Lundi 18 octobre 2021 ((rezonodwes.com))–
Le correspondant de la chaine France 24 à Washington, Mathieu Mavin, rapporte que les Etats-Unis se prépareraient à négocier avec le gang 400 Marozo afin d’obtenir la libération des américains enlevés.
Mathieu Mavin a déclaré qu’il faut s’attendre à une levée de fonds de la communauté chrétienne aux Etats-Unis. Elle va s’opérer sans grandes difficultés, mais avec discrétion.
Une fois les fonds réunis, le représentant spécial des Etats-Unis fraichement nommé (Kenneth Merten) pourra indiquer la direction d’un intermédiaire haitien pour racheter la vie des missionnaires américains
En effet des responsables américains travaillent avec les autorités haïtiennes pour tenter d’obtenir la libération de 12 adultes (5 hommes et 7 femmes) et cinq enfants d’un groupe missionnaire basé aux États-Unis qui ont été enlevés ce week-end par un gang connu pour ses meurtres, ses enlèvements et ses extorsions.
Le groupe a été arraché par le gang des 400 Mawozo, qui contrôle le quartier de la Croix-des-Bouquets à l’est de la capitale, a déclaré dimanche l’inspecteur de police Frantz Champagne à l’Associated Press. L’enlèvement s’est produit samedi dans la communauté de Ganthier, qui se trouve dans le secteur du gang. Les hommes de »Lanmò San Jou » ont été également les auteurs de l’enlèvement de cinq prêtres et de deux religieuses (français et haitiens) plus tôt cette année.
Alors que les autorités demandaient la libération des 16 Américains et d’un Canadien auprès des Christian Aid Ministries basés dans l’Ohio, les syndicats locaux et d’autres organisations lancent une grève lundi pour protester contre l’aggravation du manque de sécurité en Haïti.
La nation la plus pauvre de l’hémisphère occidental est à nouveau aux prises avec une augmentation des enlèvements liés aux gangs qui a diminué ces derniers mois, après que le président Jovenel Moïse a été mortellement abattu dans sa résidence privée le 7 juillet et qu’un tremblement de terre de magnitude 7,2 a tué plus de 2 200 personnes en août.
« Tout le monde est concerné. Ils kidnappent dans toutes les classes sociales », a déclaré à la radio Magik9 Méhu Changeux, président de l’Association des propriétaires et chauffeurs d’Haïti.
Il a déclaré que l’arrêt de travail se poursuivrait jusqu’à ce que le gouvernement puisse garantir la sécurité des personnes.
L’enlèvement des missionnaires est intervenu quelques jours seulement après la visite de hauts responsables américains en Haïti et la promesse de plus de ressources pour la Police nationale d’Haïti, dont 15 millions de dollars supplémentaires pour aider à réduire la violence des gangs, qui a déplacé cette année des milliers d’Haïtiens qui vivent maintenant dans des abris temporaires à conditions de plus en plus insalubres.
Le département d’État américain a déclaré dimanche qu’il était en contact régulier avec les hautes autorités haïtiennes et qu’il continuerait à travailler avec elles et ses partenaires interinstitutions.
« Le bien-être et la sécurité des citoyens américains à l’étranger sont l’une des plus hautes priorités du département d’État », a déclaré l’agence dans un communiqué.
Christian Aid Ministries a déclaré que le groupe kidnappé comprenait sept femmes, cinq hommes et cinq enfants, dont un enfant de 2 ans. L’organisation a déclaré qu’ils avaient été emmenés lors d’un voyage pour visiter un orphelinat.
« Joignez-vous à nous pour prier pour ceux qui sont pris en otage, les ravisseurs et les familles, amis et églises des personnes touchées », a déclaré Christian Aid Ministries dans un communiqué. « En tant qu’organisation, nous confions cette situation à Dieu et lui faisons confiance pour nous aider. »
Un rapport annuel publié l’année dernière par Christian Aid Ministries a déclaré que ses employés américains étaient retournés à leur base en Haïti après une absence de neuf mois « en raison de troubles politiques » et a noté « l’incertitude et les difficultés » qui découlent d’une telle instabilité.
Il y a près d’un an, la police haïtienne a publié une affiche de recherche du chef présumé du gang des 400 Mawozo, Wilson Joseph, pour meurtres, tentatives de meurtre, enlèvements, vols de voitures et détournements de camions transportant des marchandises. Il porte le surnom de « Lanmò Sanjou », qui signifie « la mort ne sait pas quel jour elle vient ».
Au milieu de la flambée des enlèvements, les gangs ont exigé des rançons allant de quelques centaines de dollars à plus d’un million de dollars, tuant parfois ceux qu’ils ont enlevés, selon les autorités.
Plus de 600 enlèvements ont été enregistrés au cours des trois premiers trimestres 2021.
Des gangs ont été accusés d’avoir kidnappé des écoliers, des médecins, des policiers, des bus remplis de passagers et d’autres personnes alors qu’ils deviennent plus puissants. En avril, un homme qui prétendait être le chef de 400 Mawozo a déclaré à une station de radio qu’elle était responsable de l’enlèvement de cinq prêtres, de deux religieuses et de trois proches de l’un des prêtres ce mois-là. Ils ont ensuite été libérés.
La flambée des enlèvements et de la violence liée aux gangs a contraint les Haïtiens à faire des détours dans certaines zones contrôlées par les gangs tandis que d’autres choisissent de rester chez eux, ce qui signifie moins d’argent pour des personnes comme Charles Pierre, chauffeur de moto taxi à Port-au-Prince. qui a plusieurs enfants à nourrir.
« Les gens ne sortent pas dans la rue », a-t-il déclaré. « Nous ne pouvons pas trouver de personnes à transporter. »
Nous vous invitons à prendre connaissance des détails présentés par le correspondant de France 24 à Washington relativement à l’option retenue par les autorités américaines pour la liberation des 16 américains et du citoyen canadien kidnappés par le gang armé 400 Marozo:
