L’Etat de siège imposé par les gangs de G9 en famille et alliés à Port-au-Prince persiste
Par : Vitalème ACCÉUS
Ville fantôme depuis plusieurs semaines à la suite des crises de carburant puis des grèves des syndicalistes, la capitale haïtienne est désormais le reflet d’un pays à cran, encore ébranlée par l’état de siège imposé par les gangs G9 en famille et alliés aux Tet Kale dans les zones de stockage des produits pétroliers et les autres axes périphériques comme la route de l’aéroport et Drouillard.
Les gangs G9, soutenu par des groupes mafieux et politiques dans le pays, utilisent le carburant comme « arme de guerre » en bloquant les terminaux de Thor et de Varreux, pourtant vitale pour toute la population haïtienne. Aujourd’hui, nous assistons à une véritable «asphyxie» de la capitale haïtienne par les gangs G9 en famille et alliés.
Dans un pays déjà pris à la gorge par des décennies de pratiques de corruption par les autorités et des croissances économiques négatives, ces blocages font perdre chaque jour « 50 à 60 millions de dollars », assure un économiste sous couvert d’anonymat.
Les routes occupées par les gangs G9, alliés et familles sont habituellement empruntées par plusieurs milliers de véhicules chaque jour. Cet axe est vital pour Port-Au -Prince.
C’est par là que passe une large partie de l’approvisionnement en denrées de la capitale haïtienne. Par là, également, que transitent les véhicules qui transportent les produits alimentaires, sont débarqués au port de Port-au-Prince avant d’être convoyés vers les points de stockage dans la capitale et les différentes villes de Province.
Vitale pour les populations, ces routes sont aussi des principales sources de recettes douanières pour l’État. Mais, depuis la fin du mois d’octobre 2021, elle est quasi-totalement paralysée, en raison du blocus déguisé imposé par le chef de gang joveneliste Jimmy Cherizier dit Barbecue.
Outre l’augmentation des prix sur le marché à Port-au-Prince et ailleurs, entre 75% et 220% pour les denrées alimentaires de base, le blocage des échanges entre les zones de province a aussi conduit à la fermeture de plusieurs marchés de la capitale haïtienne. Les commerçants n’ayant plus les moyens de s’approvisionner.
Et Jimmy Cherizier semble bien décidé à aller jusqu’au bout dans ce bras de fer. La seule issue aujourd’hui qui reste à envisager c’est la force.
Vitalème ACCÉUS
acceus2009@gmail.com