Serait-ce une nouvelle méthode pour obtenir l’ « amnistie pour tous » après tous les meurtres et les viols, et sans avoir à affronter les tribunaux, commente un observateur des droits humains ?
Deux chefs de gangs rivaux qui ont ensanglanté Cité Soleil pendant l’ère Ariel-SDP-Fusion ont apparemment signé une trêve pour mettre fin au conflit armé dans le plus grand bidonville d’Haïti, a déclaré jeudi un dirigeant communautaire, revenant sur les déclarations de trêve antérieures qui n’ont jamais été suivies d’effet.
Dans le cadre de l’accord conclu entre les chefs des groupes criminels terroristes G9 (PHTK-Tet Kale, favorable au pouvoir) et G-Pep, les barrages routiers du bidonville de Cité Soleil, qui compte environ 300 000 habitants, « ont été levés », a déclaré le pasteur Jean Enock Joseph, une personnalité influente de la commune.
« Une nouvelle étape vient d’être franchie », a ajouté le pasteur à l’AFP rappelant toutefois qu’une trêve similaire avait été signée en juillet 2023 avant de s’effondrer quelques semaines plus tard.
Haïti est depuis longtemps secoué par la violence -« programmée » – des gangs, mais la situation s’est brusquement aggravée à la fin du mois de février lorsque des groupes armés ont lancé des attaques coordonnées à Port-au-Prince pour « renverser » le premier ministre de l’époque, Ariel Henry, chef d’un gouvernement défaillant.
Les gangs contrôlent 80% des routes principales du pays caribéen et sont accusés de nombreux meurtres, viols, pillages et enlèvements contre rançon. Cette entente survient alors que le juge Morin, dans une ordonnance, demande l’arrestation de Jimmy Cherisier comme auteur ou coauteur de la tuerie de La Saline sous le règne de PHTK-Tete Kale 2.