Première partie
Par
Jacques Casimir ( Pasteur D’Amoulio)
Avant-propos.Nous avons posé une question : « Le président François Duvalier, était-il un vendeur de patrie ? Cela a causé toute une commotion, malgré les documents et les archives que nous avons apporté à l’appui de cette interrogation. Certains mécontents nous menacent par des personnes interposées à mots couverts, mais ils savent où est la vérité. Par contre, d’autres lecteurs soutiennent totalement notre démarche.
L’Afrique du Sud a adopté en 1995 la loi qui a fait la commission vérité et réconciliation pour se pardonner, des crimes et des excès de l’apartheid, pour guérir et pour aller de l’avant. En 2021, le Canada a adopté la loi CVR, établissant la date du 30 septembre, la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation pour réparer les torts causés aux communautés autochtones. Il est temps pour nous de faire abstraction du fanatisme et de donner la libre parole à toutes les victimes de la violence politique, quelle que soit leur allégeance pour pouvoir guérir et regarder vers l’avenir. Mieux vaut la majorité que l’unanimité. Que la lumière soit!
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Nous nous référons à cette célèbre citation de l’historien, romancier, journaliste et diplomate Louis Joseph janvier(1855- 1911) qui dit :« L’avenir et le développement d’un peuple dépendent de la manière dont on lui enseigne son histoire.»
Si l’histoire est tronquée, nous faisons fausse route. C’est là, qu’intervient le chercheur historien avec des preuves, des documents et des archives valables et vérifiables à l’appui, pour apporter un regard nouveau sur les faits.
Voici quelques articles des décrets signés par le président Francois Duvalier (lui-même) et publiés par le Moniteur, journal officiel du gouvernement, le 8 novembre 1961 et le 19 novembre 1962, pour la construction de l’aéroport international de Maïs Gâté.
CHAPITRE Ier.
Article ler.I1 est institué, un Service d’Utilité Publique, sous le nom d’ADMINISTRATION DU TRAFIC AERIEN DE PORT-AUPRINCE (ATRAPO), la Société, soumise aux Règles et Statuts édictés par le présent Décret, et, dans tout ce qu’ils n’ont pas de contraire à celui-ci, par les Lois sur les Sociétés. Dans les quinze jours qui suivront la promulgation du présent Décret, la Société commencera à fonctionner à son Siège social à Port-au-Prince, Haïti. L’ADMINISTRATION DU TRAFIC AERIEN DE PORT-AU-PRINCE (ATRAO) aura pour objet de pourvoir au financement et à la construction d’un Aéroport International moderne, sous le nom de «AEROPORT INTERNATIONAL QUISQUEYA, dans la banlieue de Port-au Prince à l’endroit appelé MAÏS GÂTÉ et d’assurer son exploitation sur une base commerciale avec le maximum d’efficience, conformément aux Règles qui sont établies par le Statut de l’Aviation Marchande et celui de l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale.
Suite à ce décret le groupe de Rara ti Simbi, a oséchanter ATRAPO, (Attrapé l’argent du peuple).En créole Haïtien,( Atrapé kob pèp la).Le refrain de la chanson disait : yo fomé atrapo pou volè kob pèp la, baré volè traduction (ils ont fait ATRAPO pour voler l’argent du peuple arrêtons les voleurs). Depuis cette date aucune nouvelle des membres de ce groupe musical rara. Cette chanson n’a pas fait long feu, puisque, seulement la fredonner était une réservation directe pour voyager en pays sans chapeau.
Décret du 18 novembre 1962
DÉCRET, DR. FRANÇOIS DUVALIER PRÉSIDENT DE LA IIIe RÉPUBLIQUE D’HAITI.
Vu les articles 48, 66, 86, 90, 92 et 93 de la Constitution; Vu les Décrets du 3 Septembre 1960:la loi créant une taxe de Dix gourdes dite contribution à la construction d’un Aéroport, affectant tout ticket di; voyage par voie aérienne d’un Aéroport Haïtien à destination de l’étranger et tout ticket de voyage acheté à l’étranger pour compte d’Haïtiens ou de personnes résidant sur le territoire de la République; 2o) créant un droit d’accise de 0 G. 10 par gallon sur toute quantité de gasoline importée en Haiti; Vu les Décrets du 26 Septembre 1960; le. créant une taxe de Deux gourdes cinquante centimes dite «Contribution à la construction d’un Aéroport, affectant tout ticket de voyage par voie aérienne dans Je service intérieur; 2
Vu la Loi du 19 Mai 1960, sanctionnant le Contrat du 1er Avril 1960 entre l’Etat Haïtien et la Pan American World Airways, et autorisant cette Compagnie à fournir un service de transport aérien en Haïti et la chargeant de la direction, de l’administration et de l’entretien de l’Aéroport de Chancerelles;
A).-Jusqu’à l’achèvement des travaux de l’Aéroport; Catégorie 1.-: Çinq Membres Haïtiens, Officiels du gouvernement qui sont nommés par Arrêté du Président de la République, à savoir : Le Secrétaire d’Etat des Travaux Publics, des Transports et Communications, Le Secrétaire d’Etat des Finances et des Affaires Economiques, Le Secrétaire d’Etat. du Commerce et de l’industrie, · Le Président du Conseil d’Administration de la Banque Nationale de la République d’Haïti, Le représentant Permanent -du Grand Conseil Technique, des Ressources Nationales et du Développement Economique, ou leurs représentants respectifs dûment désignés;
Le président Francois Duvalier a chargé Luckner James Cambronne, le puissant ministre des travaux publics, transport et communications pour faire pression sur la population en utilisant les menaces et la coercition allant des fois jusqu’au meurtre pour prélever des millions de dollars sur le salaire des simples travailleurs pour la construction de l’aéroport de Maïs Gâté.
Dans une entrevue que le ministre Cambronne a accordée à une station de radio haïtienne le 17 février 2005, il a dit :
«Les Américains nous ont proposé plus de $6000 000 de dollars pour la construction de cet aéroport, nous avons refusé et cela nous a couté moins cher pour le faire nous-même. »
Ce qu’il ne nous a pas dit : le gouvernement de François Duvalier a encaissé deux versements de $1000 000 de dollars de la PAN AM après des négociations avecJuan Trippe, président de la Pan American Airways à l’époque et son conseil d’administration.Si on fait le calcul de la valeur actualisée avec la formule suivante,
IPC indice des prix à la consommation.
IPC 1962 = 30.2
IPC 2025 = 310 (estimation basée sur données historiques du Bureau of Labor Statistics des États-Unis)
La valeur actualisée 2000 000 x 310/30.2 = $ 20 440 000 en 2025.
En plus, lors des négociations avec la PAN AM, dont la première ronde a commencé le vendredi 1er avril 1960, l’un des vice-présidents des opérations de cette compagnie a versé à plusieurs reprises de fortes sommes qui étaient des pots de vin déguisés en frais d’études pour la faisabilité du projet, pour avoir le monopole, le contrôle de la direction, de l’administration et de l’entretien de cet aéroport. Ces faits sont prouvés par le décret-loi du 19 mai 1960 promulgué et signé par le président d’Haïti de l’époque, le Dr Francois Duvalier.
Article 3.-«Le Gouvernement prendra des dispositions nécessaires pour que soit transférée à L’Organisme AAIPP une superficie minimum de 206 hectares, ou plus selon que le requerra l’étude définitive du projet et formant l’aire localisée à Maïs Gâté, pour la construction de l’Aéroport International de Port-au-Prince. Les terrains compris dans cette aire qui appartiennent à des particuliers seront acquis de gré à gré, et en cas de désaccord insurmontable entre ,les parties, par expropriation pour cause d’utilité publique, conformément aux Lois régissent la matière, afin que la prise de possession des lieux par l’Administration de l’Aéroport International de Port-au-Prince, soit consommée dans un délai maximum de quarante-cinq (45) jours à partir de la date de fonctionnement de l’Organisme.
- Luckner James Cambronne et ses hommes de main (les tontons macoutes), n’ont pas fait dans la dentelle. Ceux qui essayaient de s’opposer ou de réclamer des dédommagements pour la perte de leur terre ont fini au fort dimanche et depuis aucune nouvelle. Le gré à gré n’a jamais été appliqué, il était déjà mort le jour de la publication de ce décret. Les familles Grand-Pierre, Abdallah, Desroches, fortuné, dont Émile fortuné qui réclamait des compensations pour la perte de ses champs. Il était connu comme producteur maraîcher et il a disparu sans laisser de traces.
Le président Francois Duvalier a ensuite fait un emprunt auprès d’une institution financière américaine dont il n’a pas dévoilé le montant. Par nos recherches, nous avons trouvé le montant de l’emprunt et le nom de l’institution financière. Nous attendons la confirmation et l’authenticité de ces archives avant de les publier. Dans l’article 14 du décret qu’il a signé lui-même il explique les détails qui stipulent :
Article 14:« Pendant la durée du prêt initial fait au gouvernement haïtien par une Institution de Financement des Etats-Unis d’Amérique pour la construction de l’Aéroport International de Port-au-Prince, et en vue de rembourser le dit prêt en capital et intérêts, chaque année la Banque Nationale de la République d’Haïti agira comme Agent Fiscal du Gouvernement et de l’Institution de financement pour percevoir tous droits et taxes spéciaux, en particulier la taxe spéciale sur la gazoline et les verser dans un Fond spécial pour le remboursement de l’emprunt extérieur.»
En plus de l’argent escroqué au peuple haïtien pour la construction de cet aéroport. Le projet de cette infrastructure n’est que l’ombre de cet aéroport qui devait être construit selon les plans originaux.
Où est passé tout cet argent ? Koté kob la ? Est-ce que cette question ne vous est pas familière ?
Malgré son inauguration officielle le 22 janvier 1964, l’aéroport a commencé à fonctionner plus d’un an plus tard en 1965, après que l’organisme américain, Federal aviation administration (FAA) approuvé ses normes. Pourquoi la FAA au lieu de L »OACI ( L’organisation de l’aviation civile internationale). Selon l’annexe III concernant l’application des règles de l’aviation civile qui a été adopté à Genève le 16 août 1949 dont Haïti est signataire depuis cette même date ?
Que dit l’ annexe III de l’OACI(Organisation de l’aviation civile internationale):
Annexe III :
«La présente annexe III, a pour objet de fournir des informations précises sur la position des aéronefs par radar, des informations météorologiques aux exploitants, aux membres d’équipage, aux services de la circulation aérienne, aux unités de recherche et de sauvetage, à la direction des aéroports et aux autres acteurs concernés par l’aviation. Ces informations aéronautiques (MET) sont essentielles à la sécurité et à l’efficacité de l’aviation civile. »
Sans Radar pour couvrir le ciel d’Haïti, L’OACI avait refusé d’homologuer dans un premier temps l’Aéroport de Maïs Gâté, tandis que, dans les plans originaux, il devait avoir un radar d’approche et une antenne de détection sur le morne la selle, la plus haute montagne du pays. Le ciel d’Haïti n’est pas contrôlé. Le trafic aérien non plus. Faute d’un système de radars, personne ne sait qui traverse l’espace aérien du pays. Par mesure de sécurité, les lignes aériennes internationales ne traversent pas le pays. Ce qui fait perdre au trésor public plus de 3.5 millions de dollars par année.
Le contrôle du trafic aérien en Haïti est géré par L’OFNAC (L’office Nationale de l’aviation Civile), qui est sous tutelle de la FAA (Federal aviation administration) des États-Unis et financé par la BID (Banque inter américaine de développement). Le président Jovenel Moïse, voulait libérer le pays de cette situation, il a fait un appel d’offres pour l’acquisition d’un radar dernier cri. Après son assassinat, nous n’avons pas d’autres informations sur cette acquisition.
Le président François Duvalier et son puissant ministre des travaux publics transports et communications ont claironné dans une grande campagne de propagande que l’aéroport de Maïs Gâté (actuellement Toussaint Louverture) a été construite sans l’aide internationale mais avec l’argent du peuple haïtien. A quoi ont servi les $2000 000 de dollars de la PAN-AM en 1962 en valeur actualisée de 2025 soit $ 20 440 000, voir le calcul ci-devant. Ce constat démontre avec des preuves à l’appui un détournement de fond massif et une grande corruption du régime de François Duvalier (papa doc). Pendant ce temps le peuple dansait au carnaval manman men dièt la, (maman voici l’avion)
Depuis l’assassinat de Jean-Jacques Dessalines, père de la nation haïtienne, le 17 octobre1806, le vol des biens de l’État se faisait discrètement et dans l’impunité. Sous le gouvernement de Michel Domingue, le vice président Septimus Rameau, neveu du président a commencé à voler publiquement les biens de l’état. Le peuple s’est fâché, et il a tenté de fuir vers la France. Il fut attrapé et assassiné le 15 avril 1876. Depuis, belote et rebelote. Du remplaçant du président Michel Domingue, à l’exception des quelques rares présidents qui n’ont pas volé les biens de l’État, le pillage a continué en passant par le régime des Duvalier et ses successeurs. Encore une fois Koté Kob la (Où est l’argent ? Cette question est devenue la litanie sans fin du peuple Haïtien.
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Nous allons révéler bientôt avec des archives déclassifiés, des documents approuvés et signés par François Duvalier et son ministre Luckner James Cambronne et aussi des archives déclassifiés de la BID ( Banque interaméricaine de développement),années 1961 à 1966 sur les prêts accordés a Haïti. Ces faits apporteront plus de preuves sur nos révélations.
Quoi que l’on fasse, quoi que l’on cache, rien ne pourra arrêter la marche de l’histoire. Amen
Recherche No JCAS-401-0200.
Jacques Casimir (Pasteur D’Amoulio)
À suivre
Bibliographie
2) Sources : le Moniteur, journal officiel de la république d’Haïti 116ème année, No 104. Dr François Duvalier Président de la république. Décret loi du lundi 6 novembre 1961 pour la construction de l’aéroport de Maïs Gâté. Voir les articles 2, 3, 14.
3) Sources :journalle Moniteur 117ème année No 108, Décret loi du lundi 19 novembre 1962 Dr François Duvalier président de la république Vu les Articles 66, 90 et 154 de la Constitution; Vu la Convention de Chicago sur !’Aviation Civile Internationale et ses annexes.(OACI).
4) Sources :OACI (organisation de l’aviation civile internationale) Gestion de la sécurité Annexe 19 à la convention relative à l’aviation civile internationale. Revue et corrigée et adopté par le conseil le 25 février 2013 et devient applicable le 14 novembre 2013.
5) Sources :Les Archive de la PAN AM se trouvent dans les collections spéciales des bibliothèques de l’université de Miami ( University of Miami) à Coral Gables en Floride.
Indices de recherches (Haiti and Pan American Airways see contracts and investments) Haïti et la Pan American airways voir contrats et investissements. Période 1960 à1969.
Ces document peuvent être consultés sur rendez-vous. ( les rendez-vous manqués sans préavis de 48 heures sont passibles d’amendes),
6) RÉF : Auteur Jacques Casimir Titre démystifier l’histoire, le mythes et les légendes d’Haïti Volume I. Voir : La société coloniale d’Haïti, le pays où l’histoire se répète en continue P 291 à300
7) A -Notes : Rara : est un rythme musical ancestral originaire d’Haïti, il est jouée lors de défilés de rue, généralement au cours de la semaine de Pâques et généralement lors des rassemblements populaires.
B)- voyager en pays sans chapeau. Expression haïtienne pour dire une réservation directe pour la mort
Jacques Casimir (Pasteur D’Amoulio)