Editorial | The Guardian view on Haiti’s gangs : Ariel Henry « non élu, impopulaire et incompétent…assiste à l’effondrement du pays dans le chaos »

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“Les Nations Unis déroulent le tapis rouge sous les pieds de Ariel Henry pour mission accomplie en  éliminant plus de 5 000 vies haïtiennes en moins de deux ans!”, dénonce le dirigeant de l’organisme de droits humains NEHRO base aux Etats-Unis.

Les habitants désespérés ont peu d’options, mais ils sont sceptiques quant à l’impact d’une mission multinationale visant à endiguer la violence.

Les Haïtiens ont besoin de soutien. Le pays le plus pauvre de l’hémisphère occidental, mis à l’écart par la France et les États-Unis, s’est enfoncé dans une spirale de violence et de désespoir depuis un an et demi. Des gangs contrôlent environ 80 % de la capitale, Port-au-Prince, et des dizaines de milliers de personnes ont fui leur domicile pour échapper aux enlèvements, aux vols, aux viols et aux meurtres. La police est largement dépassée et sous-financée, ce qui favorise le vigilantisme. L’urgence sécuritaire s’accompagne d’une crise humanitaire : dans certaines régions, 97 % de la population souffre d’une grave famine.

Il ne reste plus aucun représentant élu. Ariel Henry, dirigeant par intérim depuis l’assassinat encore trouble du président Jovenel Moïse en 2021, a assisté à l’effondrement du pays dans le chaos. Non élu, impopulaire et incompétent, il a fait appel à une aide extérieure. Les Haïtiens se méfient à juste titre des interventions étrangères. Les soldats de la paix de la mission des Nations unies 2004-17 ont apporté le choléra, qui a tué au moins 10 000 personnes, et se sont livrés à des actes d’exploitation et de violence sexuelles. Le fait qu’une majorité d’Haïtiens se disent prêts à soutenir une force multinationale témoigne de la gravité de la situation.

Il se pourrait qu’elle soit en passe de l’être. Étant donné que les États-Unis ne veulent pas s’en charger et qu’ils n’ont pas pu persuader le Canada de le faire, le plan qui se dessine prévoit une force de police d’environ 2 000 hommes dirigée par le Kenya, avec des contributions des pays des Caraïbes. Si le rôle régional est bienvenu et si le Kenya possède une expérience significative en matière de maintien de la paix, les antécédents de la police kenyane en matière d’abus de pouvoir au niveau national suscitent de vives inquiétudes. Les critiques craignent également qu’une force multinationale de petite taille n’ait qu’un effet limité sur la sécurité, mais soutienne un premier ministre qui n’a ni mandat ni confiance des Haïtiens.

La société civile, les hommes politiques, les anciens fonctionnaires et les entreprises ont fait pression en faveur d’une transition politique. L’organisme intergouvernemental caribéen Caricom a apporté la crédibilité qui fait défaut aux États-Unis et à l’ONU en Haïti pour négocier les discussions, mais ses détracteurs affirment qu’il n’a pas la capacité et l’engagement nécessaires pour faire avancer le processus par ses propres moyens. La colère s’est également emparée du groupe chargé de mener les pourparlers, qui a publié une déclaration critiquant les appels « stridents » au départ de M. Henry. Bien qu’il ait participé aux pourparlers en Jamaïque cet été, il est clair qu’il ne fera pas marche arrière sans pression réelle. Il est tout aussi clair que Washington n’a pas l’intention d’exercer une telle pression.

Suite du texte de The Guardian: The Guardian view on Haiti’s gangs: partnership and political change is needed | Editorial | The Guardian

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