La commune de Chardonnières dans le département du Sud, a accueilli le 15 octobre 2021, la célébration de la Journée internationale de la femme rurale
Can Ergen Remzy / Rachel Opota
Vendredi 29 octobre 2021 ((rezonodwes.com))–
La commune de Chardonnières dans le département du Sud, a accueilli le 15 octobre 2021, la célébration de la Journée internationale de la femme rurale, deux mois après le tremblement de terre qui a ravagé le sud-ouest d’Haiti le 14 aout dernier. La cérémonie a été organisée par le Ministère à la Condition féminine et aux droits des femmes (MCFDF), avec le soutien des partenaires dont l’UNICEF.
Le tremblement de terre a fait plus de 2.200 morts, 12.200 blessés et a endommagé ou détruit 130.000 maisons, plus de 1000 écoles et une centaine d’institutions sanitaires dans la Grand’Anse, les Nippes et le Sud. Les habitantes de Chardonnières sont résilientes, et se relèvent petit à petit de la catastrophe naturelle grâce aux actions qu’elles mènent au quotidien pour améliorer leurs conditions de vie.
Toute souriante, et accompagnée de sa fille de 9 ans et son garçon de 3 ans, Toussaint Anne, 35 ans, vend du thé et du café pour gagner sa vie.
« J’ai perdu mon mari et les membres de ma famille lors du tremblement de terre du 14 aout 2021. Ma maison a été détruite et je vis dans une tente avec mes enfants. Je dois travailler dur pour espérer nourrir et envoyer mes enfants à l’école. Mais, avec la situation financière actuelle, ils ne peuvent pas encore prendre le chemin de l’école comme les autres enfants. », Toussaint Anne
Toutefois, je suis contente d’être ici pour participer à la foire agricole. Je vais faire des bénéfices avec mon commerce et c’est une occasion de rencontrer et discuter avec d’autres femmes. Je vais apprendre de leurs expériences pour voir comment améliorer mon commerce.”
Avec un regard à la fois plein d’espoir et de tristesse, Pierre (3 ans) et Annette (9 ans) n’ont pas seulement perdu un père et un toit, ils ont aussi perdu l’accès à l’école. Leur école a été détruite par le tremblement de terre.
Malgré les problèmes, Annette voudrait réaliser son rêve : devenir infirmière. “Mon petit frère avait été gravement blessé lors du tremblement de terre. Grâce à des soins prodigués par le personnel soignant, il est presque guéri. Quand je serais grande, j’aimerais être une infirmière. Je voudrais soigner les victimes de tremblement de terre. Pour y arriver, je dois retourner à l’école”.
Afin de permettre aux enfants comme Annette, d’avoir accès à une éducation, l’UNICEF a déjà commencé les travaux de reconstruction des écoles dans le Grand Sud.
Malgré les traces de passage du tremblement de terre toujours visible, la participation effective de la population de Chardonnières à la foire agricole, démontre leur volonté et leur détermination à se relever, aller de l’avant et continuer à vivre.
“Le tremblement de terre est venu bouleverser notre mode de vie, mais petit à petit, la vie a repris dans notre commune. Avec le système de prêts financiers établi dans nos communautés, nous pouvons emprunter de l’argent pour nous lancer dans un commerce ou mener des activités génératrices de revenus. Certains jours, nous faisons de bonnes recettes, d’autres jours, pas beaucoup. Mais je suis heureuse, car je peux nourrir ma famille et envoyer mes enfants à l’école. Comme quoi le tremblement de terre ne m’a pas totalement détruite », a déclaré une marchande présente à la foire.
Jean Jean Roosevelt, Ambassadeur de bonne volonté de l’UNICEF en Haiti s’était joint aux femmes et filles de Chardonnières pour célébrer la Journée internationale de la femme rurale, et faire le plaidoyer de la promotion de droits de la femme et de la fille haïtiennes.
Devant une foule en effervescence, il a entonné plusieurs de ses chansons, dont l’un des plus célèbres “FÈ MARE BOURIK” qui appelle les femmes à dénoncer les actes de violence basés sur le genre.
A l’occasion de la Journée internationale de la femme rurale, l’UNICEF a distribué 2000 kits d’hygiène et 2000 galons aux femmes et filles de Chardonnières pour les aider à stocker de l’eau potable à la maison.
