« Il est plus urgent que jamais de s’attaquer au racisme systémique et structurel, aux doctrines de supériorité raciale et aux séquelles du colonialisme », a déclaré lundi un haut responsable de l’ONU, à l’ouverture à Genève de la 108e session du Comité pour l’élimination de la discrimination raciale.
Mardi 15 novembre 2022 ((rezonodwes.com))–
Selon Mahamane Cissé-Gouro, le Directeur de la Division du Conseil des droits de l’homme et des mécanismes de traités au Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), ces facteurs constituent aujourd’hui une source majeure de discrimination raciale.
« Leurs conséquences durables sont évidentes dans tous les aspects de la vie des victimes, à tous les niveaux : individuel, communautaire et national », a dit M. Cissé-Gouro.
À cet égard, il a notamment attiré l’attention du Comité sur la récente étude sur le racisme, la discrimination raciale et le droit au développement présentée par le Mécanisme d’experts sur le droit au développement lors de la 51ème session du Conseil des droits de l’homme.
Dans ce document, les experts onusiens ont appelé les États à prendre des mesures proactives et ciblées pour protéger les droits des personnes et des communautés vulnérables à la santé, au logement, à l’emploi et à l’éducation.
Programme de transformation pour la justice et l’égalité raciales
Dans le même temps, le deuxième rapport du Haut-Commissaire sur la justice et l’égalité pour les Africains et les personnes d’ascendance africaine, présenté au Conseil des droits de l’homme à sa cinquante et unième session, a réitéré l’appel du Haut-Commissaire à mettre en œuvre les 20 actions contenues dans le programme de transformation pour la justice et l’égalité raciales.
Plus globalement, le racisme structurel et la discrimination raciale révélés par la pandémie de Covid-19 sont un bon exemple de cette complexité et de l’interdépendance de tous les droits de l’homme, a-t-il souligné. D’autant que la pandémie a aggravé les écarts socioéconomiques préexistants et les inégalités entre les nations et au sein de celles-ci.
Photo : Unsplash/Thomas de Luze La Covid-19 a mis en évidence une discrimination raciale très répandue
L’impact de la pandémie sur les minorités nationales et ethniques
Elle a touché les plus vulnérables, notamment les femmes appartenant à des minorités nationales et ethniques et les femmes autochtones, les empêchant de jouir pleinement de leurs droits fondamentaux sur un pied d’égalité avec les autres, a poursuivi M. Cissé-Gouro.
S’attaquer aux conséquences de la pandémie de Covid-19 et assurer une reprise durable devrait se faire sous l’angle des droits de l’homme, y compris l’élimination de la discrimination raciale et la promotion de l’égalité, a-t-il insisté.
Au cours de sa cent huitième session, qui se tient à Genève jusqu’au 2 décembre, le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale examinera les rapports présentés par Bahreïn, le Botswana, le Brésil, la France, la Géorgie et la Jamaïque. Durant cette session, le Comité continuera en outre de discuter de son projet de recommandation générale sur la discrimination raciale et le droit à la santé.