Dans un contexte où Haïti traverse l’une des crises les plus graves de son histoire moderne, marquée par une insécurité galopante, une paupérisation accélérée et un État en faillite, la tenue du carnaval 2025 apparaît comme une aberration politique et une fuite en avant irresponsable.
Alors que des centaines de milliers de citoyens vivent dans la terreur quotidienne, déplacés par des gangs qui contrôlent des quartiers entiers, les autorités semblent préférer des festivités coûteuses plutôt que de se concentrer sur l’urgence nationale : « restaurer la sécurité et la dignité du peuple ». Comment justifier des dépenses publiques pour un événement festif alors que l’État est incapable d’assurer le minimum vital à sa population ?
Un écran de fumée pour masquer l’inaction
Ce choix politique ne relève ni d’une stratégie de résilience nationale ni d’un engagement culturel sincère. Il illustre plutôt la volonté d’une élite politique déconnectée de la réalité, qui cherche à apaiser le mécontentement populaire par des distractions, tout en évitant d’assumer ses responsabilités face à l’effondrement du pays. En privilégiant le spectacle au détriment des urgences de l’heure, nos gouvernants prouvent une fois de plus leur mépris envers un peuple en agonie.
Une priorité décalée face aux véritables enjeux
Les ingénieurs et architectes du pays constatent chaque jour la détérioration des infrastructures urbaines, l’abandon des quartiers autrefois dynamiques et l’incapacité des autorités à mettre en œuvre une véritable politique de reconstruction et de sécurisation du territoire. Plutôt que d’investir dans des festivités éphémères, il serait plus judicieux de canaliser ces ressources vers la réhabilitation des écoles, des hôpitaux et des routes, afin de redonner espoir à une population qui enchaîne les traumatismes.
Un appel à la responsabilité nationale
Le Collège National des Ingénieurs et Architectes Haïtiens appelle les décideurs à abandonner cette politique du spectacle et à prendre enfin la mesure du désastre national. Il est temps d’établir des priorités claires : assurer la sécurité des citoyens, restaurer l’autorité de l’État et reconstruire un cadre de vie digne. Toute tentative de détourner l’opinion publique avec des festivités superficielles ne fera qu’aggraver la méfiance et le ressentiment d’un peuple qui exige des réponses concrètes à ses souffrances. Haïti n’a pas besoin d’un carnaval.
Haïti a besoin d’un État fort capable de transcender les appâts mesquins d’une confrérie et de garantir la sécurité à tous ses citoyens !
Pour le Conseil de Direction du CNIAH : Alex LORQUET Président