»Ariel Henry n’a jamais eu de légitimité aux yeux de la population haïtienne », affirme Michaelle Jean

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Samedi 7 janvier 2023 ((rezonodwes.com))– L’ancienne gouverneure générale du Canada, Michaëlle Jean, estime que les pays riches doivent reconnaître les erreurs qu’ils ont commises en Haïti et faire pression sur l’élite de ce pays pour qu’elle trouve une issue à la crise humanitaire actuelle.

Michaelle Jean, ancienne directrice générale de l’OIF (Organisation Internationale de la Francophonie), dans une longue entrevue avec la Presse canadienne, a rappelé aux journalistes qu’après l’assassinat du président Jovenel Moïse, le Canada s’est joint aux États-Unis, à la France et à l’ONU pour reconnaître comme premier ministre, le Dr Ariel Henry.

Pourtant, cet allié non élu de Moïse, selon Madame Jean, n’a jamais eu de légitimité aux yeux du public haïtien.

« Voici l’embarras dans lequel se trouve la communauté internationale : elle a mis en place un premier ministre de facto que la population ne reconnaît pas comme légitime. Nous constatons maintenant l’échec de ce gouvernement de facto », a -t-elle déclaré.

Un an après son arrivée au pouvoir, alors que les gangs ravageaient la capitale, M. Henry a demandé une intervention militaire internationale pour permettre l’acheminement de l’aide humanitaire et créer des conditions suffisamment sûres pour organiser des élections.

M. Henry doit nécessairement trouver un accord avec les groupes de la société civile qui ont exigé sa démission, selon Madame Jean qui dit soutenir la décision du gouvernement canadien de sanctionner des membres de l’élite politique et économique d’Haïti. Elle espère que la France se joindra aux efforts du Canada et des États-Unis dans ce sens.

Elle a également déclaré que les pays riches doivent assumer les politiques qui ont semé l’instabilité en Haïti, depuis les réformes économiques qui ont conduit à l’effondrement des secteurs agricoles jusqu’à fermer les yeux lorsque les dirigeants qui soutiennent les États-Unis sapent la société civile.

« Nous voulons une solution haïtienne, alors que nous faisons des tractations avec des forces politiques (qui) ont largement trahi cette population. Nous devons cesser de le faire », a-t-elle déclaré.

source Toronto Star

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