Haïti | Dictature – Duvalier s’autoproclame « président à vie » le 21 juin 1964: un rappel poignant des dangers de l’autoritarisme, avec Ariel Henry en écho

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L’Edito du Rezo

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Mercredi 21 juin 2023 ((rezonodwes.com))–

Le 21 juin 1964 a marqué un tournant majeur dans l’histoire d’Haïti, ayant des répercussions significatives sur le pays et sa population. Cette date est associée à l’autoproclamation de François « Papa Doc » Duvalier en tant que président à vie, ce qui a consolidé son pouvoir autoritaire sur la nation la plus démunie de l’hémisphère. Malheureusement, aujourd’hui, nous assistons à une situation similaire avec un Premier ministre illégitime qui se déplace d’une capitale à l’autre, tandis que ses méthodes « autoritaires » de gouvernance rappellent tristement le régime dictatorial de Papa Doc.

Après avoir obtenu le soutien de l’armée d’Haïti lors d’une campagne électorale controversée et violente, François Duvalier accéda à la présidence d’Haïti en 1957 pour un mandat unique de 5 ans. Rapidement, il se révéla être un dirigeant dictatorial, utilisant des tactiques de répression et de terreur pour maintenir son emprise sur le pouvoir. Son gouvernement, protégé par les tristement célèbres Tontons Macoutes, était connu pour ses violations flagrantes des droits de l’homme et sa répression politique impitoyable.

Malheureusement, même après 49 ans, l’histoire se répète d’une manière différente. Aujourd’hui, ce sont les gangs criminels qui semblent être engagés pour soutenir le régime corrompu Tèt Kale-PHTK, qui est suspecté d’organiser des élections frauduleuses. La composition de la liste des candidats au Conseil Électoral Provisoire (CEP) laisse entrevoir les nombreuses irrégularités et manipulations en cours.

Ces événements témoignent de l’instabilité politique persistante en Haïti et de la lutte continue pour la démocratie et la justice. Les leçons du passé semblent encore avoir du mal à être pleinement assimilées, et le peuple haïtien est confronté à des défis majeurs pour atteindre une gouvernance transparente et équitable.

En effet, le 21 juin 1964, après avoir orchestré soigneusement une semaine plutôt un référendum-bidon et illégal, tout comme celui qui est en préparation en 2023 par le Premier ministre de facto Ariel Henry et Mirlande Manigat du HCT« ex-nihilo », Duvalier s’est autoproclamé « président à vie » d’Haïti. Cette manœuvre lui a conféré un pouvoir absolu, éliminant ainsi toute limitation de mandat ou contrôle démocratique sur son régime. Cet acte a renforcé encore davantage son autoritarisme et sa tyrannie.

L’annonce de la présidence à vie de Duvalier a suscité une forte opposition tant à l’intérieur qu’à l’extérieur d’Haïti. Les défenseurs des droits de l’homme, les partis politiques d’opposition et de nombreux Haïtiens conscients des abus de pouvoir de Duvalier ont exprimé leur indignation et leur rejet face à cette décision. Cependant, leurs voix ont été réprimées par le régime oppressif, qui a persécuté et emprisonné les opposants.

De nos jours, des parallèles peuvent être établis en observant la réaction de la communauté internationale à l’égard d’Ariel Henry, sans mandat légitime et constitutionnel. En moins de deux ans, son gouvernement a été responsable de la mort de plusieurs centaines de personnes en raison de son inaction face aux gangs criminels à Sapate. Malgré cela, la communauté internationale semble lui accorder un soutien tacite en ne prenant pas de mesures fermes contre lui.

La présidence à vie de Duvalier a exacerbé les problèmes économiques et sociaux déjà présents en Haïti. La corruption et la mauvaise gestion ont prospéré, tandis que la population haïtienne souffrait de la répression politique et de la pauvreté croissante. Le régime des Tontons Macoutes a continué d’exercer une terreur brutale sur le peuple, étouffant toute opposition et étendant le contrôle de Duvalier sur tous les aspects de la vie haïtienne.

Duvalier a légitimé son titre de « président à vie » en affirmant qu’il était le seul garant de la stabilité et de la sécurité d’Haïti, se présentant comme l’incarnation même de la nation. De manière similaire, Ariel Henry a justifié sa présence à la Primature en arguant que seule une élection pouvait donner à Haïti un président, même s’il est parvenu à ce poste sans passer par des élections. Sa nomination s’est faite uniquement par le biais d’un tweet, un fait sans précédent dans toute l’histoire d’Haïti, depuis 1804 jusqu’à nos jours.

L’événement du 21 juin 1964 demeure un symbole sombre de l’autoritarisme et de la répression qui ont marqué cette période de l’histoire d’Haïti. Il rappelle les conséquences dévastatrices d’un régime qui a privé le peuple haïtien de ses droits fondamentaux. Cependant, il est alarmant de constater que nous pourrions être en train de revivre des moments similaires avec le régime autoritaire d’Ariel Henry, soutenu par la communauté internationale, malgré le rejet des Haïtiens depuis 2021 d’un référendum illégal et inconstitutionnel. Cela soulève des préoccupations quant à la répétition des erreurs passées et à la préservation des principes démocratiques dans le pays.

caricature: Castro Desroches

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