secrétaire de bureau, les soins infirmiers). Pour cela, elles sont sous-représentées dans les domaines scientifiques et politiques, à savoir : la technologie, la politique […]. Michel de Montaigne, a raison en énonçant que : « Les femmes n’ont pas tort du tout quand elles refusent les règles de vie qui sont introduites au monde, d’autant que ce sont les hommes qui les ont faites sans elles ». De ce fait, pour renverser cet ordre social inadéquat, une large campagne de sensibilisation et de plaidoyer s’impose. Cette dernière, doit viser à promouvoir une prise de décision collective et harmonieuse auprès de tous-tes dirigeant-es-s. Cette initiative consultative et éducative, devra donc être déployée dans toutes les institutions publiques et privées tout en diffusant des messages qui sont capables de valoriser la responsabilité partagée entre les sexes. Ce, de telle sorte à pouvoir finalement encourager une éducation plus équitable.
3. L’Eglise, en tant que lieu de perpétuation d’inégalité entre les sexes.
En réalité, l’église contribue souvent à perpétuer les inégalités entre les sexes. Cela est dû principalement à cause de l’exclusion des femmes à des postes de leadership religieux. En effet, les femmes sont habituellement reléguées à des rôles de service: la préparation de la sainte scène plutôt que d’accéder à des fonctions pastorales. De plus, certaines interprétations religieuses, renforcent la soumission des femmes à leur mari : « Femmes, soyez soumises à vos Maris, comme Seigneur, en effet, le Mari est le chef de la femme, comme christ est le chef de l’église » (Ephésien 5 : 22). Plus loin, les Femmes doivent éviter le divorce, considéré comme adultère, et ni de prendre des pilules de contraception. Or, leurs situations difficiles peuvent les nécessiter de prendre une pareille décision lorsque leurs tentatives de résilience sont échouées bien évidemment. Ces êtres sont trop vus comme inferieurs. Sacha Guitry, dramaturge Français (1985), a même avancé que « si la femme était bonne Dieu en aurait une ». C’est vraiment un peu de trop. Ce qui perpétue une fois de plus les inégalités au sein du couple et de la famille. Par ailleurs, les restrictions vestimentaires imposées aux femmes dans certaines religions, contemplées comme des signes de soumission ou de pureté, limitent plus encore leur liberté et leur autonomie en tant qu’être créé à l’image de Dieu. Ainsi, l’interdiction du port du pantalon, est un exemple concret de l’ignorance de l’évolution du monde et les exigences liées aux modes de transport actuel. Par conséquent, il est nécessaire, voire même impérieux, que les dirigeants religieux prennent en compte ces changements sociaux, et adaptent leurs doctrines en vue de faciliter la promotion de l’égalité entre les sexes au sein de leurs prestigieuses institutions.
4. Le monde du travail, en tant que milieu de lutte pour l’égalité
Généralement, l’inégalité existant entre les sexes, se manifeste de manière certaine dans le milieu du travail, à travers duquel les disparités salariales constituent une source de discrimination tangible. En effet, les femmes sont souvent moins rémunérées que les hommes pour un travail équivalent, et ce, dans de nombreuses institutions. Hormis les institutions publiques. Par ailleurs, elles sont fréquemment victimes de discriminations à l’embauche laquelle est fondées sur leur sexe, leur âge, leur apparence physique ou leur statut matrimonial. En outre, leur progression de carrière est souvent contrainte par des stéréotypes liés au genre et à des discriminations systémiques les empêchant à accéder aux postes de direction. Pourtant, elles sont reconnues pour leur sérieux, leur sens de l’organisation et de créativité surtout dans la gestion des ressources humaines, financières et matérielles. De plus, l’égalité des femmes et des hommes en droits, est reconnu par la déclaration de Vienne (1993). Ce principe universel, doit être garantit par particulièrement par les Etats-membres signataire de cette dernière, dont Haïti. Ceci, pour pouvoir assurer la concrétisation de l’équité de genre à tous les niveaux, et quel que soit les circonstances.
Conclusion
Sommes toute, la lutte contre les inégalités de genre exige une profonde transformation dans nos mentalités et de nos institutions, qu’elles soient à caractère religieux ou social. Pour cette raison, les dirigeants doivent s’engager à : (i) remettre en question les stéréotypes, (ii) promouvoir l’éducation et la sensibilisation, et (iii) instaurer un dialogue constructif avec tous-tes. En fait, reconnaître l’égalité des droits et des devoirs entre les femmes et les hommes ; les filles et les garçons, est un impératif pour bâtir une société plus inclusive où chacun peut s’apparaître sans problème. L’équilibre et le respect des droits des femmes, sont donc des conditions essentielles pour réduire la pauvreté et pour favoriser le bien-être collectif. C’est aussi la vision de Kofi Annan lorsqu’il formule : « l’égalité des genres est plus qu’un objectif en soi. C’est une condition préalable pour relever le défi de la réduction de la pauvreté, de la promotion du developpement durable et de la bonne gouvernance ».
Que les droits des femmes et des filles soient respectés !
Que les Femmes et les Hommes s’harmonisent pour toujours !
Webographie :
2.- https://www.babelio.com/auteur/Michel-de-Montaigne/122914/citations?a=a&pageN=1
3.- https://books.openedition.org/iheid/5345?lang=fr
Livre :
1. URAMEL, manuel de formation : accompagnement et prise en charge pluridisciplinaire et intégrée des victimes de violence et d’agressions sexuelles, 7e édition, 2019, p33.
Auteur: Dr. Noël AGELUS., Ph.D
Co-Auteure : Miss Anne Valencia MARCELLO