Caraïbes – Climat : la Banque mondiale note des progrès mais appelle à un renforcement de la résilience

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Un nouveau rapport de la Banque mondiale note des progrès mais appelle à un renforcement de la résilience des pays des Caraïbes afin de faire face aux effets du changement climatique et d’autres chocs

Mercredi 10 novembre, 2021 ((rezonodwes.com))-– Selon un nouveau rapport phare de la Banque mondiale, le renforcement de l’efficacité du gouvernement, l’autonomisation des ménages et des entreprises et la réduction des risques futurs en améliorant l’aménagement du territoire et la protection naturelle des côtes sont quelques-unes des recommandations clés pour renforcer la capacité des Caraïbes à se remettre des chocs.

Le rapport, Résilience à 360° : Un guide pour préparer les Caraïbes à une nouvelle génération de chocs, a également conclu que les progrès réels de l’une des régions du monde les plus exposées aux risques naturels dans l’amélioration de sa résilience n’ont jusqu’à présent pas souvent réussi à produire une croissance économique inclusive. 

Le rapport, qui couvre 17 pays des Caraïbes, soutient qu’une approche plus globale de la résilience peut aider à relever les défis posés par le changement climatique, les nouvelles maladies et l’évolution des contextes socioéconomiques. Il se concentre sur les différentes parties concernées, des gouvernements aux individus, pour aider les pays de cette région à comprendre les forces et les faiblesses actuelles dans tous les secteurs et à identifier les priorités pour renforcer la résilience à une nouvelle génération de chocs.

« Le changement climatique augmente l’intensité et la fréquence des catastrophes naturelles. D’autres chocs, comme la pandémie de COVID19, ont clairement montré que des efforts accrus sont nécessaires », a dit Carlos Felipe Jaramillo, Vice-Président de la Banque mondiale pour la région Amérique Latine et Caraïbe. « Pour les Caraïbes, une région déjà vulnérable aux chocs externes, le moment est venu de mieux se préparer aux prochaines catastrophes naturelles ».

Rien que cette année, des ouragans, des tempêtes tropicales, des tremblements de terre et des menaces d’éruption volcanique ont miné les économies et les moyens de subsistance des Caraïbes. Les gouvernements et le secteur privé, qui comprennent bien à quel point la région est vulnérable à ces menaces, se sont mieux préparés à y faire face. Les dommages majeurs que les aléas naturels causent aux infrastructures et à l’activité du secteur privé sont de courte durée grâce aux mécanismes en place pour aider les économies à se redresser rapidement. Les gouvernements ont fait de grands progrès en investissant dans la préparation aux catastrophes, le financement des risques de catastrophe et les systèmes régionaux d’alerte précoce.

Cependant, les stratégies et efforts de résilience antérieurs ne seront pas suffisants pour faire face aux nouveaux défis qui s’intensifient étant donné la volatilité posée par le changement climatique, la dégradation de l’environnement et les changements dans la demande touristique, selon le rapport. Par exemple, le nombre de personnes exposées aux inondations dans la région a augmenté de 70 % entre 2000 et 2020 et continuera d’augmenter avec le changement climatique, tandis que 72 % des actifs d’infrastructure sont exposés à au moins deux aléas. De plus, dans un scénario de changement climatique modéré, 13% des hôtels balnéaires pourraient subir une perte de plage d’ici 2050 en raison de l’élévation du niveau de la mer, et dans certains pays, les coûts annuels de protection côtière pourraient constamment dépasser 5% du PIB.

« Les progrès à long terme réalisés par la plupart des pays des Caraïbes malgré leur forte exposition aux chocs sont louables » a dit Lilia Burunciuc, Directrice de la Banque mondiale pour les pays de la Caraïbes. « Cependant la région est encore plus exposée à cause des impacts socio-économiques de la pandémie. Malgré les progrès, de nombreux pays de la région sont limités par des niveaux d’endettement élevés, la pauvreté et les défis du développement du capital humain. Ces problèmes laissent peu de place à une augmentation des dépenses gouvernementales, mais des efforts d’adaptation sont impératifs pour éviter un impact économique plus grave à l’avenir. »

Dans ce contexte, le rapport souligne à quel point ces nouveaux défis nécessitent une approche holistique de la résilience dans tous les secteurs et acteurs, y compris l’innovation avec la technologie. Une approche plus cohérente est recommandée, s’appuyant sur des institutions solides, des analyses solides et une hiérarchisation plus transparente.

« Le rapport a développé un système de feux de circulation pour aider à cibler et hiérarchiser les actions, identifier les lacunes, faciliter la définition des objectifs et suivre les progrès dans les multiples aspects de la résilience. Il suggère un cadre que les gouvernements et les organisations peuvent utiliser pour évaluer leurs efforts de résilience », a dit Julie Rozenberg, Economiste senior à la Banque mondiale.

Bien que cette approche de la résilience à 360 degrés doive être adaptée au contexte spécifique de chaque pays et à la voie choisie vers la reprise, le rapport exhorte les gouvernements des Caraïbes à se concentrer sur trois domaines principaux pour renforcer la résilience et mieux se préparer aux chocs et aux stress du futur :

§  Accroître l’efficacité du gouvernement en améliorant la gestion des investissements et la maintenance des infrastructures, en clarifiant les règles d’approvisionnement, en allouant les budgets de manière transparente, en superposant les stratégies de financement des risques et en accordant une plus grande attention aux données et à la numérisation.

§  Autonomiser les ménages et le secteur privé en augmentant à la fois la couverture et l’adéquation de la protection sociale, en renforçant les compétences des travailleurs, en améliorant l’accès au financement et en facilitant l’accès aux informations sur les risques.

  • Réduire le risque physique du futur en protégeant les barrières naturelles, en faisant une meilleure application des codes et des normes de construction, en tenant compte systématiquement des risques émergents et changeants, et en planifiant pour mieux reconstruire après les chocs.

Ce rapport a été préparé par la Banque mondiale et avec le soutien de l’Union européenne dans le cadre de la Caribbean Regional Resilience Building Facility, gérée par la Global Facility for Disaster Reduction and Recovery.

Téléchargez le rapport Résilience 360˚ : ici.

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