Changement de président le 7 et d’heure, le 9 mars, Ayiti ap vanse ! Sonje 29 Mas se anivèsè Konstitisyon 1987 la…
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Comme chaque année, les Américains, initiateurs de cet événement, s’apprêtent à avancer leurs montres d’une heure pour passer à l’heure d’été, le 9 mars prochain. Ce rituel saisonnier, entre tradition désuète et contrainte moderne, continue de perturber les nuits de millions de personnes. Pourtant, certains États comme l’Arizona, rejoint par Hawaï, ont tourné le dos à ce ballet – que des élus en capmpagne avaient jugé « absurde » -, préférant une stabilité horaire en phase avec les rythmes naturels et la réalité locale. Preuve qu’une adaptation au contexte est possible, mais que le reste du pays peine à suivre.
Instituée pour harmoniser les fuseaux horaires et optimiser la lumière naturelle, l’heure d’été est depuis longtemps remise en question. La tentative d’une application permanente en 1974 sous Nixon s’était soldée par une colère populaire et un retour précipité à l’heure standard. Aujourd’hui, malgré un large soutien de la population pour en finir avec ces ajustements semestriels, les États-Unis restent figés dans cette mécanique chronophage, bloqués par des clivages politiques où chacun défend « son heure » comme un étendard identitaire.
Face aux effets documentés de ces transitions sur la santé — augmentation des maladies cardiovasculaires, troubles du sommeil, hausse des accidents de la route — les experts du sommeil plaident sans relâche pour une heure standard permanente, mieux alignée sur notre horloge biologique. Pourtant, entre inertie législative et nostalgie d’un soleil couchant tardif, les élus s’enlisent dans un débat qui, à force de durer, en devient un rituel politique déconnecté des réalités physiologiques.
Le cas d’Haïti évoque jusqu’à l’absurde l’incohérence de ce système dans certains contextes. Ce pays, où une grande partie de la population vit sans électricité stable, persiste à adopter le changement d’heure, malgré son inutilité flagrante. Quel est l’intérêt de décaler les horloges dans un pays qui se retrouve plongé dans l’obscurité la moitié du temps, où le réseau électrique est hors d’usage pour de nombreuses personnes et dans nombreuses villes ? Plus absurde encore, le principal aéroport international de Port-au-Prince étant fermé au trafic international, l’argument de l’harmonisation des horloges avec les vols n’a même plus lieu d’être. Ce maintien artificiel du changement d’heure n’est que le symbole creux d’un pays qui tente d’appliquer des normes venues d’ailleurs, détachées de sa propre réalité.
