Haïti/Crise : La Caricom doit se limiter à un rôle de « bons offices » , avertit le PM Gonsalves

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Mardi 6 décembre 2022 ((rezonodwes.com))– –

Alors même que la Communauté des Caraïbes (Caricom) continue de planifier une intervention en Haïti au milieu de son instabilité persistante, le Premier ministre de Saint-Vincent-et-les Grenadines, Ralph Gonsalves, a averti la région de faire preuve de prudence et de se limiter à un rôle de « bons offices » dans la controverse. .

Dans une lettre, Gonsalves a clairement indiqué que ni lui ni son gouvernement ne soutenaient une «mission Caricom en Haïti» qui prend la forme de ce qui est actuellement proposé. Au lieu de cela, Gonsalves a noté que la Caricom doit se concentrer sur un rôle de « bons offices » où elle facilite le dialogue politique et aide Haïti à se préparer aux élections.

Gonsalves a souligné que de nombreux Haïtiens ne reconnaissent pas l’actuel gouvernement haïtien du Premier ministre Dr Ariel Henry, qui a pris ses fonctions après l’assassinat de Jovenel Moïse et qui a demandé un soutien sécuritaire aux Nations Unies, au Canada et aux États-Unis d’Amérique et à la Caricom elle-même. , pour faire face à la violence des gangs.

Le Premier ministre a noté que même si la Caricom avait la capacité de fournir un soutien sécuritaire à la Police nationale haïtienne contre les gangs armés qui se déchaînent, la Région court le risque d’être considérée comme «soutenant» le gouvernement Henry s’il s’agissait de sa première réponse tangible à la crise.

« La Police nationale haïtienne (PNH) manque cruellement de personnel, est mal formée, insuffisamment équipée et criblée de partisans de gangs. De plus, le personnel militaire/policier créole non haïtien de l’extérieur d’Haïti ne pourra pas fonctionner efficacement aux côtés de la PNH qui parle une langue différente.

« S’attaquer aux faiblesses et aux limites de la PNH prendra beaucoup de temps, mais on ne peut commencer à le faire sérieusement et efficacement que dans le contexte d’appareils politiques/de gouvernance plus consensuels que ce qui existe actuellement », a déclaré Gonsalves dans sa lettre.

Le Premier ministre a également averti qu’une mission de cadrage de la Caricom en Haïti sous escorte militaire américaine ou canadienne serait considérée par les Haïtiens comme « une opération militaire américano-canadienne concoctée avec des marionnettes de la Caricom ».

« Fondamentalement, toute mission Caricom en Haïti doit d’abord reposer sur une solution politique/de gouvernance élaborée par les parties prenantes haïtiennes à la suite d’un dialogue inclusif entre elles. Ce dialogue devrait être mené à l’extérieur d’Haïti sous la facilitation de la Caricom, à condition bien sûr que les parties prenantes haïtiennes soient d’accord », a souligné le Premier ministre.

Selon Gonsalves, toute intervention en Haïti doit avoir l’adhésion des parties prenantes haïtiennes. Il a également suggéré que les Américains et les Canadiens soient présents sur le lieu des consultations/dialogues à titre consultatif. De plus, une demande peut être faite aux Américains et aux Canadiens pour le transport aérien et la logistique associée.

« En tant que facilitateurs, nous, à la Caricom, devons être patients et calmes, tout en agissant avec toute urgence pratique. Aussi mauvaises que soient les choses en Haïti, elles risquent de s’aggraver si nous n’agissons pas prudemment.

« Avant tout, il faut rappeler que la Caricom est un facilitateur ; les Haïtiens doivent concevoir leurs solutions et mener le processus eux-mêmes – des représentants de tout le peuple haïtien, pas seulement un gouvernement qui manque de légitimité et d’efficacité », a ajouté Gonsalves.

Gonsalves n’est pas le seul à insister pour qu’une solution politique soit trouvée avant toute solution sécuritaire. Un certain nombre de pays, dont le Canada, ont noté que des changements politiques sont nécessaires, alors même que la nouvelle d’une éventuelle intervention militaire étrangère en Haïti a émergé.

La situation sécuritaire en Haïti s’est considérablement détériorée depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse en juillet 2021, alors que des gangs rivaux se battent pour la domination dans les rues de Port-au-Prince. En fait, plus tôt cette année, le Premier ministre Henry a survécu à ce qui est largement soupçonné d’avoir été une tentative d’assassinat.

Source : https://guyanatimesgy.com/interventions-in-haiti-must-be-led-by-haitian-stakeholders-st-vincent-pm/

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