La facture des importations de denrées alimentaires va augmenter de 10%

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Les dépenses mondiales d’importations alimentaires devraient atteindre près de 2.000 milliards de dollars en 2022, soit un bond de 10% par rapport à l’année précédente, en raison de la hausse des prix, s’est alarmée vendredi la FAO, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture.

Evoquant des « signaux alarmants », la FAO note la majeure partie de l’augmentation de la facture est imputable aux pays à revenu élevé, en raison principalement de la hausse des prix mondiaux, tandis que les volumes devraient également augmenter.

Dans le même temps, les pays à revenu élevé vont continuer à importer toute la gamme des produits alimentaires, tandis que les régions en développement se concentrent de plus en plus sur les aliments de base.

La hausse générale de la facture alimentaire, aggravée pour les pays importateurs par la dépréciation de leurs monnaies par rapport au dollar, est directement liée à la guerre en Ukraine – après une première période de hausse imputable à la reprise économique post-Covid.

L’Afrique sub-saharienne pourrait dépenser 4,8 milliards de plus

Dans ce contexte, la FAO se félicite de l’approbation par le Fonds monétaire international (FMI) d’un guichet « chocs alimentaires » comme une étape importante pour alléger le fardeau de la flambée des coûts des importations alimentaires dans les pays à faible revenu.

« La facture globale des importations de produits alimentaires pour le groupe des pays à faible revenu devrait rester pratiquement inchangée, même si elle devrait diminuer de 10% en volume », souligne la FAO. L’Afrique sub-saharienne devrait dépenser 4,8 milliards de plus pour ses importations alimentaires, malgré une baisse de volumes.

Mais les conséquences de la hausse de la facture des importations alimentaires seront « dramatiques » pour les pays en développement, qui paieront plus pour avoir moins.

« Ce sont là des signes alarmants du point de vue de la sécurité alimentaire, qui indiquent que les importateurs ont du mal à financer la hausse des coûts internationaux, ce qui pourrait annoncer la fin de leur résistance à la hausse des prix internationaux », met en garde le rapport de la Division des marchés et du commerce de la FAO.

La flambée du prix des engrais

Parallèlement à cette poussée des dépenses alimentaires, la facture mondiale des importations des intrants agricoles, notamment les engrais, devrait atteindre cette année 424 milliards de dollars, soit une hausse de 48% par rapport à 2021. En cause: la flambée des coûts du gaz et des engrais azotés, dont la Russie était le premier exportateur mondial.

La hausse des coûts de l’énergie et des engrais importés est particulièrement importante dans les factures d’importation, ce qui met à rude épreuve les comptes courants des pays à faible revenu et à revenu intermédiaire inférieur. « En conséquence, certains pays pourraient être contraints de réduire les applications d’intrants », prévient la FAO.

Ce qui entraînerait presque inévitablement « une baisse de la productivité agricole et des disponibilités alimentaires nationales ». La FAO voit donc des « répercussions négatives sur la production agricole mondiale et la sécurité alimentaire se prolonger jusqu’en 2023 ».

Autre facteur de détente, les approvisionnements de la plupart de ces principaux produits de base sont à des niveaux records ou proches de ceux-ci, mais de nombreux facteurs laissent présager un resserrement des marchés à venir.

Une production record de 784 millions de tonnes pour le blé en 2022/23

La production mondiale de blé « devrait atteindre un niveau record de 784 millions de tonnes en 2022/23 », notamment portée par les récoltes russes et canadiennes. Cela devrait pousser les stocks mondiaux à des niveaux record, bien que le rapport note que les accumulations sont attendues principalement en Chine et en Russie, tandis que les niveaux de stocks devraient baisser de 8 % dans le reste du monde.

Alors qu’elle chutera probablement en 2022/23, la production mondiale de riz devrait se maintenir à un niveau moyen global, soutenue par des niveaux de plantation résilients en Asie et une reprise de la production en Afrique.

De son côté, la production mondiale d’oléagineux devrait rebondir et atteindre un niveau record lors de la campagne 2022/23, l’augmentation de la production de soja et de colza devant compenser une baisse probable de la production de graines de tournesol. Idem pour la production mondiale de sucre, qui devrait également augmenter tandis que « la consommation devrait augmenter à un rythme plus lent ».

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