Eglise|Scandale – Un prêtre français reconnu coupable d’abus et interdit d’exercice public en 2018, participe à un symposium du Vatican

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Le journal catholique La Croix explique que le prêtre Anatrella figurait sur la liste des centaines de participants et qu’il a déjeuné jeudi avec d’autres dans la salle à manger de la résidence Santa Marta, où vit le pape François.

Samedi 19 février 2022 ((rezonodwes.com))–Le prêtre-thérapeute français Tony Anatrella, âgé de 81 ans, sanctionné par l’Église pour avoir abusé de séminaristes et d’autres patients qu’il traitait avec une prétendue thérapie de conversion visant à éliminer leur homosexualité, se trouve actuellement au Vatican pour un symposium de trois jours sur le sacerdoce.

La nouvelle a été rapportée par le prêtre dominicain Philippe Lefevre, qui lutte depuis des années contre les abus sexuels dans l’Église, puis confirmée par des journalistes catholiques français de La Croix et de l’agence de presse I Media.

La Croix explique qu’Anatrella figurait sur la liste des centaines de participants et que le prêtre a déjeuné jeudi avec d’autres dans la salle à manger de la résidence Santa Marta, où vit le pape François.

La nouvelle a provoqué un grand choc et une grande indignation parmi les victimes d’abus commis par des membres du clergé. Le symposium, auquel participaient d’éminents cardinaux de la Curie vaticane et qui abordait des questions telles que le fléau de la pédérastie, le célibat et d’autres sujets, avait commencé par un vigoureux plaidoyer pour le pardon des survivants de ces crimes par le préfet de la Congrégation pour les évêques, organisateur de l’événement, le cardinal Marc Armand Ouellet.

Anatrella, 81 ans, avait été interdit d’exercice public en 2018, mais pas défroqué du sacerdoce, après qu’une enquête de l’Église a révélé qu’il avait abusé de séminaristes adultes qu’il traitait dans le cadre d’une soi-disant thérapie de conversion visant à supprimer leur homosexualité.

Selon le journal « Il Messaggero », le prêtre fait toujours l’objet d’une enquête de la Congrégation de la foi pour avoir abusé sexuellement de cinq autres de ses patients.

Le quotidien romain rapporte que le cardinal Marc Ouellet, lorsqu’on lui a demandé d’expliquer la présence du prêtre français, a déclaré que « les inscriptions n’ont pas d’importance« .

Anatrella a été par le passé consultant auprès de plusieurs dicastères (ministères) du Vatican, et il a mis en place des cours de psychothérapie dans lesquels il prétendait traiter l’homosexualité.

En juillet 2018, une enquête ordonnée par l’archevêque de Paris de l’époque, Michel Aupetit, à son vicaire général, Eric de Moulins Beaufort, aujourd’hui président de la conférence des évêques de France, a conclu que les allégations d’abus sur ses patients étaient fondées et il a été décidé de lui interdire en tant que psychothérapeute de célébrer les sacrements, de participer à des événements publics sans l’accord préalable de l’archevêque.

Parmi les nouvelles allégations sur le comportement d’Anatrella figure celle d’un ancien patient puis collaborateur du prêtre, aujourd’hui âgé de 54 ans, qui a rapporté que lorsqu’il avait 14 ans, le prêtre l’avait masturbé pendant l’une des séances de thérapie auxquelles sa mère l’avait emmené pour ses problèmes d’alcool, selon La Croix.

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