Haïti – Dialogue : la démission du PM Ariel Henry, condition sine qua non

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par Rodney Louis

Jeudi 22 septembre 2022 ((rezonodwes.com))–

Je trouve irrespectueuses et condescendantes les différentes déclarations du Secrétaire Général de l’ONU, M. António Guterres, et l’assistant spécial du Président Biden et directeur principal pour l’hémisphère occidental, M. Juan S. Gonzales. Des déclarations qui minimisent les revendications du peuple haïtien contre le gouvernement actuel, dont Ariel Henry en est le chef.

Il est d’un devoir patriotique de rappeler à la communauté internationale, que les mouvements de contestation sont l’œuvre d’une population endolorie qui en a ras-le-bol de la mauvaise gouvernance de ce neurochirurgien dénué de toute sensibilité.

48 heures avant l’assassinat tragique et crapuleux du Président Jovenel Moïse, il a été désigné comme chef de la Primature pour pouvoir mettre en place un gouvernement de consensus avec tous les acteurs politiques en vue de résoudre le problème de l’insécurité tout en organisant des élections crédibles dans le pays. Néanmoins, plus d’un an après, ce gouvernement peine à tenir son engagement envers le peuple haïtien.

Aujourd’hui, il n’est pas anodin que le peuple haïtien appelle à la démission du Premier ministre Ariel Henry et de son gouvernement, compte tenu de son incapacité à résoudre la crise socio-politique, voire économique qui sévit dans le pays, depuis bien longtemps.

La hausse des prix du carburant est exorbitante, soit 128%. Une nouvelle fois, son incapacité démontre l’insouciance d’un dirigeant qui ne tient pas compte de la situation difficile que le pays fait face, on saisit mieux le sens de l’adage : « les réactions sont toujours plus dures que les actes », est-ce une explication au phénomène « PEYI LÒK »? Une totale paralysie des activités dans le pays, pendant plus d’une semaine.

Nombreux sont les partis politiques; organisations de la société civile et organisations populaires qui ont appelé la population haïtienne à intensifier le mouvement pour forcer le départ du Premier ministre; quoique cela traduit une certaine désapprobation des forces vives de la nation à l’égard de ce dernier.

Entêter de se maintenir par tous les moyens au pouvoir, il a été contraint d’annuler son voyage aux États-Unis, puisqu’il devrait participer à l’Assemblée Générale des Nations Unies à New York.

D’où tire-t-on cette question pertinente: Comment un Premier ministre qui s’attache davantage à son pouvoir qu’à sa mission, ou du moins qui est suspecté dans l’assassinat d’un président démocratiquement élu peut-il être soutenu par la communauté internationale ?

Le pays s’enlise dans une crise politique majeure sans précédent, l’insécurité fait rage, l’agissement des gangs armés ne cessent de semer le deuil et la terreur dans les familles haïtiennes. Il est important à noter que plus de 5 millions d’haïtiens vivent en dessous du seuil de pauvreté, vecteur d’inégalité et d’insécurité alimentaire, selon les prévisions des différentes organisations internationales.

L’instabilité politique et le non-renouvellement du personnel politique nous placent dans une situation extrêmement difficile, ainsi que dans une position délicate aux yeux du monde. Par conséquent, pour éviter le pays de sombrer dans le chaos, il est important que la communauté internationale comprenne que la démission du Premier ministre Ariel Henry est une condition sine qua non pouvant conduire à un dialogue inclusif pour un accord participatif où tous les acteurs de la vie nationale peuvent se concerter dans l’intérêt du pays.

Le pays vous attend, M. le Premier Ministre!

Rodney Louis. Membre (EDE) Les Engagés pour le Développement, étudiant en sciences politiques et gouvernance publique. Citoyen Engagé.
louisrodney11@gmail.com
+50946009219
Twitter : @rodney_hayti

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