Selon un calendrier établi, entre le 3 et le 10 novembre, le premier ministre de facto, Ariel Henry et l’ancien directeur général de la Police nationale d’Haïti (PNH), Léon Charles devraient être auditionnés par le juge d’instruction Garry Orelien, dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat de Jovenel Moïse. Au final, le juge s’est résolu de s’arranger avec les inculpés pour annuler les convocations, déplore le directeur exécutif du Réseau national de défense des droits humains (RNDDH). De tels agissements prouvent que le juge instructeur Garry Orelien est incompétent et qu’il doit se déporter de l’enquête, estime Pierre Espérance.
Samedi 27 novembre 2021 ((rezonodwes.com))–
Le Premier ministre de facto, Ariel Henry, cité dans l’assassinat de l’ancien Président Jovenel Moïse, fait obstacle à l’aboutissement de l’enquête en influençant le juge d’instruction, Garry Orelien. Selon le directeur exécutif du RNDDH, Pierre Espérance, le chef du gouvernement choisi par Jovenel Moïse, Ariel Henry, mis au parfum d’une convocation sur le dossier s’est arrangé avec le magistrat instructeur Garry Orelien pour annuler l’audition.
D’autres officiels inculpés dans le dossier ne se sont jusqu’ici jamais présentés au carré du juge. L’ancien directeur général ai de la PNH, Léon Charles, figurait dans la liste des autorités à s’expliquer sur l’exécution du Président Jovenel Moïse.
Malheureusement, les lignes n’ont pas bougé, le docteur Henry au même titre que l’ancien responsable de la PNH, Mr Charles, jouit d’une certaine protection du système pour faire obstruction à la justice. Suspicion, proximité, trafic d’influence, manque de sérénité, arrangements douteux caractérisent le cours de l’enquête, déplore Pierre Espérance, dans le cadre d’une interview accordée à Rezo Nodwes.
Au centre de toutes ces manœuvres et controverses, le doyen du Tribunal de première instance de Port-au-Prince, Bernard Saint-Vil. Ce dernier, acteur dans l’ombre, planifie des rencontres en catimini, oriente les décisions du juge instructeur, dénonce le défenseur des droits humains.
Sur ces considérations, Pierre Espérance considère que le doyen et le magistrat instructeur œuvrent à compromettre l’aboutissement de l’enquête sur l’assassinat tragique de Jovenel Moïse.
Il invite le juge Orelien à se déporter du dossier en raison de suspension pour faciliter le choix d’un nouveau magistrat pour conduire l’enquête.
Le juge d’instruction Garry Orelien n’a pas les coudées franches, il agit en fonction des directives reçues des inculpés dans le crime du 7 juillet dernier à Pèlerin 5, révèle le responsable du RNDDH.
«La société exige la vérité sur la mort de Jovenel Moïse. La famille présidentielle espère la lumière sur la chronologie des faits pour permettre à la justice de fixer les responsabilités dans ce meurtre. Les suspects détenus dans le dossier doivent également avoir un procès équitable», insiste Pierre Espérance.
La justice est appelée à se prononcer dans le respect des exigences légales et dans un délai raisonnable.
En ce qui concerne le décès de Gilbert Dragon, l’un des suspects incarcéré au Pénitencier national, Pierre Espérance soutient la thèse d’une disparition douteuse. Le policier, selon un rapport de la Direction centrale de la Police judiciaire (DCPJ) s’est entretenu avec Joseph Félix Badio, assassin présumé de Jovenel Moïse, pendant 76 fois. Selon certaines révélations, Gilbert Dragon, a coordonné et planifié l’assassinat en jouant le rôle d’informateur à Joseph Félix Badio.
Par ailleurs, le directeur exécutif du RNDDH déclare ne pas disposer d’information relative à l’audition de Gilbert Dragon par le juge Orelien, avant son décès, lié aux complications de Covid-19, selon un rapport médical.
Hervé Noëlvevenoel@gmail.com