Depuis janvier 2022, plus de 16 000 personnes ont été tuées et 7000 blessées en Haïti dans des violences armées liées aux gangs, a indiqué jeudi le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, devant le Conseil des droits de l’homme à Genève. « Le bilan humanitaire est effroyable », a-t-il dénoncé, soulignant que la moitié de la population, dont 3,3 millions d’enfants, dépend désormais de l’aide humanitaire.
Minée par l’instabilité politique et économique, la nation caribéenne est livrée à des bandes criminelles responsables de meurtres, viols et enlèvements. Les violences ont entraîné le déplacement interne de près de 1,3 million de personnes, un record, selon l’ONU. Rien que pour le premier semestre 2025, plus de 3000 morts ont été recensés.
Face à la gravité de la situation, le Conseil de sécurité a approuvé la transformation de la Mission multinationale de sécurité (MMAS), dirigée par le Kenya, en une force antigang plus robuste, appuyée par un nouveau bureau de soutien de l’ONU. Toutefois, les résultats restent mitigés, la mission souffrant d’un manque de moyens et de personnel.
Volker Türk a mis en garde contre une « spirale de violences », rappelant que les opérations antigang du gouvernement, notamment via des drones explosifs, auraient causé au moins 559 morts depuis mars, dont des enfants. Parallèlement, des unités de police spécialisées sont accusées d’exécutions sommaires et des groupes d’autodéfense auraient tué plus de 500 présumés membres de gangs cette année.