Crisis Group – De nouvelles lignes de bataille entre gangs déchirent Haïti alors que l’impasse politique persiste

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Sous le régime PHTK2 (Jovenel Moise-Lapin-Jouthe-Claude Joseph), les organisations de défense des droits de l’homme ont déclaré qu’il y avait eu plus de 1 200 enlèvements en 2021, soit près du double du nombre signalé en 2020 et cinq fois plus qu’en 2019. Les homicides ont augmenté d’au moins 17 %, mais en raison de la sous-déclaration, le nombre réel pourrait être considérablement plus élevé.

par Crisis Group Organization

De nouvelles lignes de bataille entre gangs déchirent Haïti alors que l’impasse politique persiste

Les guerres de territoire de plus en plus meurtrières entre coalitions de gangs rivaux ont révélé la profondeur du marasme politique en Haïti. Dans cette série de questions-réponses, Crisis Group montre comment le premier et le second sont profondément liés.

Qu’est-ce qui se cache derrière la montée de la violence en Haïti et comment les conditions de sécurité ont-elles changé depuis l’assassinat du président en 2021 ?

La sécurité en Haïti s’est fortement détériorée depuis que le président Jovenel Moïse a été abattu à l’intérieur de sa résidence privée aux premières heures du 7 juillet 2021, les affrontements entre bandes criminelles bien armées ayant causé des centaines de morts violentes au cours des derniers mois. On ne sait toujours pas qui est à l’origine de l’assassinat du président.

Entre-temps, les gangs haïtiens ont exploité l’instabilité créée par sa mort pour étendre leur empreinte territoriale au-delà de ce qu’ils détenaient depuis des décennies. Les guerres intestines ont été brutales. Les organisations de défense des droits de l’homme ont déclaré qu’il y avait eu plus de 1 200 enlèvements en 2021, soit près du double du nombre signalé en 2020 et cinq fois plus qu’en 2019. Les homicides ont augmenté d’au moins 17 %, mais en raison de la sous-déclaration, le nombre réel pourrait être considérablement plus élevé.

Les récents épisodes de violence entre gangs illustrent la gravité de la crise sécuritaire. Les affrontements survenus entre le 24 avril et le 6 mai ont fait au moins 188 morts et déplacé plus de 16 000 personnes dans la capitale Port-au-Prince, qui compte près de 3 millions d’habitants. Les échanges de coups de feu qui ont débuté le 7 juillet et qui ont fait rage pendant dix jours dans le bidonville voisin de Cité Soleil ont tué au moins 300 personnes et fait quelque 160 blessés. Les combats se sont intensifiés ces derniers temps dans les quartiers nord et nord-est de Port-au-Prince, menaçant de couper la capitale du reste du pays. Un calme tendu a permis au maire de Cité Soleil d’ouvrir un couloir humanitaire et les agences de l’ONU ont commencé à y acheminer de l’aide aux résidents les plus vulnérables, mais certaines sources craignent que les violences ne reprennent à tout moment.

Les affrontements entravent la circulation sur deux des routes qui relient Port-au-Prince aux États du nord, tandis que les combats ont déjà bloqué une troisième route menant au sud. Le 10 juin, des membres du gang Village de Dieu se sont emparés du Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince, le plus grand tribunal du pays. La police nationale haïtienne n’a pas encore tenté de reprendre le contrôle du tribunal, ce qui alimente les rumeurs selon lesquelles les gangs pourraient chercher à s’emparer d’autres bâtiments publics, dont le Parlement haïtien.

Il y a peu de freins à la croissance des gangs et aucun obstacle en vue étant donné l’échec des politiciens à créer un gouvernement légitime depuis l’assassinat de Moïse. Avec le soutien de la communauté internationale, Ariel Henry fait office de premier ministre par intérim depuis juillet 2021, mais beaucoup en Haïti le considèrent comme le visage de la continuité d’un système de corruption politique bien ancré. Des agents des forces de l’ordre haïtiennes ont diffusé des rapports accusant Ariel Henry d’entraver l’enquête sur la mort de Moïse, allant jusqu’à suggérer que le premier ministre par intérim a des liens directs avec les commanditaires du meurtre, ce qu’il nie.

L’Accord de Montana, une coalition de plus de 180 partis politiques et organisations de la société civile, conteste le mandat de M. Henry et propose plutôt une « solution haïtienne » impliquant un gouvernement de transition de deux ans formé par des représentants de différents secteurs sociaux. Les discussions entre Henry et les membres de l’Accord n’ont abouti à aucun accord.

lire ICI la suite du texte de Crisis Group Organization

New Gang Battle Lines Scar Haiti as Political Deadlock Persists (crisisgroup.org)

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