Panel du CERREMEN : La problématique de la déportation massive des haïtiens de la République Dominicaine

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Conférence : la problématique de déportation massive des haïtiens de la République Dominicaine, rondement scrutée

Abstract Expulsion des migrant-e-s haitien-ne-s de la République Dominicaine et violence de genre. Quels enjeux pour une migration sûre, ordonnée et régulière ?

Panel du CERREMEN, IERAH, 25 novembre 2022

L’invisibilité des femmes en général et des migrantes haitiennes en République Dominicaine est de nos jours d’une grande préoccupation.Ce thème ne suscitait que récemment dans les débuts  des années 1990 un certain intérêt pour s’inscrire dans la perspective des Savoirs situés.

Ainsi ce thème est il rebondi et approprié au sein d’Organisations féministes dont le Movimiento de Mujeres Dominico Haitianas (MUDHA) ,le Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR),la Solidarité Fanm Ayisyèn (SOFA) pour se frayer peu à peu une place dans des recherches universitaires en Haïti.

Dans les médias alternatifs comme le journal Ayiti Fanm ,il a été fait état de la récurrence de la vulnérabilité des femmes migrantes haïtiennes dans un système patriarcal  d’exclusion .La situation des minorités de femmes migrantes en général est sujette aussi à des traitements discriminés dont les migrantes dominicaines lors des traversées de frontières notamment aux États Unis et à Puerto Rico (Sorensen,1997).

Nous profitons de l’événement d’aujourd’hui pour rappeler l’assassinat des sœurs Mirabal en République Dominicaine le 25 novembre 1960 qui a dicté la décision de retenir la journée internationale contre la violence faite aux femmes .

Depuis l’époque coloniale, la présence des femmes esclaves a été invisible. Et, en 1924 avec l’ampleur de la migration haïtienne provoquée par l’occupation américaine ,on avait déjà enregistré 138 femmes des 1,104 permis de résidence et 48 destinés aux enfants Del Castillo (1978) cité par (Jansen y Millan,1991:16).

Les chiffres augmentent en dépit du problème de l’invisibilité des femmes migrantes haïtiennes en République Dominicaine avec 43%du total de 72,482 résidents dans les bateys du Consejo Estatal del Azucar (CEA) pour passer à 45% en 1989 qui correspondent à 51,251 femmes d’une population totale de migrants de 113,507.

Le nombre des immigrants est en constante progression depuis lors ,soit après 1990 en passant de 19,000 en 1990 à 25,800 en 2000, et 30,000 en 2005,soit un taux de croissance annuelle de 3%du stock d’immigrants (ACP,2010) cité par Beaudry (2018).

Les premières vagues importantes de déportation ont eu lieu dans ce même contexte ,soit en 1991 à travers le décret 233-91 pour s’amplifier à un rythme de plus de 20,000 de déportés par mois quand le Président Médina affirmait que 242,000 haïtiens en situation irrégulière avaient été déportés en deux ans,2017 et 2018.

Entre-temps pour des motifs de sécurité et de sûreté associés aux problèmes socio économiques ,le rythme de migrants clandestins est galopant malgré la saignée des déportations massives et brutales des migrant-e-s haitien-ne-s.

Sujettes à une victimisation par l’oppression liée aux conditions de race, sexe et classe ,la violence associée aux expulsions des migrantes haïtiennes de la République Dominicaine dans l’actuelle conjoncture interpellent le CERREMEN qui développe aussi un axe porté sur la question du genre.

Le panel du 25 novembre 2022 tient lieu à promouvoir l’association Savoirs et pouvoir des femmes de l’analyse de ses conditions de violence et d’oppressions face aux simples relais d’opinions comme un écran des problèmes des femmes proprement dits. Ce, en rupture aux positionnements à portée individuelle et à la tradition de l’invisibilité de femmes comme catégorie sociale.

Nous postulons que :les besoins en termes de migration sûre, ordonnée et régulière s’inscrivent dans le renforcement des capacités des migrant-e-s haitien-ne-s dans la formation technique adaptée et le savoir vivre ,la reconnaissance de leurs droits et devoirs et l’accès à des services de base en liens à des initiatives et à l’éthique de gouvernance binationale de la migration.

Aussi les expulsions auraient surtout ciblées de minifundistes hatien-ne-s  de plus de 3 ha de terres qui tendent à accumuler de terrains exploitables dans les périphéries de la République Dominicaine et les aires frontalières rurales oú se préservent encore des poches de convivialité entre Dominicain-e-s et haitien-ne-s.

Quant aux madame Sara, elles sont des chairs à canon dans les files de migrant-e-s haitien-ne-s.

Quant à notre exposé, il sera enrichi par l’intervention de la journaliste et militante Colette Lespinasse éventuellement. Le contenu général de l’exposé embrasse les points suivants :

-Éléments de mise en contexte :genre, ethnicité et traversée des frontières

-Bref aperçu sur la trajectoire des femmes migrantes haïtiennes en République Dominicaine/la relation à la migration sûre, ordonnée et régulière.

-La violence dans les expulsions des femmes migrantes haïtiennes.

-Perspectives du travail social, genre et migration internationale.

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