Carlo W Paul : Aperçu d’un projet de gouvernement pour Haïti

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1985

Haïti

Aperçu d’un projet de gouvernement présenté par l’opedh (Organisation progressiste d’état de droit en Haïti)

Carlo w paul

Personne ne peut revenir en arrière et créer un nouveau départ. Mais tout le monde peut commencer aujourd’hui et créer un lendemain meilleur pour le bonheur de tous

                                       POUR MEMOIRE

« Héritiers d’un patrimoine sacré dont nous sommes aussi fiers que jaloux, qu’en avons-nous fait ? Un triste usage, ayons la franchise de l’avouer, dont l’aspect de nos villes et de nos campagnes nous offre un désolant tableau : partout des ruines amoncelées, partout des traces lamentables de nos dissensions intestines, logique conséquence de nos fautes accumulées. Nous sommes sans finances, notre industrie languit ; notre agriculture reste encore à l’état embryonnaire bien que nous comptions hélas ! Plus de cent ans comme nation organisée » (Extrait de la proclamation du Président Davilmar Theodore 1er Janvier 1915) Le moniteur #2 du 6/1/1915

L’HISTOIRE EST LA Lumière DE LA Vérité

Aux lecteurs

Dans ce livret, l’auteur semble vouloir réincarner la pensée d’Edmond Paul, une figure haïtienne admirable du long XIXe siècle qui a mis en place une proto-industrie, a diagnostiqué les causes de nos malheurs et a pensé l’avenir du pays sous un angle globale et systémique : éducatif, économique et politique. Ce livre, dans lequel l’auteur fait un plaidoyer en quelque sorte naïf sinon exagérément optimiste pour l’intégration de son pays dans la mondialisation et la modernisation, révèle, en effet, le parcours empreint d’une volonté de puissance intellectuelle et politique d’un vrai militant Haïtien.

L’auteur semble admettre que le pays doit s’industrialiser et développer (dans la discipline) son secteur agricole ainsi que son système éducatif et sanitaire. En effet, les entrepreneurs haïtiens doivent désormais comprendre que des investissements dans le domaine de la santé, de l’éducation ainsi que dans des usines de transformation de denrées locales et des petites industries d’exportation sont socio économiquement plus importants et donc intégrateurs que ceux, à la mode, dans les commerces de rue, de taxis, des articles usagés, bric-à-brac.

Cet aperçu de programme de gouvernement mérite, dans l’avenir, l’attention, la protection et la confiance politiques du peuple haïtien, à quelque niveau que ce soit. Prenez le temps de le lire dans tout son contenu et organisez des groupes de d’étude et discussions autour idées avancées                           

                                                                 Alix L. Fombrun

« Vis pour ce que demain a à t’offrir et non pour ce que hier t’a enlevé »

Deuxième Édition

Aperçu D’UN Projet DE GOUVERNEMENT POUR L’AVENIR D’HAÏTI

 Carlo W Paul

Ce livret est dédié à la jeunesse haïtienne d’où sortiront les prochains leaders de la nation. Ces nouveaux leaders auront la lourde tâche d’assurer un lendemain meilleur pour tous, spécialement pour les familles démunies et les enfants oubliés

Sommes-nous tous responsables de la situation actuelle? Oui. Certainement, car nous avons perdu la capacité de travailler ensemble, nous avons adopté la méfiance, la division et l’hypocrisie comme mode de vie ; et pour n’avoir rien appris de notre histoire, nous sommes condamnés à nous enfoncer d’avantage dans les profondeurs de l’abime.

Organisation progressiste de l’état de droit en Haïti

« L’histoire est le témoin des temps, la lumière de la vérité, la vie de la mémoire, l’institutrice de la vie, la messagère de l’antiquité. » BOSWELL

« Personne n’est plus détesté que celui qui dit la vérité »      HEGEL

« Prenons notre histoire pour guide, car l’ignorer c’est retomber dans les mauvaises pratiques qui jusqu’ici nous ont conduits vers le néant »                                                                          F.P Paul

Deuxième Edition

Aperçu d’un Projet de gouvernement

Préparé par Carlo w Paul

« Je préfère le témoignage de ma conscience à tous les discours qu’on peut tenir sur moi »

« Je m’unirai avec n’importe qui pour faire le bien et avec personne pour faire le mal »

                          Table Des Matières         

Remerciements…………………………………………………………….9

Avertissement ……………………………………………………….……10

Avant-Propos ……………………………………………………………..13

Un Appel aux Haïtiens…………………………………………..…….16

OPEDH. Proposition ………………………………………………19

Généralité ……..……………………………………………………….    22

Éthique gouvernementale…………………………………………. 32

Le Gouvernement ………..…………………………………………… 35

Des Finances ……….….………………………………………………… 40

Décentralisation …………………….…………………………………. 44

La Santé Publique………………………….…………………………..  49

Électrification ……………….…………………………………………… 63

Éducation ………………………….…………………………………….    65

La Technologie ………………………………………………………….. 79

L’Agriculture ……………………………………………………………… 82

Gendarmerie …………………………………………………………….. 88

Justice …………………………………….…………………………………. 98

Création d’Emplois ………………………………………………       104

Affaires Étrangères ………………………………………..……       111

Diaspora …………………………………………………………..  114

Tourisme ………………………………………………………………     118

La Presse…………………………………………………………………   122

Enfin ……………………………………………………………………….  125

Conclusion ………………..………………………………………………127

                          Remerciements

  Je tiens à exprimer toute ma reconnaissance à mon éditeur qui souhaite rester à l’anonymat. Je le remercie de m’avoir encadré, orienté, aidé et conseillé.

                  J’adresse mes sincères remerciements à tous mes compatriotes haïtiens et toutes les personnes qui par leurs paroles, leurs écrits, leurs conseils et leurs critiques ont guidé mes réflexions. Sachez qu’il y a un peu de vous dans chacune des pages de ce livre.

                      Je remercie mes très chers enfants, Karla et Patrick, ma chère épouse Mimi qui ont toujours été là pour moi, « Vous avez tout sacrifié pour moi n’épargnant ni santé ni efforts. Vous m’avez donné un magnifique modèle de patience, labeur et de persévérance ».

                  Je ne peux passer sous silence la présence de mes collègues de recherche avec qui les échanges ont été des plus enrichissants, tant du point du vue personnel qu’académique.

Enfin, je remercie tous mes Ami(e)s que j’aime tant, ils ont tous été des condisciples de classe soit en Haïti chez les frères de l’Instruction Chrétienne, soit sur les bancs du Lycée Pétion, ou à l’Université, soit sur le chemin de la vie, pour leur sincère amitié et confiance, et à qui je dois ma sincère reconnaissance et mon fidèle attachement.

                 À tous ces intervenants, je présente, en toute humilité, mes sincères remerciements, mon respect et ma gratitude.                                                                                                           

                                                                          Carlo Paul – 7/14/2018                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                     

Avertissement

« Je sais seulement que je ne sais rien », telle est la pensée lumineuse de Socrate que les Romains ont traduite, avec leur extraordinaire capacité de synthèse.

         C’est pour vous dire chers compatriotes et amis-lecteurs, que personne ne possède le monopole de la connaissance, personne, et je ne me saurais trop étonner quand je considère combien mon esprit a de faiblesse, et de pente qui le porte insensiblement dans l’erreur. Sans aucune prétention, j’ai fait de mon mieux pour vous présenter ce document avec un esprit d’humilité dans l’espoir de présenter des propositions concrètes qui peuvent nous aider à prendre des mesures pour trouver des solutions à nos problèmes.

          Nous, Haïtiens, de la diaspora parlons souvent, beaucoup et parfois beaucoup trop souvent de ce qui se passe dans notre pays ; mais toutes ces paroles/conversations produisent très peu de propositions concrètes. La question « Que faire ? » n’a jamais été débattue avec la tête reposée. Avoir une vague connaissance de ce qui se passe là-bas ne doit être que le seul réfèrent, notre connaissance de la situation actuelle en Haïti est vivante et c’est pour cela que nous autres avons choisi de travailler avec des hommes et des femmes qui, libres de tout dogmatisme diviseur, sont dans leurs voies respectives des témoins vivants qui attestent de la rencontre avec la dimension supérieure de l’esprit. Je ne veux pas vous décevoir mais d’une manière générale, tout ce que vous concevez a été déjà conçu, préconçu, en vain, par un autre vécu que le vôtre dans une totale confusion qui correspond à l’air du temps, avec des mots-clés qui n’ouvrent que les serrures des portes ouvertes ! On parle pour ne rien dire ou pour répéter ce qui a été déjà dit.

Toute connaissance en général est porteuse de vie et doit rendre plus présent l’homme haïtien au monde dans lequel il s’incarne, surtout lorsque cette connaissance est le produit d’une analyse en profondeur de la situation actuelle en Haïti. Elle contribue à dissoudre les brumes dans lesquelles l’Haïtien s’égare, jouant un rôle de prévention afin d’éviter les écueils, fournissant des repères véridiques qui nous sauveront de l’exil intérieur et de cette douloureuse absence à soi-même.

Selon Lénine, les idées justes ne sont pas innées, elles viennent des expériences vécues, de la pratique et de l’analyse objective. Le bon conseil, selon certains philosophes, est dans l’intérêt de celui à qui il est destiné, non de celui qui le dispense. Nous n’avons aucun intérêt personnel dans ce débat sinon que de voir des hommes et des femmes, conscients et résolus, travailler ensemble (si possible) pour l’avenir du pays.

          Cet aperçu de programme de gouvernement est destiné à vous tous, à nous tous, particulièrement à la jeunesse haïtienne.  Haïtiens du dedans et du dehors, vous, Haïtiens soucieux de l’avenir de notre chère Patrie. La nation est cassée en miettes et c’est à nous que revient la tâche de rassembler tous ses morceaux pour la reconstruire, plus belle, plus respectée et plus solide qu’avant ; dans l’Union, le respect et la dignité.

          Nous espérons que ce document est d’un accès et d’une compréhension également faciles dans toutes ses parties : quelques-unes supposent que le lecteur possède déjà certaines connaissances historiques et économiques. Mais vous ne devez pas vous troubler si ce document, à première vue, vous parait assommant, il ne représente qu’un aperçu. Certains détails ont été omis parce que nos recherches dans le domaine, s’avéraient inadéquates. Nous pensons que le lecteur intéressé offrira un ajouté à certains thèmes. Prenez le temps de le lire. Mon seul espoir est que ce document sera utilisé comme point de départ pour tout débat visant l’avenir d’Haïti.

                                    AVANT PROPOS

          Avant toute chose, nous voulons dire au lecteur que la clé de la réussite de cet aperçu de programme.de gouvernement réside dans l’abandon de l’idée d’un processus antagoniste et, à la place, dans l’adoption d’une stratégie de coopération et de coordination. Seule cette approche mesurée dans toutes nos réflexions et discussions aboutira à relever les défis des trente (30) dernières années. Notre parcours a commencé par des échanges animés et a vite évolué vers une frénésie d’écriture avec des interruptions occasionnelles pour l’introduction d’analyses pertinentes et des idées lumineuses. Étonnamment, certains thèmes étaient collectivement consensuels tandis que d’autres ont suscité des débats inattendus. Dans ce processus nous avons pu découvrir que souvent, le moyen le plus efficace de parvenir à un consensus consiste tout d’abord à considérer et à respecter tout point de vue dans un débat ouvert et transparent, à se mettre à la place de l’autre. Le résultat est un produit qui reflète ce travail d’équipe plutôt que les opinions personnelles des participants ou des intérêts qu’ils représentent.

          Au cœur de ce document réside la volonté de donner au lecteur une réponse non seulement aux questions qui lui importent le plus, mais aussi de présenter des points de vue et des motivations de tous les participants. Si ce document peut d’une manière ou d’une autre nous rapprocher de ce but commun d’une « Haïti Meilleure », nous pourrons alors le considérer comme une totale réussite. Ce document peut servir non seulement de référence mais aussi de tremplin à d’autres études et débats. Nous parlerons d’État de Droit, du Civisme et Solidarité parce que tout simplement rien de valeur ne peut se faire dans un climat de désordre, de corruption, de discorde et de l’incivisme. Le respect des lois est un des tenants d’une vraie démocratie fonctionnelle. Tout citoyen quel que soit son statut social doit se courber devant la loi. Le civisme, la civilité et la solidarité sont trois valeurs fondamentales à une citoyenneté responsable. Chacune d’elles font du citoyen l’acteur d’une vie harmonieuse et épanouie au sein de la communauté. Il consiste, à titre individuel, à respecter et à faire respecter les lois et les règles en vigueur, mais aussi à avoir conscience de ses droits et devoirs de citoyen envers la société.

          Les droits des citoyens, que nous sommes, sont civils, politiques, économiques, sociaux et culturels. Afin de mieux jouir d’eux, nous avons pour responsabilité d’obéir aux textes qui régissent notre communauté, de nous instruire, de travailler pour participer à la reconstruction de notre nation, de payer nos impôts, d’aimer et de servir notre Patrie, bref de changer notre mentalité. Nous combattrons l’incivisme de comportement qui consiste à l’expression du non-respect des textes et règles de bienséance dans le quotidien. Nous combattrons aussi tout esprit de méfiance et division qui, jusqu’ici, nous a empêchés de travailler ensemble.

          Le Civisme, la citoyenneté, la solidarité, le respect, l’amour Ces valeurs s’opposent mutuellement à l’individualisme et à l’indifférence. Elles représentent une vertu du citoyen qui a le sens de ses obligations politiques, sociales et morales, et n’a point besoin d’y être contraint pour les accomplir. Le civisme est inséparable du sentiment d’appartenance à une communauté dont les membres sont solidaires.

        En définitive, ce document invite le lecteur à une réflexion critique [autocritique] sur son propre comportement vis-à-vis de l’autre, ce qui n’a pas toujours évoqué un sentiment d’unité chez nous. Une critique impartiale éclaire et corrige, elle n’est redoutée que par les souverainement orgueilleux et par ceux qui sont infiniment mauvais.

UN APPEL PATRIOTIQUE

Citoyens, Citoyennes de mon Pays

           Aujourd’hui, s’agissant de notre pays après plus de trente (30) ans de discorde, de déchirement , de méfiance, de divisions et mauvaise gouvernance, de corruption, d’indiscipline et de désordre administratif, le moment est venu pour tout citoyen honnête et soucieux de l’avenir d’Haïti de mettre de côté leurs différences mesquines et participer pleinement au sauvetage du pays qui ne peut se concevoir sans un combat politique pour la mise en place d’un ordre nouveau, basé sur la légitimité politique, la recherche du progrès économique et la satisfaction du besoin de justice. Seule cette participation totale sans cesse vigilante garantira un développement économique sain tourné vers la justice sociale c’est-à-dire la satisfaction des besoins élémentaires de l’Haïtien d’aujourd’hui.

          L’OPEDH se fait le devoir de rechercher et de proposer des solutions concrètes aux vrais problèmes de notre société, offre à la nation et au peuple haïtien ses analyses, ses interrogations et ses conclusions dans un tout cohérent et réaliste. Pas plus aujourd’hui qu’hier, nous ne tomberons dans le verbiage démagogique avancé partout sur les réseaux sociaux et les attaques personnelles. Il nous suffira de notre force de propositions.

Notre objectif est de dégager des pistes et de montrer des voies nouvelles. Chacune de ces pistes, chacune de ces voies indique nos préférences, traduit nos sensibilités et met en relief le fondement et l’orientation de l’action que nous comptons mener pour une société de liberté, de justice sociale et de croissance économique pour tous dans la discipline et le respect des lois.

          Nos préférences et nos sensibilités sont détaillées dans ce texte. À l’attention de tous les vrais Haïtiens, tous ceux, à l’intérieur comme à l’extérieur, toutes tendances confondues, qui sont impatients de voir ce pays enfin se lever et se mettre à marcher en colonnes serrées, vers un destin nouveau, un destin à la mesure de ses besoins et de ses aspirations.

          Ce texte pose comme postulat que nous sommes tous responsables de l’avenir du pays ; tous, hommes, femmes, jeunes et vieux, nous tous, Haïtiens en général enfants de cette vieille terre ravagée d’Haïti. Vous, représentants d’églises, d’associations, vous, commerçants, travailleurs. Le pays est menacé. Sans une action et une volonté fermes et collectives de redressement, nous nous enfoncerons d’avantage dans l’abime.

          Par contre, apporter une solution à la crise d’aujourd’hui, nous pouvons nous en saisir comme d’une des dernières chances, si ce n’est la dernière. Séparés, toutefois nos chances

sont minces. Ensemble, tout est possible. La route sera longue et étroite la marge de manœuvre. Nous devons penser aux objectifs communs, au-delà des différences, pour façonner un projet commun. Il est très difficile de projeter quelque chose de grand à long terme si cela ne devient pas un rêve collectif.

              Mais ce pays est à nous tous. Son salut est notre salut. Et ses malheurs, nos malheurs. Concertation, dès lors, n’est plus vertu mais nécessité.

          Ce texte représente un projet qui pourrait nous aider à tracer ensemble, les grandes lignes d’un consensus minimum et à éclairer l’avenir. C’est en tout cas, dans cet esprit que nous l’offrons.                                                                                                                                           

                                                             Carlo Paul – 14 Juillet 2018

                       OPEDH

L’OPEDH est une organisation dont la mission est de promouvoir des idées politiques et sociales avancées – destinées à provoquer des débats  intelligents sur l’avenir d’Haïti. Elle n’a aucune affiliation avec des partis politiques dans la Diaspora ou en Haïti. Ses membres sont des humbles visionnaires et experts dans des domaines divers : Administration – Médical – Politique – Économie/Finance – Justice/Loi – Éducation – Agriculture-  Socio-Psychologie – Militaire – Commerce/Industrie – Infrastructure Développement.        

L’Organisation Progressiste d’un État de Droit en Haïti adopte un esprit méditatif et scrutateur, ce mouvement est naturellement porté vers l’étude des problèmes sociaux.  Ayant remonté le cours de notre histoire des trente-cinq dernières années, il s’est arrêté à chaque événement de la vie nationale, l’analysant sous toutes ses faces et dans toutes ses phases, jusqu’à la découverte de l’obscure raison déterminante. De cette exploration dans le champ du passé, l’OPEDH est arrivée à la conclusion que les vicissitudes nationales n’étaient d’autres que des manifestations parfois violentes d’un besoin d’équilibre du corps politique et social, c’est-à-dire les conséquences d’une malformation originelle. Et elle pense naturellement que l’œuvre de redressement social devait être le rétablissement de « l’État de Droit » pour éradiquer la corruption, la dilapidation des deniers publics, l’exploitation de la magie et la sorcellerie, les pratiques arbitraires destinées à perpétuer le désordre, la pauvreté, l’ignorance dans le pays et l’humiliation à l’étranger. L’Organisation Progressiste de l’État de Droit en Haïti (OPEDH) est une nécessité vitale pour assurer la bonne marche des affaires publiques et privées dans le pays. Pour assurer la tranquillité, la paix, la stabilité, la discipline et la sécurité de tous les citoyens. L’OPEDH mettra l’accent sur le respect et le renforcement rigide des lois. Nous ne parlons pas ici de dictature. Certains, trop habitués au désordre et à la corruption seront vite de nous accuser comme tel ; non, nous pensons tout simplement qu’il faut établir une base disciplinaire pour pouvoir

marcher le pays vers le progrès. Impossible de progresser dans le désordre, la criminalité, la corruption et le laissez-faire.  L’OPEDH assure la discipline, la sécurité, la stabilité des institutions et l’élimination de la corruption dans les secteurs tant publics que privés. Ce mouvement élimine le crime ainsi que l’impunité qui l’alimente, il assure l’application et le renforcement des lois civiques et morales. La justice fera peser son bras d’airain sur tous ceux qu’elle soupçonne de mettre en cause la marche du progrès dans le cadre de développement du pays. Nous prendrons l’engagement d’éliminer toute tentative d’autoritarisme et de banditisme sur la population. Nous nous engagerons à transformer la crise haïtienne en opportunité historique. Notre intention est de  créer une nouvelle société qui s’appuiera sur deux pôles : Discipline et développement économique. L’un n’ira pas sans l’autre. Notre politique de relèvement va plus loin. Elle décrit les problèmes et leur trouve des solutions. Pour les réaliser, nous avons inclus dans ce programme de gouvernement des propositions concrètes. Nous disons quoi faire et comment. Qu’il s’agisse en effet de l’organisation de la société civile face à l’État, de la tâche de récupération de nos valeurs nationales et de notre identité, de la gestion d’économie et de la conduite de notre politique étrangère, nous ne restons pas dans le vague des vœux pieux et des indications d’intentions. Le nouvel État que nous voulons forger ne sera plus l’incarnation d’un despotisme nuisible à l’individu, mais le meilleur garant des droits de cet individu.

                                 Généralité

          D’une manière générale le développement du pays ne pourra être relancé dans le présent climat d’insécurité totale, et de criminalité ; la sécurité, la stabilité et l’État de droit doivent absolument prévaloir pour créer les conditions de la relance économique et de la fierté nationale. L’économie repose à 70% sur la confiance et seule des mesures fortes garantissant l’État de droit peuvent inspirer confiance aux investisseurs menacés, peuvent faire revenir des institutions internationales qui ont préféré s’installer ailleurs, peuvent encourager les investisseurs nationaux qui sont tétanisés à cause de l’insécurité galopante.

          Ce climat dangereux d’insécurité et de jungle provoque une perte colossale du point de vue de la crédibilité financière et économique de notre pays sans parler des conséquences désastreuses sur l’emploi, des dizaines de milliers de nos compatriotes se trouvant condamnés au chômage, plongeant leurs familles dans la détresse. Il faut enrayer ce cercle vicieux de l’instabilité, de la violence politique et l’impunité qui nourrit l’insécurité, la délocalisation des entreprises, la fuite des investisseurs et le chômage, tout ceci provoquant du coup la pauvreté généralisée de la population. Seule la discipline et l’État de droit peuvent restaurer la confiance.  Il faut intensifier les activités économiques le plus rapidement et faire d’Haïti un chantier économique où tout bouge nuit et jour dans tous les

secteurs du pays  pour produire de la richesse, qu’il s’agisse de l’agriculture, du secteur privé, touristique, du commerce ou de l’industrie, etc.

          Il faut restaurer la confiance dans le leadership haïtien car un leadership corrompu, pilleur, haineux, discrédité et contesté en permanence par des pans entiers de la société à cause de ses crimes et de son manque de légitimité, provoquera toujours la panique des entreprises, des investisseurs étrangers et Haïtiens et la méfiance des bailleurs de fonds internationaux comme le Fond Monétaire International ou la Banque Mondiale et les autres partenaires du développement.

          Toute la classe politique actuelle toutes tendances confondues et ses vieux leaders discrédités ne peuvent plus créer le nouvel élan et l’impulsion nécessaire pour redonner à notre pays la crédibilité et le niveau de confiance nécessaire au retour massif des investissements et a une forte relance de notre économie gravement sinistrée par les mésaventures politiques. Un nouveau leadership intègre, compétent, inspirant cette confiance et le dynamisme est absolument indispensable pour un nouveau départ du point de vue de l’économie et de la création d’emplois. Il est temps de mettre fin à l’incompétence administrative, à l’instabilité politique, à la corruption, au banditisme, à la stagnation de notre pays si plein de potentiels humains et de ressources économiques.

  Ce sera le rôle du nouveau leadership intègre qui doit se mettre en place à relancer la machine économique à plein régime. Il devra définir de nouvelles stratégies victorieuses, motiver des équipes jeunes et dynamiques, créer une mission, une vision, une nouvelle perspective, une culture de progrès pour inspirer confiance à tous les partenaires, pour faire gagner Haïti toute entière, pour affronter avec succès les défis actuels, pour faire entrer le pays dans la modernité. Il faudra agir vite et fort pour insuffler ce nouveau dynamisme.

          L’économie générale du changement que nous proposons est claire, sans ambiguïté et sera exécutée de façon fidèle et forte pour redonner aux Haïtiens l’espoir et le changement en profondeur qu’ils désirent. Ce changement vise à créer un cadre de confiance global stimulant pour les affaires, les activités économiques, les investissements, la création des emplois. Cela veut dire qu’il faut des réformes à grande échelle, c’est-à-dire a l’échelle politique, au cœur même de la gouvernance pour garantir un climat de sécurité, de stabilité et d’État de droit. Cette indispensable reconstruction politique doit se faire, sous l’autorité d’un Président de la République intègre, légitime, dynamique et moderne.  Il mettra en place de nouvelles équipes gouvernementales intègres, honnêtes, compétentes et des mécanismes pour sanctionner immédiatement, conformément à la loi, toutes dérives des futurs responsables politiques. Le

changement que nous proposons doit reposer sur un leadership intègre et moderne, patriote et déterminé, jeune et visionnaire qui fera de la transparence, de la responsabilité le cœur de sa gouvernance. C’est pourquoi un vrai « Organe de Contrôle de la Gestion des Fonds Publics » (OCGFP) par l’administration et les pouvoirs publics sera mis en place.  Il fera un rapport mensuel sur la gestion des fonds publics par le gouvernement, les administrations, les municipalités, les départements afin de s’assurer de la bonne gestion  des fonds publics, de dénoncer et d’investiguer les dérives qui seront automatiquement transmises à la justice par cet organe qui aura la compétence pour le faire. Cet organe sera indépendant des pouvoirs publics et contribuera également à la lutte contre la pauvreté et la corruption. La justice sera saisie de tous les cas de corruption et de violations de nos lois et cela en toute transparence. Un environnement judiciaire sain est une composante de la bonne gouvernance et est indispensable pour assurer la sécurité des investissements et la confiance des investisseurs haïtiens et étrangers.

          Tous les problèmes et préoccupations réels seront au cœur du grand projet pour le redressement de notre chère Haïti Nous envisagerons une réforme générale en profondeur de toutes institutions existantes et la création de nouvelles. Nous développerons d’autres importants programmes au fil des ans.

1.- Réforme de l’institution gouvernementale : Une nouvelle constitution… [35]

2.- Réforme des Finances : La bonne gouvernance financière………………….. [40]

3.- La Décentralisation : consiste en un transfert de pouvoirs de l’État… …… [44]

4.- Réforme de la Santé Publique : La santé en Haïti demeure un grave…       [49]

5.- De l’Éducation Nationale : La jeunesse est le future du pays…………… ………… [65]                                                                    

6.-  Réforme Agraire : Toute réforme agraire … [82]      

7.- De la Gendarmerie : Réforme du secteur de la sécurité…………………… … [88]

8.- Réforme Judiciaire : Le succès d’une réforme du secteur judiciaire… ……. [98]

9.- Création d’Emplois : Les statistiques des dernières années……………………..  [104]

10.-Des Affaires Étrangères : Le ministère des affaires étrangères est…… ……. [111]

11.-De la Diaspora : Nous voulons construire une société……………………… [114]

12.-Du Tourisme : Le secteur touristique occuperait………………… [118]

Nous mettrons l’accent sur l’Éducation de nos enfants et de nos jeunes, les maladies qui tuent chaque année des milliers de nos compatriotes, et enfin la relance de l’économie à travers les investissements pour combattre le chômage des jeunes, pour créer des emplois, pour promouvoir l’industrialisation, la modernisation de l’agriculture et donner du travail aux jeunes afin qu’ils soient moins exposés aux manipulations du monde du crime. L’Éducation est nécessaire pour la relance économique car les entreprises ont besoin de personnes compétentes, flexibles et bien formées dans nos écoles.

          Bien entendu, pour réussir dans ces vastes chantiers dont dépend la relance économique et la création des emplois, il faut en créer les conditions politiques sans lesquelles rien ne sera possible ni aujourd’hui ni demain. Parmi celles-ci, il faut créer et renforcer un véritable climat de tolérance, de sécurité, de confiance, de stabilité, de paix, dans le pays afin que toutes les énergies puissent être mobilisées par un leadership intègre, unificateur, mobilisateur pour reconstruire le système éducatif, combattre les maladies et relancer l’économie, les grandes priorités des prochaines années.   C’est pourquoi la question de l’impunité devra être traitée avec la plus grande rigueur afin que les victimes et les bourreaux puissent recevoir la justice que chacun mérite dans un État de droit, de façon transparente et impartiale, en respect des dispositions de notre Constitution et de notre Code pénal. 

La plus grave menace à la paix, c’est l’injustice et nous veillerons à ce que la justice soit rendue à tous ceux qui la méritent, victimes ou bourreaux. C’est un enjeu important pour une véritable réconciliation nationale durable, forte et pour le rétablissement de la confiance du citoyen vis-à-vis de l’État.

          Ce besoin de justice ne vise pas seulement l’aspect judiciaire qui est nécessaire pour combattre la culture de la corruption si ancrée dans le pays. La corruption devra être combattue et un Ministère Anti-Corruption sera spécialement crée à cet effet. De nombreux investisseurs et hommes d’affaires se plaignent de la corruption qui gangrène notre système économique et la société toute entière. Il s’agit d’un problème réel dans le gouvernement et l’administration et chacun convient que ce sont les plus pauvres qui en sont les victimes tandis que les puissants en profitent. Cette pratique de la corruption heurte la morale, le civisme et la loi. Elle détruit le sens du service public qui doit être au cœur de toute politique.

          La lutte contre la corruption sera une priorité absolue, car la corruption est un fléau qui bloque le développement dans les pays pauvres comme le nôtre où les dirigeants détournent des sommes faramineuses pour les mettre à l’abri sur des comptes privés aux États Unis ou ailleurs à l’étranger. C’est un crime contre le pays tout entier qui ne saurait plus être toléré. De plus, les règles de la bonne gouvernance exigées par tous les bailleurs de fonds internationaux (Banque Mondiale, Fonds Monétaire International, etc.) exigent une bonne gouvernance, c’est-à-dire une gouvernance sans corruption au service des populations. Le Peuple Haïtien dans sa totalité est contre cette politique de pillage économique orchestrée par les dirigeants, par les hommes politiques. Ce nouveau ministère Anti-Corruption(MAC) aura à sa disposition toutes  les ressources financières et des hommes compétents pour éradiquer ce fléau qui discrédite le pays et sensibiliser les citoyens à travers des programmes d’information et d’éducation.

          Dans le cas de la corruption, chacun sait que des sommes énormes, des milliards ont été détournés par la classe politique, par les gouvernants au profit de leurs partis ou de leurs clans et ont été mis à l’étranger. Ces milliards volés l’ont été au détriment des Haïtiens, des écoles pour nos enfants, des dispensaires pour nos parents, des maternités pour nos mères, de l’installation de l’eau potable et de l’électricité dans nos villes, etc. Tout ceci est négatif pour la relance économique à tous les niveaux.   Le besoin de justice s’exprime également à travers le besoin d’équité afin de permettre un développement équilibré des régions pour éviter les frustrations qui préparent les révoltes de demain. Il ne s’agira en aucun cas (comme on dit) de desservir Pierre pour servir Paul. Il s’agira de promouvoir un développement régional décentralisé et de pratiquer une politique de discrimination positive permettant aux régions les plus défavorisées de rattraper leur retard. Cette politique de discrimination positive, parce qu’elle vise l’équité, devra se faire dans la transparence totale à travers la concertation des populations ciblées, d’experts, des représentants locaux, des Organisations non gouvernementales (ONG) de la société civile afin que les zones de développement prioritaires soient choisies, sur des périodes déterminées, à partir de critères objectifs et de choix consensuels.

          En mettant en place toutes ces structures et un climat assaini qui renforceront l’État de droit, il sera plus aisé de créer des partenariats avec les investisseurs nationaux et étrangers pour créer des entreprises recrutant nos jeunes et leur permettant d’acquérir l’expérience et le savoir qui leur donneront les outils pour créer par la suite leurs propres petites et moyennes entreprises.

          Le gouvernement prendra des mesures incitatives pour les investissements en offrant des facilités attractives pour leur installation au niveau des taxes, d’allégements fiscaux, de renforcements de mesures de sécurité pour leurs biens, ou encore en offrant des terrains gratuits pour construire des entreprises. En contrepartie, elles devront créer des emplois au profit de nos jeunes et leur transférer des savoirs, notamment à travers des séminaires de formation à l’intérieur ou à l’extérieur. Le gouvernement rétablira rapidement la crédibilité

du pays  en réengageant Haïti dans la communauté financière internationale, c’est-à-dire en normalisant les relations avec les grandes institutions comme la Banque Mondiale, le Fonds Monétaire international, notamment par le respect absolu des règles de la bonne gouvernance et de la transparence qu’elles exigent désormais.

          Le Président de la République, assisté de son cabinet ministériel, sera lui-même à la tête de la croisade pour rechercher partout dans le monde et sur tous les continents des partenaires, des investisseurs et des marchés pour nos produits. Que ce soit l’agriculture, l’industrie, le commerce et tout autre secteur dans lequel notre pays a des atouts, le gouvernement mènera une croisade énergique, dynamique pour mobiliser les ressources, les capitaux, les savoirs, les partenaires nécessaires à leurs exploitations au profit de notre pays.

             L’économie doit permettre de combattre la pauvreté et de créer des emplois stables ou d’offrir des opportunités de création d’emplois à tous ceux qui en ont besoin (pères, mères de famille) et surtout nos jeunes sortis de nos écoles et universités et qui sont aujourd’hui frappés par le chômage et rongés par le désespoir. Plus d’exode massif de nos jeunes vers des pays étrangers comme le Brésil, le Chili et la République Dominicaine où ils ne sont pas respectés.

                Éthique gouvernementale

Depuis plus de vingt ans, les cas de malversation, les conflits d’intérêts et les autres problèmes concernant la mauvaise utilisation de l’argent des contribuables dans le service public sont légion. Dégoûtés par le manque d’éthique de leurs dirigeants, les citoyens sont devenus méfiants. L’administration publique souffre d’une déficience morale du  fait  qu’il  n’y a  pas  de fondements permettant  d’asseoir les  objectifs, les définitions et les normes de la pratique d’une administration  rigoureusement  éthique. Nos élus figurent toujours à la traîne de toutes les analyses de sondages d’opinion qui s’intéressent à la confiance du public. On leur reproche souvent de mentir, de faire de la politique que par intérêts personnels, de corrompus  

Le problème de la corruption en Haïti, comme dans la plupart des pays mal gouvernés, est lié non seulement au contexte politique et économique du moment, mais également aux valeurs culturelles générales qui en font soit un délit soit une forme de « débrouillardise » largement acceptée.

Longtemps au cours des années 1940-50, l’intellectualisme et le statut élevé auxquels s’identifiait le fonctionnaire, renforçaient beaucoup plus la dignité du service que ses aspects lucratifs.  Il est vrai qu’à cette époque l’inflation était quasi inexistante et les services tels que l’éducation et les soins de santé étaient assurés par l’État. Tout fonctionnait relativement bien.

 Ces valeurs de professionnalisme et d’intégrité se sont rapidement émoussées dans les années 90 avec l’apparition d’une nouvelle génération de fonctionnaires et d’hommes politiques.  Parallèlement, les conditions économiques avaient évolué vers le pire .Il faut ajouter également, avec une certaine réserve toutefois, que la génération des nouveaux hommes politiques des années 90 étaient pour la plupart issus de milieux très modestes. N’ayant pas eu à hériter d’accumulation de capital, qu’il soit productif ou non, ces derniers devaient partir de zéro et souvent subvenir aux besoins d’une famille nombreuse, ces besoins sont alors largement au-delà des ressources, d’où la tendance à verser dans les différentes formes de corruption pour « joindre les deux bouts », et si possible accumuler pour se prévenir des mauvais jours.

 Le contexte d’entretien du clientélisme politique par la pratique de distribution de postes, a fini par légitimer la corruption, surtout celle née des rentes de situation.  Ainsi à partir du moment où les chefs vivent largement au-dessus de leurs moyens et en toute impunité, il n’est point étonnant que le petit fonctionnaire, le gendarme, le législateur ou le ministre ne se complaise dans ce qui fut qualifié de « gangster » « sauve qui peut »et ce, en toute impunité. L’OPEDH, sensible à ses préoccupations, considère utile de pouvoir disposer de plusieurs

leviers pour assurer l’atteinte de leurs objectifs en matière d’éthique.  La combinaison qui, semble fournir les meilleurs résultats, dans différents pays comprend un assortiment de dispositifs interdépendants. Utilisés concurremment, ces objectifs facilitent aux gestionnaires la coordination des activités et le maintien de hauts standards éthiques.

Quelques leviers (parmi d’autres) qui peuvent être utilisés :

  1. Disposer d’un énoncé lisible et compréhensible, émanant des autorités en poste, qui précise les valeurs et les principes qui encadrent l’éthique attendue.
  2. Disposer des guides de pratiques jugées saines conformes à la mission pour soutenir la réflexion éthique.
  3. Disposer des codes de conduite dans les domaines sensibles ou tout écart de conduite est jugé inacceptable et sera réprimé
  4. Rendre disponible des activités de formation conçues pour faire le lien entre la mission, les plans d’action, la philosophie du cadre de gestion, l’évolution des pressions extrêmes ou internes et les valeurs organisationnelles.
  5. Désigner des ressources ; conseils de qualité adéquate pour accompagner le personnel et les gestionnaires lorsqu’ils rencontrent des dilemmes de nature éthique.

                        Le Gouvernement 

« Les chefs doivent tout rapporter à ce principe : ceux qu’ils gouvernent doivent être aussi heureux que possible. »

          L’OPEDH adoptera une nouvelle constitution qui n’envisagera pas le poste de premier ministre. Le partage et l’équilibre des pouvoirs seront assurés par un système de gouvernement comprenant un Président assisté d’un Cabinet Ministériel dont la composition reflètera, dans toute la mesure compatible avec la cohérence et le fonctionnement efficace du système, un équilibre satisfaisant des forces politiques en œuvre dans la nation. Le cabinet ministériel, un organisme restreint, sera formé de collaborateurs personnels choisis par le président, ayant pour mission de le conseiller et de l’assister dans la réalisation de l’ensemble de ses missions. Son existence s’explique par la nécessité pour un président de pouvoir compter sur une équipe dévouée et proche de lui sur le plan politique. Il est constitué de personnes ayant sa confiance et de fonctionnaires détachés qui l’assistent et le conseillent dans sa mission de direction des services dont il a la charge et dans sa communication avec l’extérieur.

          Quant au parlement… le nouveau gouvernement doit suivre une politique plus ferme. La tutelle du Parlement telle qu’elle fonctionne aujourd’hui représente un obstacle au

développement du pays. La toute-puissance du gouvernement doit être affirmée face aux prétentions des Parlementaires qui tentent à former un État dans l’État. Les prétentions du Parlement ne s’inspirent pas de l’idée de développement de la nation, mais de celle de privilèges d’un corps constitué. Le présent Parlement veut confondre ses droits et ses intérêts avec ceux du peuple, alors qu’il ne défend en réalité que ses propres privilèges. Il va falloir beaucoup d’autorité et un ferme désir de faire aboutir les réformes au Parlement. L’existence d’un tel Parlement ne figure pas dans le programme de gouvernement de l’OPEDH.

        Le nombre de parlementaires sera réduit à vingt Sénateurs ou Directeurs d’opération régionale: soit deux pour chaque département géographique, ces directeurs seront les représentants du gouvernement dans leur département respectif, ils seront choisis parmi les citoyens honnêtes et qualifiés, réputés pour leur sévérité, leur sens de la discipline, leur grande droiture et surtout leur passion pour la justice sociale. Ils auront pour tâche la responsabilité des affaires financières, éducatives ainsi que la création d’emplois dans leur secteur, ils auront à leur charge une gendarmerie bien formée pour renforcer les lois établies et assurer la sécurité des citoyens. Le cabinet ministériel comprendra sept ministres et sous secrétaires d’état choisis parmi les citoyens honnêtes, qualifiés et expérimentés.

Ces ministères seront : Éducation – Santé –  Agriculture – Intérieur/Sécurité/Tourisme – Affaires Étrangères – Finances – Travaux Publics. Ils seront responsables d’un budget approprié qu’ils soumettront au bureau central du gouvernement au début de l’année fiscale. Ils seront responsables aussi de mettre en œuvre des politiques micros/macroéconomiques qui encouragent la croissance économique et réduisent le chômage. Ils seront soumis à un audit mensuel.

          La corruption règne en Haïti depuis longtemps mais durant ces vingt (20) dernières années, elle a atteint un niveau beaucoup plus élevé. De l’homme de la rue aux plus hautes autorités, presque tous sont d’accord que de nombreux indicateurs dans divers secteurs de l’activité nationale confortent ce verdict : santé, éducation, travaux publics, sécurité et surtout économie. Dans la foulée, la corruption cesse d’être un mot tabou pour devenir un sujet de conversation dans la rue, les bureaux et les maisons. Partout dans le pays et ailleurs la phrase « Petro-Caribe » représente la faillite de nos institutions à avancer le pays sur le chemin du développement économique.

         La lutte contre la corruption constituera un volet transversal dans l’OPEDH. Ainsi, les mesures prises dans le cadre de la réforme administrative ; relatives à l’amélioration du fonctionnement de la justice, à l’instauration de l’obligation de

rendre compte dans la gestion financière, économique et sociale, tout comme celles sur la décentralisation contribueront, tout d’abord, à créer des conditions préventives contre la corruption. Et ensuite,  du plan élaboré par l’OPEDH de la  lutte, contre la corruption, le gouvernement mettra en place un plan d’action avec des mesures spécifiques destinées à lutter contre ce fléau :

1) La mise en place d’un système de transparence et de responsabilité pouvant réduire les opportunités et les possibilités de corruption.

2) La conduite d’une vaste campagne d’éducation et de conscientisation.

3) L’adoption de législations spécifiques de répression de la corruption au plan pénal.

4) La participation des citoyens, du secteur privé et de la société civile à la lutte contre la corruption aux côtés des pouvoirs publics.

           Quant au plan gouvernemental de lutte contre la corruption, l’OPEDH préconiserait des mesures préventives à court terme et à moyen terme dans les domaines suivants :

 1) La gestion des ressources humaines ; 2) L’amélioration des procédures administratives ;

3) La déconcentration et la décentralisation des pouvoirs de décision ; 4) La mise en place et la réforme des institutions ; 5) La restauration de l’autorité de l’État avec implication des services du contrôle Supérieur de l’État dans la lutte contre la corruption ; 6) La sensibilisation des populations.

           Pour donner plus de poids et d’effectivité à la lutte contre la corruption, le Gouvernement mettra en place un certain nombre de structures dont la mission essentielle serait de déployer et faire converger leurs efforts pour concourir à combattre ce fléau. Il s’agit :

1) D’un Comité de lutte contre la corruption ;

2) De l’Observatoire de lutte contre la corruption ;

3) Des Cellules ministérielles de lutte contre la corruption.

C’est dans ce contexte que les notions de gouvernance et de transparence commenceraient à s’imposer dans le débat public et une attention particulière sera désormais accordée à toutes les initiatives internationales visant à accentuer leur résonance et leur intégration dans la gestion publique en Haïti.

               Des Finances (politique financière)

           La situation financière s’empire de gouvernement en gouvernement et les méthodes n’ont pas changé. Il n’existe jamais aucun plan sérieux de réforme sinon l’impression trompeuse d’un rétablissement financier. Nous devons alors envisager une refonte générale des finances des anciens régimes.

          La bonne gouvernance financière est l’objectif principal des systèmes budgétaires modernes. Elle requiert la mise en place d’institutions saines qui régissent l’affectation des fonds, des systèmes d’exécution budgétaires qui fonctionnent selon le principe de la légalité, des systèmes comptables intègres, et des systèmes de vérification qui garantissent la qualité de l’information et des systèmes financiers. Il faut, surtout en vue des finalités de bien-être social de la nation, que les fonds publics ainsi que les actifs et les passifs financiers soient gérés de manière transparente, responsable et intègre.

          L’OPEDH a également réfléchi sur le travail de réforme financière dans les domaines de performance clés de la gouvernance financière tels que la budgétisation de programmes, les dépenses d’investissement public, et l’interface entre les ressources provenant des bailleurs de fonds et les ressources nationales dans l’établissement du budget. 

          Une recherche gouvernementale sur la bonne gouvernance en matière financière sera basée sur l’idée que celle-ci ne peut se réaliser que lorsque les procédures budgétaires principales débouchent sur des services publics efficaces grâce à des dépenses publiques abordables, transparentes et responsables, et qui financent les priorités du gouvernement sans gaspillage ni corruption. Le gouvernement mettra en place divers mécanismes pour améliorer la discipline budgétaire et pour aligner leurs budgets sur les priorités identifiées dans les plans nationaux et sectoriels.

          Une politique économique, pour juste et raisonnable qu’elle soit, se défend mal d’interférences de toutes sortes si elle n’est pas assortie d’une politique financière responsable. Une politique financière responsable, c’est une politique qui recourt par priorité à l’épargne nationale et une fois cette épargne mobilisée, l’utilise de manière optimum en maximisant la valeur de chaque gourde. Aucune somme ne sorte du Trésor public sans la signature du Secrétaire d’État, qui sera toujours prêt à rendre compte de ses opérations. Il est juste que le Peuple, dont les contributions forment les revenus de l’État, soit instruit de l’emploi qui en a été fait. ‎ Pour mobiliser l’épargne nationale, l’OPEDH mettra en œuvre une fiscalité juste, simple et efficace.

                       Une fiscalité juste suppose :

  1.-L’élimination de toutes les taxes qui ont jusqu’ici servi à satisfaire les appétits personnels des    gens au pouvoir.

 2.-L’élimination des franchises personnalisées, de l’évasion fiscale et de la contrebande.

 3.-L’élimination des exemptions d’impôts sur le revenu et de droits de douane maintenues au-delà de la période nécessaire à la réalisation des objectifs pour lesquels elles ont été prévues.

 4.-L’élimination progressive de toutes les taxes à l’exportation et parallèlement la mise en place de mécanismes destinés à s’assurer que le producteur en sera le bénéficiaire.

Une fiscalité simple s’entendra :

1.-De l’élimination progressive de la multitude des droits et frais de toutes sortes qui sont un frein permanent à la liberté des transactions économiques

 2.-De la révision des taux d’impositions dans le but d’améliorer le rendement et d’en simplifier la gestion administrative.

                      Un système efficace s’entend :

1.-De la mise en place de mécanismes qui permettent une adéquation rapide et satisfaisante entre l’augmentation du revenu et l’augmentation du niveau de ressources fiscales.

 2.-De l’introduction de taxes destinées à pénaliser la sous-utilisation des terrains en milieu rural.

3.-De la mise en place d’un meilleur système de contrôle et de recouvrement des ressources fiscales, par des agents désormais mieux formés, mieux rémunérés et assurés de leur emploi.

Un moyen de mobilisation de l’épargne nationale consistera à solliciter de nouvelles sources de financement à travers la captation des revenus générés par la politique d’investissements dans le secteur agricole et industriel.

Ces éléments exigent un effort concerté des deux parties, et requièrent un fort leadership de la part de la direction du Ministère des Finances – ou du Ministre lui-même.

                    De la Décentralisation

          La décentralisation consistera en un transfert de pouvoirs de l’État, dans diverses municipalités, vers des personnes morales de droit public distinctes de lui. Elles disposent : D’une autonomie plus ou moins grande. D’un budget propre. Et elles restent sous la surveillance de l’État, autorité de tutelle.

          La décentralisation se définit comme une émancipation des communes, départements et régions à l’égard du pouvoir central par le transfert d’un grand nombre de pouvoirs, de compétences et de ressources de l’État central vers ses collectivités territoriales autonomes qui sont gérées par des organes choisies par les administrés.

 Elle envisagera un système d’administration dans lequel le pouvoir de décision est exercé à la fois par l’État et par des personnes morales autonomes soumises au contrôle, au principe de légalité, des autorités étatiques. Autrement dit, la décentralisation consistera dans le transfert d’attributions de l’État à des collectivités ou institutions différentes de lui et bénéficiant, sous sa surveillance, d’une certaine autonomie de gestion. La décentralisation éliminera la nécessité pour les habitants de la campagne de se rendre à Port-au-Prince pour régler les affaires légales.

          Tous les problèmes d’Haïti ne peuvent pas se résoudre à Port-au-Prince. Il est temps que soit comblé le fossé entre cette République de Port-au-Prince qui reçoit tous les crédits et décide de tout, et le reste du pays, qui reçoit peu et ne peut pas prendre aucune initiative. Une telle situation est d’autant moins explicable que Port-au-Prince n’est pas le seul port du pays et pas davantage ne possède le monopole du talent, du poids politique et du patrimoine historique.

          Le décongestionnement de l’État et recentrage de ses efforts sur un plan national constitue l’objectif premier de l’OPEDH. Reconnaissance de son impossibilité à gérer l’ensemble des problèmes sur l’ensemble du territoire. Nécessité de déléguer pour les collectivités locales : Autorités décentralisées à savoir : régions, départements et communes.

L’élargissement de leur domaine de compétences et la meilleure connaissance du terrain et de ses contraintes permettent une meilleure prise en compte des besoins locaux. Elles deviennent des acteurs économiques de premier plan : contribuent à l’équipement du territoire, favorisent la création d’entreprises (aides au financement), permettent la modernisation et le développement territorial (exemple : l’éducation, transport stimulent l’investissement).

          Nous devons reconnaitre que la décentralisation est la meilleure mode de gestion des affaires de notre pays. Les provinces et les entités territoriales décentralisées seront dotées de la personnalité juridique et jouiront de la libre administration. La nouvelle constitution considérera trois niveaux d’exercice du pouvoir à savoir le niveau central, le niveau provincial et le niveau local, lesquels sont appelés à interagir pour un même objectif qui vise le développement intégral de notre pays. Elle permet à chaque niveau de jouir d’une autonomie de gestion, laquelle requiert une administration propre et des ressources financières ainsi que des compétences pour assurer sa fonctionnalité et rendre ainsi la décentralisation effective dans notre pays.

          À cet effet, un forum national sur la décentralisation sera organisé avec le soutien des partenaires au développement et sous le haut patronage du Ministre de l’Intérieur. Ce grand forum réunira des délégués de tous les secteurs et sera un grand moment de dialogue, de concertation entre les forces vives de notre pays impliquées dans la mise en œuvre de la décentralisation. Le gouvernement sera ouvert à toutes recommandations formulées, notamment l’élaboration d’un cadre stratégique de mise en œuvre de la décentralisation.

          Ce Cadre Stratégique de Mise en Œuvre de la Décentralisation aura l’ambition de refléter la volonté commune des acteurs, celle de bâtir étape par étape une décentralisation maitrisée et susceptible de changer graduellement le quotidien des millions d’Haïtiens de la province dans le court et moyen terme. En effet, la mise en œuvre de la décentralisation aura, sans nul doute, une incidence directe sur l’amélioration des infrastructures de base, la création de l’emploi et la fourniture des services publics de proximité, à savoir la santé, l’éducation, l’eau et l’électricité.

Une fois validé, le cadre stratégique constituera une feuille de route de la décentralisation qui s’exécutera en deux phases :

La première phase visera à relever les principaux défis suivants :

1.- créer les meilleures conditions politiques, juridiques, budgétaires et financières pour les provinces et les Entités Territoriales Décentralisées en vue de leur permettre d’assumer convenablement leurs missions d’impulser le développement à la base et de promouvoir l’état de droit.

2.- doter les provinces et les Entités Territoriales Décentralisées d’instruments et d’outils de gestion pour faciliter l’exécution de leurs programmes de développement.

La seconde phase approfondira la décentralisation sur la base des enseignements et leçons tirées de l’évaluation de la première phase.

L’OPEDH s’engage :

  1. À améliorer la qualité de la vie des régions et de la province haïtienne.
  2. À développer les moyens de communication entre les villes, les ports, les sections rurales et les communes.
  3. À accorder un traitement préférentiel aux zones les plus démunies pour ce qui est du financement des écoles, des centres de santé, de logements et de centres de formation professionnelle.

De la Santé Publique 

          Nous pensons que la santé en Haïti demeure depuis des années un grave problème, négligé par les gouvernants, quand ils ne détournent pas tout simplement les ressources allouées à ce secteur par la communauté internationale. Les malversations dans le secteur de la santé sont d’autant plus condamnables et scandaleuses qu’elles privent les malades, les plus faibles, des traitements appropriés. La bonne gouvernance et la transparence s’imposeront dans le secteur de la santé. Ceci est nécessaire pour gagner la guerre contre la maladie et restaurer la confiance de nos populations dans leurs services de santé qui ont aujourd’hui une très mauvaise réputation dans le public.

          L’espérance de vie des Haïtiens a chuté à 42 ans tandis qu’une bonne partie de la population est touchée par des maladies de toutes sortes. Les indicateurs de santé sont alarmistes et tout le monde s’accorde sur la grave détérioration de la situation depuis bientôt 20 ans. Le paludisme et le cholera continuent de tuer chaque année un très grand nombre d’Haïtiens en raison de l’environnement malsain dans lequel, du fait de la pauvreté, ils vivent et qui attire les moustiques. La bonne santé dépend d’un environnement sain et c’est cela qui lie les deux aspects. Il faut améliorer l’environnement pour protéger la santé. La plupart des Haïtiens n’ont pas accès aux soins de santé primaires.

          Alors que les besoins en santé sont énormes, Il y a un dysfonctionnement dans le système. Il faut changer les priorités et la santé doit devenir une priorité absolue. Des programmes d’éducation sanitaire, de sensibilisation et de prévention, notamment en matière de Sida, seront largement diffusés par les medias du service public qui devront jouer pleinement leur rôle pour prévenir et guérir dans cette guerre du gouvernement contre les maladies.

Nous, de l’OPEDH, considérons que la santé doit être placée au cœur des priorités de l’action publique. Le premier des droits humains est le droit à la vie. L’objectif est clair et les moyens conséquents devront être mobilisés pour celui-ci : la guerre au SIDA, au paludisme, au cholera et à toutes les autres maladies évitables qui tuent nos populations. Beaucoup d’entre elles auraient pu être sauvées si elles avaient trouvé près de chez elles le médecin adéquat, le traitement approprié pour les soulager. Des jeunes biens formés, indispensables à l’effort de construction nationale et au développement du pays, périssent ainsi chaque année en raison d’une véritable absence de politique de santé. Il n’est pas normal qu’au 21eme siècle, de jeunes femmes continuent de mourir chez nous en accouchant alors que nos gouvernants continuent de mener en toute irresponsabilité leur habituel grand train de vie.

          Le rôle des dirigeants, quand les ressources sont limitées, est de définir des priorités et d’y mettre les moyens conséquents. La santé deviendra une priorité et cela sera palpable dans la vie quotidienne de nos populations. L’État a le devoir de protéger la vie de nos compatriotes. C’est pourquoi, en coopération avec les partenaires internationaux et avec tous les professionnels de la santé, des moyens adéquats seront dégagés avec un plan d’action efficace devant donner des résultats rapides, tangibles et concrets.

           L’État devra mobiliser toutes les ONG, tous les partenaires, le corps médical, rechercher partout dans le monde les ressources humaines et tous les financements possibles pour contribuer à dynamiser l’effort des autorités en faveur de la santé publique. Cet effort doit se traduire par la construction de centres médicaux partout dans les provinces, par la construction d’hôpitaux, dispensaires et maternités là où il en manque cruellement. Il nous faut réduire la mortalité enfantine, accroître les campagnes de prévention contre les maladies courantes, fournir à prix réduits des traitements aux malades qui ne peuvent pas payer.

          L’OPEDH accordera une priorité à la formation et au recrutement des médecins par l’État, l’aide sera également accordée aux médecins qui voudraient s’installer à leur compte, spécialement dans des zones rurales mal couvertes par l’infrastructure sanitaire.

La formation permanente des médecins, la possibilité d’échanges universitaires avec leurs collègues des pays développés pour actualiser leur savoir permettra de nous assurer les services d’un personnel médical qualifié. La qualité de la santé dans un pays dépend de la qualité des médecins, de la qualité de leur formation et de la mise à jour constante de celle-ci. Le gouvernement mettra tout en œuvre pour que nos médecins participent à l’étranger à des stages, conférences scientifiques et programmes universitaires leur permettant d’actualiser leurs connaissances pour pouvoir mieux soigner nos malades.

          La notion de service d’urgence devra être restaurée. Il n’est plus acceptable que les services d’urgences soient des mouroirs alors que les malades qui s’y rendent doivent pouvoir bénéficier de premiers soins efficaces, qu’ils soient pauvres ou riches. De nos jours, les services d’urgences ne fonctionnent pas ou fonctionnent très mal et sont l’objet de toutes les récriminations. Les victimes d’accidents véhiculaires sont souvent brutalement abandonnées à leur sort dans des conditions scandaleuses.

           L’hôpital devra assumer toutes ses responsabilités en la matière et les mesures appropriées seront prises pour sauver ceux de nos concitoyens qui se retrouveront subitement confrontés à l’urgence et à la détresse. Ils devront bénéficier du geste et de la solidarité qui sauvent. C’est la mission et la noblesse de l’hôpital. C’est aussi son devoir.

          Le Ministère de la santé devra faire régulièrement des inspections transparentes dans les hôpitaux pour observer tout ce qui s’y passe, déceler toutes les anomalies et en situer les responsabilités. Il devra prendre toutes les mesures correctives urgentes qui s’imposeront. Le sens du service public doit prévaloir en toute transparence et le gouvernement y veillera.

La santé doit être une priorité pour tous, car c’est le seul portail qui mène à une vie normale. En effet, tout citoyen a le droit d’accéder à un programme approprié, correspondant à son système de revenu et à son statut médical. Puisque la santé est une première préoccupation, il est essentiel qu’elle soit hautement considérée par le gouvernement afin de partager le même droit à tout public. L’OPEDH reconnait l’importance de la médecine générale et s’engagera à soutenir financièrement son enseignement. La politique de santé de l’OPEDH mettra l’accent sur la prévention et aussi sur un système curatif, mais adapté aux besoins prioritaires de notre pays. Les buts de la politique de santé de l’OPEDH sont :

Prévention :

          L’action préventive portera avant tout sur une diminution des sources de contamination et sur la mise en place d’un système d’éducation sanitaire. Cette action tendra à motiver, mobiliser et amener la population à prendre en main ses besoins de santé sur le plan préventif, avec l’aide des organisations non-gouvernementales appropriées et du corps médical tout entier. Cette action de mobilisation portera sur les domaines suivants :

1-L’éducation sanitaire, nutritionnelle et de la population.

          Basée sur une conception des notions à transmettre, elle sera permanente et portera sur des messages clairs et précis popularisés par des moyens de communication divers (radio, posters, Sound-tracts, etc.). Mais surtout elle s’effectuera à travers la mobilisation générale des ressources humaines (élèves, églises, groupements communautaires, étudiants, etc.)

2-  L’action sur l’eau potable

Elle portera sur la construction de fontaines dans les zones marginales des milieux urbains et en milieu rural afin de permettre aux classes les plus défavorisées de disposer d’eau potable et ainsi de lutter contre les maladies à transmission hydrique. Une étude de révision du coût des prises domestiques en milieu urbain sera entreprise.

3-La vaccination infantile

          Systématique et généralisée, elle aura pour but de protéger les enfants  des maladies infectieuses. Elle se réalisera en permanence dans les services de pédiatrie des institutions de santé publiques et privées et sporadiquement sous forme de campagnes, minutieusement planifiées et exécutées de façon à assurer une couverture totale de la population cible.

4-L’assainissement du milieu et nutrition

          Étroitement lié à la politique de l’environnement de l’OPEDH, il se traduira par la lutte contre les conditions favorisant la formation de gites larvaires pourvoyeurs de moustiques, eux-mêmes responsables de nuisances sanitaires et de la transmission de maladies telles que le paludisme, la filariose lymphatique, la malaria. 

          Entre autre nous visons à une réorganisation des structures sanitaires publiques. À la rénovation et réforme de l’enseignement médical et paramédical. À un grand projet de construction d’hôpitaux et de dispensaires dans tout le pays.

          Nous de l’OPEDH, sommes convaincus que la santé et la nourriture sont la base même de la formation de capital humain car ses effets vont au-delà des conséquences du manque de revenus. La nutrition influe la santé. Pour nous, la santé est un droit. Ainsi en est-il, dans notre esprit et dans notre philosophie, du droit pour chaque Haïtien d’avoir de quoi se nourrir convenablement. Nous considérons que les liens entre la malnutrition et la maladie sont tellement évidents qu’aucune politique de santé, qui est un droit, ne peut faire l’impasse sur la nourriture.

          Pour nous, de l’OPEDH, éliminer la faim n’est donc pas seulement un devoir moral. Mettre fin à la faim est une priorité

tout à fait logique et naturelle de notre politique de mise en valeur des ressources humaines. La malnutrition en Haïti touche tous les groupes d’âge. Mais c’est chez les enfants d’âge préscolaire que ses effets sont les plus dévastateurs puis qu’elle constitue un obstacle majeur au développement intellectuel et à la performance scolaire. À cette fin nous proposons la création des cantines dans les écoles maternelles pour servir les enfants nécessiteux.

De la protection de l’environnement en Haïti:                                           

          Un bon environnement favorise une bonne santé pour les humains. C’est pourquoi le gouvernement travaillera également à l’assainissement de l’environnement, à sa protection et à sa préservation afin que notre patrimoine de ce point de vue puisse être florissant.

          Nous souhaitons faire de l’environnement, une réalité concrète, quotidienne et non une posture politicienne. Aussi, seules des politiques de longues durées mêlant action et réflexion seront susceptibles d’apporter des solutions durables. C’est le choix d’Haïti

          À l’avenir, il s’agira pour Haïti de se doter d’un parc d’usines de traitement de déchets avec un système de triage sélectif, de valorisation et de recyclage des déchets. Il faut garder à l’esprit que certains déchets peuvent représenter une

matière première pour de nombreuses activités industrielles et constituent, de ce fait, une richesse et une source de revenus à exploiter. Sans compter que ces gisements sont propices et favorables à la création de centaines de milliers d’emplois locaux.

          C’est pourquoi, nous poursuivrons cet effort en mettant en place des modes de production et de consommation économes en déchets et en énergie, grâce à la promotion de circuits courts et notamment avec une relocalisation en faveur de l’économie avec le « Made In Haïti », pourvoyeur également de nombreux emplois. En Haïti, comme partout ailleurs sur la planète, la préservation de l’environnement se vit au quotidien, c’est aujourd’hui, l’affaire de tous en faveur de tous et des générations futures. Afin de contribuer à la création d’un environnement durable dont bénéficieront les générations futures, l’OPEDH s’engage à faire de la protection de l’environnement une priorité absolue.

          La protection de l’environnement requiert une volonté politique, une implication forte des entreprises, des pouvoirs publics, de tous les citoyens, une évolution des mentalités et des changements de comportement de tous.

Pour protéger l’environnement, nous veillerons constamment à la récupération et au prétraitement de tous les déchets solides,

– Nous assurerons l’exploitation des bassins de prétraitement des déchets solides spéciaux,

– Nous effectuerons de façon régulière la maintenance et le nettoyage des bassins des unités de traitement des rejets liquides afin d’améliorer la qualité des eaux de rejet,

          Nous interdirons l’importation de voitures usagées de plus de 3 ans ainsi que des électroniques usées. (Ordinateurs, télévisions) des fournitures/meubles usagés.  Des vêtements usagés destinés au commerce. Et tout autre véhicule de transport usagés (bicyclette, moto)

L’état de l’environnement en Haïti montre sa dégradation progressive et dangereuse à tous les niveaux.

          Pollution de l’air et des eaux, énormes difficultés de collecter, d’évacuer et de recycler les déchets. Déboisement massif. Cette forte dégradation impose la mise en œuvre d’une stratégie nationale de protection de l’environnement et de préservation des ressources naturelles nationales. Il s’agit d’une part d’initier et d’appliquer un véritable plan d’action de développement durable visant la lutte contre les pollutions, l’amélioration de la gestion des déchets, afin de contribuer à résoudre les principales contraintes environnementales en Haïti à travers le boisement et le reboisement forestiers, la gestion saine des déchets.

          À l’instar de beaucoup d’autres pays, Haïti est fortement confronté au défi majeur du développement durable qui consiste à assurer à toute la population une meilleure qualité de vie, tout en répondant aux aspirations de tous au bien-être. En effet, son environnement ne cesse de se dégager et ses ressources naturelles s’amenuisent de plus en plus : déforestation, désertification, pollution de l’air et des eaux, problèmes des déchets.

          Dans l’objectif de relever ce défi du 21 e siècle, une stratégie nationale de développement propre sera initiée et mise en place. Celle-ci serait sous la tutelle d’un département ministériel en charge de l’environnement et la mise en œuvre d’un processus qui fait aujourd’hui de la protection de l’environnement une préoccupation majeure sur les plans politique, économique et social.

Deux axes fondamentaux dans le cadre de cette stratégie :

1.-Un plan d’action national qui renferme un ensemble de mesures et un vaste programme visant la protection de notre environnement et la préservation des ressources nationales. Ce plan prioritaire de développement durable sera préparé par le Secrétariat d’État chargé de l’Environnement de concert avec le ministre de la Santé, de nature à atténuer les grands problèmes environnementaux du pays.

2.- Un projet de Mécanisme de Développement Propre (MDP), dans l’objectif de profiter au maximum des potentialités offertes par ce Mécanisme, notamment en matière de transfert de technologies propres et d’amélioration de l’environnement. Ainsi les grands problèmes qui sont à la base de la détérioration de notre environnement écologique et socio-économique pourraient bénéficier du soutien du MDP.

                     Image d’Haïti dans l’insalubrité

        L’Électrification nationale et régionale

          L’électricité est cruciale au développement économique et à l’amélioration du bien-être social. Les entreprises, les industries, les habitations, les écoles, les hôpitaux et d’autres infrastructures essentielles ont besoin d’électricité pour fonctionner efficacement. Partout dans le pays, il existe un fossé entre la demande et l’offre d’électricité. Une augmentation considérable de la capacité de production d’électricité est nécessaire pour combler ce fossé. Cela nécessitera des milliards de dollars d’investissement d’où la nécessité de créer des partenariats avec les investisseurs du secteur privé pour répondre à ce besoin capital. L’investissement dans les infrastructures électriques doit faire partie de toute stratégie de développement économique.

          Amener l’électricité aux populations mal desservies est l’un des rares exemples d’ambition de l’OPEDH dans un pays rempli de priorités de développement concurrentes. Les pouvoirs publics, les sociétés privées, les banques et les institutions de développement doivent œuvrer tous sans relâche à l’objectif de l’électrification nationale et régionale.

          En Haïti l’électricité peut être générée par des ressources renouvelables (telles que le solaire et l’hydroélectricité) ou à partir de ressources non renouvelables. Une étude devra être entreprise par L’OPEDH pour vérifier et déterminer non seulementla demande actuelle en électricité mais aussi la méthode la plus économique et efficace de distribution d’électricité à travers tout le pays.

           Cette détermination dépendra du prix approximatif auquel on peut se permettre d’acheter l’électricité, le combustible et la technologie à utiliser, ainsi que de l’endroit où devrait se situer l’unité de production d’électricité. La détermination du budget approprié ira de pair avec le choix de la technologie de production d’électricité. Certaines technologies sont plus chères que d’autres, mais peuvent s’avérer souhaitables en raison de leur capacité à compléter leurs sources énergétiques lorsque la demande est plus forte, ou en raison de leurs avantages environnementaux perçus. La politique gouvernementale concernant le bilan énergétique global approprié pour le pays peut également peser sur la décision. Nous reviendrons sur cette question.

                             De l’Éducation

« L’Éducation est l’arme la plus puissante qu’on puisse utiliser pour changer le monde. »

          C’est bien connu : “il n’y a de richesses que d’hommes”. Et la jeunesse est le futur du pays. Nous estimons que la seule façon efficace de garantir ce futur reste et restera toujours la généralisation d’une éducation d’excellente qualité à travers la formation des jeunes de la plus tendre enfance jusqu’à l’université. Seule une bonne éducation et une bonne formation professionnelle permettront de préparer notre jeunesse à relever victorieusement tous les grands défis économiques, scientifiques, technologiques auxquels nous devrons faire face sur le chemin de notre développement. Dans le monde moderne sophistiqué et complexe, changeant très rapidement à cause des incessantes innovations technologiques, seul l’investissement dans l’intelligence, dans le savoir, dans l’éducation permettra à notre pays de s’adapter, de créer de la richesse et d’être compétitif.

          Seul le savoir permettra également à notre jeunesse de s’épanouir et d’accéder à d’excellentes opportunités professionnelles à l’échelle nationale et de représenter notre pays dignement à l’extérieur. L’éducation est le meilleur ascenseur social, spécialement pour les plus pauvres.

Promouvoir l’éducation, c’est promouvoir la méritocratie, c’est-à-dire l’égalité des chances entre tous nos enfants quelles que soient leurs origines sociales. L’éducation est à la fois catalyseur du développement de l’esprit du civisme et de la démocratie.

          C’est encore l’éducation qui permettra de mettre sur le marché du travail, à la disposition des entreprises nationales et internationales, l’indispensable main-d’œuvre qualifiée qui impulsera la relance économique et la réduction significative de la pauvreté. Une main-d’œuvre qualifiée, bien formée, compétente attirera également vers notre pays les entreprises internationales qui souhaitent contribuer à la mise en valeur de nos ressources nationales. Notre combat pour l’industrialisation et la modernisation de nos équipements ne peut reposer que sur l’investissement dans la matière de développement et tous les transferts de savoirs nécessaires grâce à la coopération internationale avec les pays les plus avancés.

          L’éducation est le plus puissant levier pour le progrès. Tous les grands pays occidentaux n’ont avancé en sortant de l’époque ténébreuse et irrationnelle du Moyen Age que grâce à l’éducation, à l’essor des universités, à la Révolution des savoirs qui a permis les progrès de la rationalité au Siècle des Lumières au 18eme siècle puis la révolution industrielle avec de grandes inventions au 19eme siècle. Celles-ci créeront la base et l’impulsion pour tous les grands progrès technologiques ultérieurs. Le Japon qui ne dispose pas de beaucoup de ressources naturelles doit ses progrès fantastiques et son niveau de développement actuel aux savoirs et aux innovations technologiques dans l’électronique et l’informatique. Après avoir commencé par copier de vieux brevets occidentaux, le Japon a innové de lui-même pour être aujourd’hui à la pointe des technologies les plus sophistiquées grâce à ses investissements massifs dans l’éducation et le savoir de sa jeunesse. C’est l’exemple que nous devons suivre pour transformer notre pays et en faire une puissance haïtienne respectée. Toutes les coopérations seront recherchées partout dans le monde à cette fin.

          Nous devons viser la révolution du savoir, c’est-à-dire la révolution de l’intelligence pour permettre à notre jeunesse de donner la pleine mesure de son potentiel humain. Par le savoir, nous devons constamment innover, créer, produire de la richesse. L’analphabétisme et l’ignorance sont au contraire les plus grands obstacles au développement.

C’est aussi l’analphabétisme qui favorise les manipulations grotesques de l’opinion par notre classe politique tribaliste. L’éducation ouvre l’esprit à la dialectique, à la contradiction, à la différence, bref à la modernité et à la tolérance. L’éducation permanente à tous les âges est absolument nécessaire pour permettre à nos concitoyens de vivre pleinement leur citoyenneté, de comprendre leurs droits et devoirs dans le contexte démocratique, et de se défendre comme il se doit, selon les règles du droit, dans les différentielles contentieuses faces à l’État ou à d’autres concitoyens.

          C’est l’éducation qui permettra le renforcement de la culture citoyenne, de la citoyenneté et permettra au citoyen éclairé, bien informé, d’assumer toutes ses responsabilités de citoyens responsables dans notre processus de reconstruction d’unité nationale en miettes et d’édification de l’État de droit. Le racisme, la xénophobie, le tribalisme, la haine aveugle et criminelle – qui incarnent la bêtise même – sont alimentés par l’ignorance et la meilleure manière de combattre ces fléaux est de combattre l’ignorance, la bêtise, l’analphabétisme.

          La lutte contre l’analphabétisme dans nos villes et provinces doit être intensifiée afin que tous les citoyens soient informés de leurs droits, des règles de l’État de droit et puissent acquérir les bases pour être efficace dans leurs activités civiques

et économiques. Les médias du service public seront mobilisés pour diffuser une culture civique.  Un peuple bien formé, bien éduqué et bien informé est moins manipulable par les pitoyables apprentis sorciers de la haine, la méfiance et la division. La division qu’ils propagent dans la société atteste de leur propre ignorance, faiblesse morale et intellectuelle.

          Pour atteindre ces objectifs essentiels de l’éducation pour tous à tous les âges, il faut de bons professeurs motivés à tous les niveaux, de bonnes écoles primaires, secondaires et des universités de qualité, d’excellentes bibliothèques, non seulement spécialisées, mais également pour le grand public qui pourra en permanence accroître son niveau de formation et d’information. Chaque municipalité sera tenue d’ouvrir une bibliothèque digne et d’avoir un programme de lutte contre l’analphabétisme. Pour que l’éducation atteigne ses objectifs auprès de toute la population, il faut également la mobilisation autour de ces objectifs des parents d’élèves et d’étudiants, bref de toute la société. Les parents doivent aider les enseignants à l’encadrement de leurs enfants : c’est aussi leur responsabilité et c’est la clef du succès de leurs enfants. Ceux-ci ne doivent pas être abandonnés à eux-mêmes après l’école.

Nous entendons restaurer dans toutes ses dimensions la crédibilité de nos écoles, universités et bibliothèques et donner à la fonction enseignante  le respect et la dignité qu’elle mérite.

            Il faudra viser à mieux stimuler les enseignants en les payant mieux dès que les conditions de notre relance économique permettront d’assumer cette charge salariale. Ils font un travail essentiel. Nous ferons de l’instruction publique un monopole d’État, c’est-à-dire qu’aucune école ne peut être en fonction sans l’autorisation du département de l’éducation Nationale. La concurrence doit être encouragée entre les écoles. L’uniformité de l’enseignement est essentielle.

          L’école devra renouer avec les valeurs d’excellence et l’État poussera le plus loin possible tous nos élèves et étudiants, et particulièrement les étudiants les plus doués pour leur permettre de côtoyer l’élite mondiale dans leurs domaines. L’enseignement à l’école primaire devra faire preuve de toutes les attentions car c’est à ce niveau que se mettent en place les bases des succès futurs. Tous les enfants devront être scolarisés, que ce soit en zone rurale ou urbaine :

la scolarisation des enfants est obligatoire et le gouvernement veillera à cela. Les enfants d’aujourd’hui sont les leaders, les médecins, les professeurs, les techniciens de demain. Ils sont particulièrement précieux pour nous et leur formation doit être de parfaite qualité et soutenue. Des écoles primaires devront être accessibles partout dans nos villes et campagne avec les livres appropriés et les enseignants nécessaires.

        Les écoles privées devront faire la preuve de leur qualité ou disparaître car l’éducation ne peut être une simple affaire de profits pour des propriétaires d’école irresponsables. Il faudra protéger les élèves et écoliers contre les aventuriers. Les bonnes écoles privées seront par contre des partenaires essentiels de l’État dans cette croisade en faveur de l’éducation, contre l’ignorance et contre le chômage. L’école et nos universités doivent redevenir des lieux paisibles de tolérance, d’apprentissage, de diffusion des savoirs, de réflexion, d’analyse, de méditation, des lieux d’ouverture d’esprit et de tolérance par excellence.  L’État de droit devra prévaloir dans nos écoles et universités pour y ramener la quiétude, la sérénité et l’ambiance nécessaire à la diffusion des connaissances et au travail académique.

          Pour que l’éducation soit efficace, il faudra veiller à la qualité des programmes, des enseignements généraux et spécialisés ainsi qu’à leur actualisation permanente.

La crédibilité de nos diplômes en dépend également. En la matière, il faut constamment s’adapter pour être efficace car le monde des savoirs évolue très vite. L’usage des tableaux numériques doit être encouragé. Tous les programmes scolaires devront à cet égard faire l’objet d’évaluation pour être certains qu’ils sont parfaitement adaptés à l’évolution de notre société, qu’ils sont conformes aux normes internationales et qu’ils permettent de fournir aux entreprises la main-d’œuvre qualifiée dont elles ont besoin.

          Pour favoriser les échanges interuniversitaires et l’accès de nos universités et centres de recherches aux grandes sources universelles du savoir, il faudra leur permettre l’accès à la toile, c’est-à-dire aux opportunités formidables qu’offre l’internet. Cela suppose des équipements en ordinateurs pour nos institutions académiques de pointe. Le gouvernement devra négocier les partenariats nationaux avec des entreprises et aussi avec des universités étrangères prestigieuses pour aboutir à l’objectif d’équipements, de modernisations et de compétitivité de nos chercheurs et leurs laboratoires. Ceux-ci devront apporter une contribution significative dans les recherches au niveau de l’agriculture et de l’industrialisation notamment pour favoriser l’essor de notre pays dans ces domaines essentiaux de notre économie.

          L’OPEDH mettra la réforme de l’éducation au premier

rang. Investir dans le système éducatif et les programmes de formation afin d’élever le niveau d’éducation et d’expertise technique de la main d’œuvre locale. L’éducation et la formation sont les mesures les plus importantes parce que même si toutes les autres conditions sont remplies, si la main d’œuvre locale ne possède pas un minimum de qualification, jamais les investisseurs ne migreront vers le pays.

          Nous soutenons toute réforme en profondeur du système éducatif qui vise à étendre l’enseignement primaire aux enfants d’âge scolaire, à décentraliser, diversifier et moderniser l’enseignement secondaire, à promouvoir un enseignement technique et professionnel adapté aux besoins de notre agriculture et industrie, et à orienter l’enseignement supérieur vers la satisfaction des besoins nationaux en cadres scientifiques et techniques et vers la recherche. Nous nous engageons à perfectionner et à étendre un système d’enseignement de base répondant aux objectifs du développement. Système tout à la fois homogène (c’est-à-dire le même pour tous) rentable et cohérent, et trouvant son fondement dans les valeurs culturelles nationales.

Une telle réforme passe par :

  1. Une augmentation significative de la part du budget national allouée à l’éducation.
  • Un relèvement du niveau de qualification professionnelle des agents éducatifs à travers le renforcement des programmes de formation initiale et de recyclage.
  • Une revalorisation de la fonction enseignante à travers la mise en place d’un plan de carrière, le relèvement sensible des salaires et l’octroi d’avantage sociaux pour tous les enseignants.
  • Une amélioration des structures d’encadrement, de supervision, de suivi et d’assistance pédagogique.
  • Une réorganisation et un renforcement, au niveau central et régional, des structures administratives et techniques chargées d’orienter et de coordonner les activités éducatives.
  • Une politique rationnelle de construction, d’extension, de réparation et d’utilisation maximale des locaux d’enseignement.

          Les objectifs et les modalités de la réforme à tous les niveaux seront largement diffusés et expliqués, de façon à obtenir le ralliement et l’adhésion des plus larges couches de la population. Seule une réforme globale et structurelle de notre système éducatif, basée sur une réelle volonté politique affirmée publiquement, et concrétisée par la mobilisation de toutes les ressources indispensables, permettra l’émergence d’un nouveau type de citoyen haïtien, ancré dans son terroir, fier de son identité culturelle, libéré de l’analphabétisme, engagé dans l’œuvre de développement national, ouvert au monde moderne, intégré au plan de la personnalité et libéré au niveau de la parole et de la pensée.  L’Organisation Progressiste d’un État de Droit en Haïti (OPEDH) est à ce prix.

          Le programme gouvernemental, présenté, vise principalement la réalisation de l’équité et l’égalité des chances dans l’accès à l’éducation et à la formation, notamment rendre obligatoire l’accès total à l’éducation, l’enseignement et à la formation pour la catégorie d’âge de 4 à 15 ans, l’adoption d’une discrimination positive au profit du monde rural et urbain et les régions souffrant d’un manque dans ce domaine, à travers la prise de décisions nécessaires en vue d’encourager la scolarisation des filles dans le monde rural, le renforcement du programme de soutien, et l’augmentation de l’enveloppe budgétaire allouée à ce système en vue de garantir la scolarité et d’élargir les cercles géographiques et les cycles bénéficiaires, outre la mise à jour du cadre référentiel relatif à l’encadrement de l’enseignement privé.

          Le programme gouvernemental de l’OPEDH visera aussi la réforme du système éducatif dans ses différentes dimensions religieuses, nationales et humaines, la mise en place de la nouvelle architecture linguistique, le soutien de l’enseignement des langues étrangères et l’amélioration de leur apprentissage

et la mise à niveau des établissements de l’enseignement primaire.  Pour atteindre ces objectifs, le gouvernement œuvrera à l’adoption d’une loi-cadre relative à l’exécution de cette réforme et l’activation de la commission ministérielle permanente de l’éducation et la formation. Ledit programme vise, de même, à lutter efficacement contre l’analphabétisme en accordant le soutien nécessaire à la commission ministérielle permanente afin qu’elle puisse s’acquitter de ses missions en partenariat avec l’ensemble des acteurs concernés. Il s’agit, de même, d’asseoir un système distingué de l’enseignement supérieur et améliorer les conditions pour y accéder à travers une série de mesures, notamment le relèvement du niveau de scolarité dans l’enseignement supérieur.

          Le gouvernement s’engage également à poursuivre le soutien social au profit des étudiants, la réforme du régime des bourses d’études et l’accès au logement universitaire par le biais de l’augmentation de la capacité d’accueil des cantines et cités universitaires, en permettant aux étudiants démunis de bénéficier de bourses, outre la réforme et le suivi des critères régissant leur octroi.  Il s’agit aussi d’assurer une offre élargie et intégrée en matière de la formation professionnelle en l’ouvrant à toutes les catégories et de garantir une complémentarité d’offre entre la formation professionnelle et l’enseignement scolaire et supérieur.

 Lorsque nous nous intéressons à la question de l’éducation nationale, c’est au cœur du déterminant le plus fondamental de l’avenir d’Haïti que nous nous intéressons. Tout au long de ces vingt dernières années, nous avons pu observer d’où vient le système éducatif haïtien, mais surtout où il en est aujourd’hui. Nous avons pu relever les atouts çà et là, mais aussi les faiblesses et les déséquilibres inhérents au système éducatif haïtien. S’il y a lieu de souligner les progrès réalisés en terme de scolarisation au cours des années, cependant, dans l’ensemble, l’état actuel du système éducatif haïtien est loin d’être réjouissant au regard des défis du monde contemporain et de la compétition internationale.

          C’est justement l’ambition de remettre sur pied le système éducatif haïtien, c’est l’ambition de faire compter Haïti à nouveau dans le monde contemporain, c’est l’ambition de faire compter à nouveau Haïti dans la marche de l’histoire, c’est l’ambition de redonner espoir aux générations à venir, c’est l’ensemble de ces modestes ambitions qui ont dicté et obligé l’OPEDH à s’aventurer dans le projet de réforme du système éducatif haïtien. Le manque de professeurs pédagogues ne permettra pas un changement rapide d’où la nécessité de recruter des gens qualifiés à l’intérieur comme à l’extérieur du pays pour diriger une nouvelle école normale supérieure.

           La réforme du système éducatif comprise ici est une

réforme ambitieuse de par ses intentions de transformer, en l’espace de quinze années, la société haïtienne en une société amoureuse de savoir, et de faire d’Haïti un pôle de savoir reconnu à l’échelle continentale. Quel que soit son caractère ambitieux, non seulement cette réforme se caractérise par des mesures efficientes et efficaces, mais de plus, c’est une réforme qui sera entièrement financée. C’est une réforme réalisable qui n’aura désormais qu’une seule vocation : sa mise en application. Cette réforme comprendra une campagne intense d’alphabétisation dans les sections rurales.

          Certains vous diront qu’il faut d’abord de l’eau et de l’électricité, qu’il faut d’abord des hôpitaux et des soins de santé, et ceci et cela. Mais au bout du compte, lorsque tous comprendront que sans l’éducation aucun progrès n’est envisageable, lorsque tous comprendront qu’il n’y a aucun avenir sans l’éducation, lorsque tous seront enfin prêts à rêver ensemble grand pour Haïti, en ce moment, tous, nous ferons ce que nous avons cessé de faire depuis plusieurs décennies : rendre à nos enseignants, à nos professeurs, à nos écoles et à nos enfants toute la place qu’ils méritent dans notre société. C’est le pari que fait aujourd’hui l’OPEDH.

                           La Technologie

          Le monde d’aujourd’hui n’est plus celui d’autrefois. Depuis l’émergence de la technologie, notre société globale ne cesse de changer. Force est de constater que les valeurs dominantes de notre ère sont la transformation, la transmission et la maîtrise des données. Nous vivons dans un monde informatisé dont le rôle central a été délégué aux nouvelles technologies, notamment à celles qui sont intimement liées à l’informatique. Dans une nouvelle Haïti, il serait impossible d’imaginer une société dépourvue de toute technologie tant l’importance dans la vie de tous les jours évolue constamment.

          Le développement des hautes technologies en Haïti telles que la technologie informatique, Internet et le téléphone nous permettra non seulement de déjouer les obstacles à la communication, mais aussi à combler le fossé entre les citoyens du monde entier. Toutes les institutions partout dans le pays auront accès à toutes formes de technologies.

          L’OPEDH considère qu’une bonne utilisation des technologies modernes nous permettra aussi de produire davantage de nourriture, de renforcer les moyens de transport et communication et d’offrir une plus grande panoplie de produits en tout genre. Autre avantage, et non des moindres : les découvertes médicales. Soit, des avancées qui ont profondément changé notre vie. Au bout du compte, nous avons besoin de technologies qui, en plus de contribuer à un quotidien plus sûr, l’embellissent.

          De toutes les formes de technologies, Haïti bénéficiera le plus c’est l’internet. L’Internet est donc un moyen de communication extrêmement large et très facile à utiliser, qui met des gens en relation et permet potentiellement à un nombre illimité de personnes d’échanger des informations en tout genre.

L’Internet, un extraordinaire outil d’accès à un ensemble quasi infini de ressources. L’Internet nous permettra de faire de nombreuses choses : Envoyer et recevoir des messages privés grâce au courrier électronique (e-mail). Consulter des informations diverses présentées de manière souvent conviviale et attractive sur le World Wide Web ainsi que produire soi-même, de manière relativement aisée, des pages Web et permettre au monde entier d’y accéder. L’Internet, un puissant outil de communication pour le commerce, l’administration publique et autre.

L’Internet, nous connaissons tous. Ce monde virtuel est le paradis pour ceux qui souhaitent apprendre, améliorer leur culture, découvrir de nouveaux domaines, ou encore communiquer. Dans le champ de l’éducation, les possibilités qu’offre l’internet nous permettent de bénéficier de la plus gigantesque source d’informations et de distractions jamais disponible, à portée de main.

Plusieurs sources de connaissance sont disponibles telles que les encyclopédies, les dictionnaires, les journaux, les livres… L’internet nous permet d’élargir grandement le champ de nos recherches sans bouger de chez nous et sans frais. Nous pouvons trouver des informations éducatives, rechercher des données, des documents, des images, des renseignements socio-culturels; les informations les plus récentes qui peuvent nous aider dans notre vie pratique, pour nos études, pour élargir notre horizon éducatif.

          L’Internet nous aide à améliorer nos compétences technologiques et informatiques, il nous familiarise avec le fonctionnement de ses pages. Aussi l’internet peut améliorer notre aptitude à la lecture. Par exemple, les sites pour enfants qui contiennent des exercices de lecture permettent d’apprendre aux enfants à lire tout en s’amusant.

        Dans le commerce, grâce à l’Internet, on peut se connecter avec d’autres lieux situés dans le monde entier. Le courrier électronique, l’email et les sites web étrangers permettent de prendre conscience des autres pays, des autres cultures et de mieux les connaître. De même, il nous permet par le biais des utilisateurs du (www.) web et du courrier électronique d’avoir les nouvelles fraiches de nos parents, de nos amis et de toutes les personnes que nous connaissons et de partager nos idées avec les autres.

                             De l’Agriculture

          Toute réforme agraire en Haïti doit être aussi transparente que révolutionnaire. Notre pays a besoin d’une agriculture moderne de grande productivité et d’une industrialisation accélérée pour donner au pays les moyens de son décollage économique. Augmenter la productivité agricole en assurant l’approvisionnement alimentaire de la population est une priorité nationale. Conscient de l’urgence, l’OPEDH s’engagera de réorganiser l’agriculture, ce qui consistera à céder à des paysans et à des membres de coopératives des terres en friche qui appartenaient jusqu’alors à l’État.

          Le développement économique de notre pays passe par le développement de l’agriculture qui ne se conçoit pas sans une amélioration profonde des conditions de vie du monde rural, tant du point de vue de l’éducation que d’autres biens essentiels tels que l’eau, l’électricité et les services de santé.

          Nous savons tous que la population haïtienne a augmenté depuis les dix dernières années, et nous devons maintenant moderniser notre agriculture, tant pour nourrir la nation que pour améliorer le niveau de vie des travailleurs agricoles en leur procurant un emploi productif. Tout doit être mis en œuvre pour préserver notre patrimoine foncier et assurer l’équilibre économique du pays en développant son marché intérieur.

L’agriculture, c’est une étape capitale pour l’avenir d’Haïti. Le développement efficace de l’agriculture en Haïti doit s’appuyer sur une triple série de mesures :

         1-  Mise en place à plusieurs niveaux d’un encadrement technique massif.

         2-  Création d’une animation/vulgarisation favorisant la réception active des travailleurs.

         3-  développement de la « collaboration des uns et des autres au sein de structures coopératives et socialistes de production, de transformation et de commercialisation ».                                                                                                                                                                                                   

          Il sera créé un organisme spécial dénommé: Institut National de la Réforme Agraire (INRA) en vue d’organiser la refonte des structures foncières et de mettre en œuvre une réforme agraire au bénéfice des réels exploitants de la terre. Cet Institut élabore une politique agraire axée sur l’optimisation de la productivité au moyen de la mise en place d’infrastructures visant la protection et l’aménagement de la terre. La création de l’INRA s’inscrit dans le cadre général d’une politique concertée de développement de l’agriculture haïtienne.  Afin d’être en mesure d’en analyser les divers aspects et de préciser leurs implications en matière de formation des futurs cadres de cette branche de l’économie nationale, il est utile de considérer ces points suivants :

1) Situation générale de l’agriculture en Haïti. 2) Conditions préalables pour son développement.-3) Conditions de recrutement des élèves-ingénieurs.-4) Orientation de leur formation.- 5) Insertion dans la vie professionnelle.

           Des agronomes bien formés travailleront sous la bannière du ministère de l’Agriculture, ils seront les représentants du INRA et responsables d’encadrer et supporter les paysans dans leur besoin, des semences sélectionnées seront mises à leur disposition.  Une grande distribution de terre sera effectuée partout dans la paysannerie tout en construisant un nouveau modèle productif, pour atteindre la souveraineté alimentaire en se fondant sur nos propres ressources et intrants locaux, ainsi que sur le sauvetage des savoirs ancestraux. Organiser la lutte en faveur de la production paysanne, de la santé, de l’éducation, de la culture et du sport dans nos communautés rurales.

           L’OPEDH, toutefois, est fortement convaincue que, si la terre se fait de plus en plus rare, il y en a encore assez pour faire vivre l’Haïtien des produits de sa propre terre et même produire un surplus pour l’exportation. Par ailleurs, compte tenu du fait que l’agriculture haïtienne ne représente pas moins du tiers du PIB (produit intérieur brut) et les deux tiers des emplois. Le développement d’Haïti passe nécessairement par le développement de l’agriculture. Et le développement de l’agriculture passe par l’affirmation et l’exercice effectif des droits du paysan, dans une nouvelle politique agraire que l’OPEDH s’engage à mettre en œuvre. Un droit fondamental qu’il convient de reconnaitre à la paysanne et au paysan haïtien, et dont la nouvelle politique agraire garantit les modalités d’application, c’est le droit effectif de propriété. C’est la garantie qu’ils ne seront pas dépossédés de leur terre par le gouvernement, les exactions de forces de répression ou les convoitises des puissants.

L’exercice de ce droit sera assuré par un ensemble d’actions qui comprendront :

  1. La réalisation d’un cadastre national, accompagné d’une vaste enquête statistique sur les dépenses des ménages ruraux, la consommation, la nutrition, les coûts de  production, les prix à la ferme et les prix aux marchés.
  • L’encouragement à l’organisation des paysans et des paysannes en coopératives et à la création d’actions communautaires pour faciliter la production, la commercialisation, le crédit et la défense des intérêts du monde paysan en général.
  • Le droit au crédit décentralisé, et libéré des contraintes que représente l’exigence actuelle d’une garantie immobilière, soit par substitution d’autres critères d’évaluation du risque, soit par une assurance-crédit de l’État.
  • L’extension de facilités de crédit au financement non seulement des intrants agricoles, des équipements, des installations de séchage et de stockage mais aussi de fonds de roulement destinés à se procurer des moyens de transports tels que les ânes, mules, chevaux et tous autres moyens adaptés aux conditions du milieu rural.
  • Le droit à un encadrement de qualité, tant du point de vue professionnel que du point de vue humain par l’intégration de l’encadreur aux besoins, aux sentiments et à la vie du monde rural.

          Dorénavant, les agriculteurs auront la possibilité de vendre directement leurs produits dans leurs localités d’origine, ce qui facilitera l’approvisionnement des consommateurs et fera baisser les prix. Le paysan peut bien s’enrichir, du moment qu’il produit beaucoup et bon marché.

Plus besoin d’aller très loin en ville pour vendre leurs produits. Telle est la philosophie du projet de l’OPEDH. Désormais la dignité du travail du paysan/fermier sera respectée et appréciée.

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                           L’Armée d’Haïti

En considération de la proposition d’une Armée – Avons-nous besoin d’une armée ?

          La création ou l’existence d’une armée est insoutenable et exigerait un très large budget. Où donc est la nécessité de cette armée, que nos finances dilapidées par les mauvaises pratiques administratives, sont dans l’impossibilité d’entretenir. Pour pouvoir maintenir une armée composée d’un grand nombre d’hommes/femmes il faut pouvoir les payer, les vêtir, les nourrir et les loger. L’existence de cette armée entrainerait d’ailleurs, avec les difficultés financières, d’autres conséquences. Sa présence ne serait-elle pas une cause permanente de conflits que nous devons éviter de toutes nos forces pour ne pas retomber dans les manœuvres politiques de déstabilisation de gouvernement et de coup d’état par les ambitieux de cette armée ? Une gendarmerie professionnelle serait beaucoup plus avantageuse pour maintenir l’ordre et répondre aux besoins de la population.

De la Gendarmerie professionnelle. Réforme du secteur de la sécurité

          Un gouvernement une fois établi, il est essentiel de procéder à une réforme totale du système de sécurité ou force de l’ordre du pays. Cela est indispensable si l’on veut instaurer un état de droit. La paix et un développement durables permettront aux populations de se sentir en sécurité et d’avoir confiance dans les institutions étatiques.

           La réforme aura pour but de garantir à l’État et aux populations une sécurité efficace et responsable. Elle modifie les institutions pour qu’elles soient plus professionnelles et pour qu’elles soient tenues de rendre des comptes. C’est un processus dirigé par les autorités nationales et la réforme doit

être menée sans discrimination et dans le plein respect de l’État de droit.

          L’OPEDH considère que ce secteur doit normalement comprendre des structures, des institutions et un personnel responsable de la gestion, de la garantie et du contrôle de la sécurité. Par exemple: les forces policières, les services pénitentiaires, les services de renseignement, des douanes et de la protection civile. Dans certains cas, le secteur comprend également certains éléments du système judiciaire appelés à connaître des cas de délit et de mauvais usage de la force. Le secteur de la sécurité doit également comporter des organes de gestion et de contrôle et, dans certains cas, peut faire appel à la participation de prestataires informels ou traditionnels de services de sécurité.

Le rétablissement de la confiance

          La réforme du secteur de la sécurité dans le pays est essentielle après tant d’années de criminalité de banditisme de toutes sortes. Il est en effet indispensable, en pareilles situations, de redonner aux populations urbaines et rurales le sentiment de pouvoir vivre sans crainte dans la sécurité et de créer (ou de rétablir) un climat de confiance entre l’État et les citoyens, faute de quoi une paix et un développement durables seront impossibles. Dans d’autres contextes, la réforme du secteur de la sécurité peut même empêcher qu’un conflit ou une crise n’éclate ou ne reprenne.

  Nous voulons d’une Gendarmerie professionnelle, préoccupée au service et à la protection des citoyens.

Une gendarmerie dont nous soyons fiers et que nous respections parce qu’elle fait, par sa tenue, son courage et son dévouement, l’honneur de la population. Nous ne voulons pas d’une gendarmerie qui fasse peur aux citoyens parce qu’elle réprime. Nous voulons d’une gendarmerie dans laquelle l’avancement se gagne au mérite et non aux relations et à la délation. Le mérite sera récompensé. Nous voulons d’une gendarmerie qui s’engage résolument aux cotés de la population, notamment par ses ingénieurs et ses médecins, dans la réalisation de l’effort de développement.

          Depuis environ une vingtaine d’années, Haïti est devenue plus que jamais le pays de l’insécurité. Avec une conséquence dramatique sur la crédibilité et l’image de notre pays, sur la vie des Haïtiens et sur l’activité économique. Un pays perçu comme dangereux du point de vue de la sécurité fait fuir hommes d’affaires, populations civiles, et contribue à l’isolement politique, économique et à la paupérisation générale de la population.  Notre pays paie au prix fort l’insécurité généralisée.

          L’OPEDH estime que la sécurité est un enjeu essentiel, fondamental pour unir le pays, pour rompre l’isolement diplomatique et économique du pays et attirer de nouveau les entreprises qui ont délocalisé, laissant au chômage des milliers

de nos compatriotes. C’est pourquoi, pour Haïti, il est grand temps de redonner à nos Forces de Sécurité leur prestige, leur crédibilité, leur honneur et tous les moyens matériels et humains pour assumer leur mission de service public en faveur du Peuple Haïtien, dans le respect des valeurs et lois de la République.  C’est ainsi que l’image de notre pays sera restaurée et que les Forces de sécurité retrouveront les faveurs de nos populations.

               Pour nous, les divisions et tensions doivent disparaître en leur sein au profit de l’unité grâce aux principes démocratiques d’équité, de justice, de transparence et de méritocratie qui devront y régner. Partout où il y a des injustices, des humiliations, des tensions surviennent et finissent par exploser en violence. Notre gendarmerie doit être le modèle du civisme et de l’intégration nationale par excellence pour le reste de la société. Le monde des Forces de sécurité nationale est si sensible et essentiel pour toute la nation que toute convulsion en son sein ébranle dangereusement les équilibres nationaux, spécialement dans un pays déjà si divisé et fragile comme le nôtre.

           Nous entendons ramener la sérénité au sein de nos Forces de sécurité en se penchant de façon sérieuse et responsable sur tous les problèmes humains et matériels qui minent cette noble profession en vue d’y trouver, dans le cadre

de concertations transparentes et justes, les solutions les plus pertinentes à tous les problèmes qui se posent. L’OPEDH se mettra donc à l’écoute constante, permanente de tous les corps habilles du sommet à la base, les associera a un dialogue ouvert, permanent et fructueux dans l’intérêt supérieur de la sécurité de toutes les populations résidant sur notre sol.

          Un Conseil de Sécurité veillera à entendre les doléances de nos policiers et gendarmes, et fera de son mieux, en saisissant le Président de la République et les ministres compétents, pour y apporter les solutions appropriées dans des délais rapides. Le Conseil de sécurité, par sa mission de veille, de consultations, de dialogue et d’information du Ministère de l’Intérieur travaillera sans relâche à anticiper tous les conflits, à devancer les problèmes et à favoriser, par l’écoute de toutes nos Forces de sécurité, la cohésion et le civisme indispensables pour assumer leur mission de service public conformément aux règles de l’Etat de droit.

          Le Conseil de Sécurité fournira des conseils au Ministre de l’Intérieur en ce qui concerne les décisions de promotion dans nos services de sécurité et sur toutes les reformes jugées nécessaires pour renforcer la cohésion et l’efficacité dans l’exercice de leur mission.

          Le Conseil de Sécurité de l’OPEDH  devra également maintenir un contact étroit avec toutes les organisations

nationales de défense des droits humains, et si nécessaire avec des organisations internationales, pour veiller à ce que la réflexion sur la promotion des droits humains dans notre société se poursuive au sein de nos Forces de sécurité et que des mesures appropriées, conformes au droit, soient prises lorsque des éléments de nos forces de sécurité viendront à être cités dans des violations des droits humains. Une telle démarche vise à restaurer la crédibilité de toutes nos forces de sécurité qui doivent pour ce faire être totalement exemplaires et irréprochables. L’impunité de quelques-uns entachera toujours la réputation du plus grand nombre à l’intégrité irréprochable. Il faut éviter cela.

           Nous considérons qu’il faudra donner à nos Forces de sécurité tous les moyens humains et matériels pour assumer efficacement, avec un maximum de protection et de sécurité pour la vie de nos policiers, leur mission, spécialement dans un contexte où les criminels font preuve de plus en plus d’audace et sont de plus en plus armés en raison de tous les trafics d’armes qui ont lieu dans tout le pays. D’après un rapport du chef de la police en Décembre 2018, il y a environ plus de 300.000 armes à feu dans la population. La pègre devra être combattue farouchement et efficacement grâce à une mobilisation maximale et concertée de tous nos corps habiles. Tout sera mis en œuvre pour la formation permanente de notre gendarmerie afin que les bavures dont se plaignent trop

souvent les Haïtiens ne se reproduisent plus jamais. Elles sont nuisibles à l’image de nos forces de sécurité et de notre pays qui est ainsi classé ou perçu comme un pays dangereux pour les touristes et les investisseurs

          La justice sera saisie des cas graves et le gouvernement veillera, dans le respect de la séparation des pouvoirs exécutifs et judiciaires, à ce que justice soit rendue aux victimes dans des délais rapides. L’impunité doit en la matière cesser.

Nous estimons que ces mesures générales créeront un climat propice à l’unité et l’efficacité de nos Forces de sécurité, à la restauration de leur dignité aux yeux des populations, des opérateurs économiques et renforcera l’État de droit et la cohésion nationale.

           Il faudra tirer toutes les leçons de l’histoire récente pour éviter de répéter les mêmes erreurs, les mêmes injustices, les mêmes ingérences politiciennes irresponsables d’une classe politique irresponsable, et défaillante. La reconstruction de notre gendarmerie se fera dans la concertation permanente, la transparence et l’équité dans le cadre de l’État de droit. Il nous faut une gendarmerie unie, forte et respectée partout dans le pays. Il nous faut une Gendarmerie aimée de son peuple.

          Toutes les suggestions, bien entendu, seront les bienvenues et cette rubrique recueillera tous les avis des experts, des membres de nos Forces de sécurité, et de nos populations susceptibles de renforcer les stratégies et méthodes pour atteindre ces résultats le plus rapidement possibles.

          L’OPEDH s’engage à accroitre considérablement les programmes des bourses d’études qui permettraient aux policiers d’étendre le champ de leurs connaissances dans tous les secteurs, y compris ceux de l’économie, de surveillance électronique, de construction, et des sciences de l’agriculture.

Nous nous engagerons solennellement à ne jamais demander à la police de se salir les mains et de se déshonorer dans des actions de répression. La Gendarmerie nationale est subordonnée au ministre de l’intérieur. Ce dernier dispose de la Direction générale de la Gendarmerie nationale et de

l’inspection générale des groupements qui relèvent directement de son autorité. La gendarmerie départementale comprend: Des unités territoriales – Des unités spécialisées – Des unités de surveillance et d’intervention et unités rurales.

  Le groupement est subdivisé en compagnies. En règle générale, on trouve une compagnie de gendarmerie départementale par arrondissement. Commandées par des officiers, les compagnies seront divisées en brigades territoriales. Il y a en principe une brigade territoriale par canton. Les brigades territoriales peuvent fonctionner de manière autonome ou être organisées en communautés de brigades. Chaque communauté de brigades est composée d’une brigade chef-lieu de communauté et d’une ou plusieurs brigades de proximité. L’action des unités territoriales est complétée par celle de diverses unités à vocation particulière:

  1. Élaborer des politiques, stratégies et plans nationaux en matière de sécurité.
  2. Renforcer les capacités de contrôle, de gestion et de coordination.
  3. Rationnaliser la législation relative au secteur de la sécurité.
  4. Mobiliser les ressources pour des projets de réforme du secteur.
  5. Dispenser des services d’éducation et de formation et mettre en place des institutions.
  • Suivre et évaluer les programmes et leurs résultats.

          Les unités de recherches: Ces unités se consacrent exclusivement à la police judiciaire. Elles assistent les brigades territoriales et prennent à leur charge les enquêtes nécessitant une technicité particulière ou une grande disponibilité, des pelotons de surveillance et d’intervention Implantés dans les zones les plus sensibles au plan de la délinquance, ils sont rattachés à une compagnie et sont chargés:

  1.  De renforcer, rapidement et à tous moments, sur leur demande, les brigades appelées sur les lieux d’un crime ou d’un délit, d’un incident ou accident, ou de tout autre événement troublant l’ordre public.
  2.  D’assurer, hors le temps de ces interventions, des missions de surveillance générale, de jour et de nuit, en complément des services effectués par les brigades territoriales.

Des brigades de prévention de la délinquance juvénile. Leur vocation principale est dissuasive et préventive. Elles interviennent en priorité dans les zones périurbaines sensibles où la gendarmerie a la charge exclusive de l’exécution des missions de sécurité publique et privilégient le contact régulier avec les mineurs en difficulté.

                             De la Justice

« Le plus grand bonheur du plus grand nombre est la mesure du juste et de l’injuste. » Bentham

          Le succès d’une réforme du secteur judicaire dépend essentiellement d’une réelle garantie d’un État de Droit. La réforme du système judiciaire constitue un pilier essentiel pour consolider la confiance et la crédibilité dans les institutions et l’édification d’un État de droit véritable. C’est pour cela que l’OPEDH lui a consacré une grande importance. L’OPEDH considère la Justice comme un rempart inexpugnable pour la défense de l’État de droit, et un fondement essentiel de la sécurité judiciaire et de la bonne gouvernance et un facteur d’impulsion du développement.  Le système judiciaire continue à être entaché de dysfonctionnements et de faiblesses.

          En plus de la lenteur et la complexité qu’il connait, et de ce qu’il présente comme manque de transparence et de carence de gestion moderne, les dysfonctionnements les plus dangereux du système judiciaire sont l’existence de certaines pratiques perverses qui ont touché les différentes composantes de la

Justice, et qui ont fait perdre, parfois, aux justiciables la confiance dans leur Justice.  Si le dysfonctionnement à caractère moral constitue un problème essentiel du système judiciaire, le diagnostic global et profond de ce système, tel qu’il ressort des différentes conférences du Dialogue national et des rapports nationaux en la matière, dévoile l’existence de dysfonctionnements et de manquements qui couvrent divers aspects du système judiciaire, et qui apparaissent à plusieurs niveaux imbriqués, pouvant être résumés comme suit :

                  Au niveau de l’indépendance de la Justice

           La Justice est empreinte, par le fait que le Pouvoir exécutif est doté, à l’égard de la Justice, de prérogatives incompatibles avec les exigences de l’établissement d’un Pouvoir judiciaire indépendant. Vient en tête, la subordination du ministère public et de l’inspection judiciaire au ministère de la Justice qui supervise également la gestion de la carrière professionnelle des magistrats. Cette situation n’est pas en harmonie avec les dispositions de la Constitution, qui a reconnu clairement le principe de l’indépendance du Pouvoir judiciaire des Pouvoirs législatif et exécutif. 

Au niveau des mécanismes de moralisation du système judiciaire

           Le système judiciaire, avec toutes ses composantes, souffre d’un manque de transparence, d’une faiblesse des mécanismes de contrôle et responsabilisation et d’une régression de l’éthique de l’exercice de la profession et de ses coutumes. Ceci ouvre la voie à des pratiques déviantes, à la diffusion desquelles contribuent certains citoyens consciemment ou inconsciemment ; ce qui ne concourt pas à la protection du système judiciaire et sa moralisation et affecte le rôle de la Justice dans la moralisation de la vie publique.  

Au niveau de la protection des droits et libertés par la Justice.

           La politique pénale est entachée de plusieurs carences qui apparaissent dans la faiblesse de sa coordination avec les autres politiques publiques, la faiblesse de la diffusion de la culture des droits de l’Homme y compris les devoirs qu’elle comporte, et la limitation des mécanismes d’investigation pénale. En outre, la Justice pénale se caractérise par une inflation des textes d’incrimination et de sanction comme principal mécanisme de lutte contre le crime. Aussi, est – il constaté, en ce qui concerne le régime des peines, l’existence de marges très larges entre leurs seuils minimum et maximum, ainsi que les critiques enregistrées à propos du système des établissements pénitentiaires et des conditions d’exécution de la peine.  

Au niveau des capacités institutionnelles du système judiciaire.

Malgré quelques réalisations palpables qui ont été accomplies, les différentes composantes du système judiciaire continuent à laisser apparaitre des indicateurs de faiblesse de leurs capacités,  professionnelles et le manque de compétences spécialisées. Ceci est dû, en particulier, à l’insuffisance des critères relatifs à l’accès à la magistrature et aux diverses professions judiciaires, et l’absence d’une stratégie claire et intégrée de formation et de qualification pour toutes les composantes du système judiciaire

          Il est constaté également l’existence d’une insuffisance au niveau de la situation matérielle de plusieurs catégories de personnes travaillant dans le domaine judiciaire et l’absence de véritables moyens pour les encourager et éviter toute tendance à céder à la corruption.

Au niveau des méthodes de gestion du service de la Justice.

           Le budget alloué au secteur de la Justice est empreint de faiblesse, ce qui affecte négativement la performance du service de la Justice et l’infrastructure des juridictions, dont une partie importante des bâtiments se trouve dans une situation inappropriée. L’Administration judiciaire souffre d’une insuffisance de déconcentration administrative et financière, l’adoption limitée des règles de la gouvernance moderne et la réunion des missions de responsabilité judiciaire et de responsabilité administrative au sein des juridictions.

          Pour faire contrepoids à l’Exécutif, aussi équilibré et aussi représentatif soit-il, il conviendra de garantir le fonctionnement d’un pouvoir judiciaire indépendant du pouvoir exécutif. Indépendance dont l’organisation et la pérennité sont la garantie de la sécurité des transactions et de la liberté des individus.

          Les objectifs de la réforme judiciaire consistent à consolider l’indépendance du pouvoir judiciaire, moraliser le système de la justice, renforcer la protection des droits de l’Homme et des libertés, améliorer l’efficacité et l’efficience de l’appareil judiciaire, étendre les capacités institutionnelles du système judiciaire et moderniser l’administration judiciaire. Cette réforme comprend aussi une bonne partie relative au diagnostic de la situation de la justice et aux difficultés qui entravent son bon fonctionnement. Cette réforme peut être considérée comme un plan d’action et une feuille de route à la disposition du gouvernement pour mettre en œuvre tous les outils nécessaires pour faire réussir ce chantier. Nous devons nous arrêter sur la réalité de la justice, ses points forts et ses points faibles, tout en appelant à la conjugaison d’efforts et à l’adoption d’une méthodologie de concertation et de dialogue.

          L’OPEDH mettra l’accent sur l’importance que revêt la réforme de la justice, tant pour le citoyen que pour l’État, estimant que l’on ne peut concevoir l’évolution d’un pays sans un système judiciaire dont les maîtres mots sont l’indépendance, la moralisation et la transparence. La qualité de la justice constitue un des mécanismes consacrant l’État de droit, il y a lieu d’accorder un intérêt particulier à la réforme de la justice qui d’après la Constitution est un pouvoir indépendant.

          En un mot, nous nous engageons à faire régner la loi, à respecter et à faire respecter la constitution. Dans cette perspective, nous nous baserons non seulement sur les institutions, mais aussi et surtout sur la qualité des ressources humaines. Cela suppose à la fois une fonction publique,

honnête, compétente, assurée de sa carrière et soucieuse du bien public, et tout un système d’organisation des droits des personnes et des groupes. Une nation dont les citoyens pratiquent le désordre et la corruption, est une société sans avenir.

           La Société Civile se devra aussi de jouer un rôle clair et précis en identifiant les différents à la base des disfonctionnements des Institutions judicaires, en proposant des alternatives de solution à travers des argumentaires de plaidoyer bien étoffés. En jouant ainsi ce rôle, elle pèserait sur les agendas des forces de sécurité en matière de lutte contre la délinquance et renforcerait un partenariat responsable avec les prestataires des services de sécurité en vue d’améliorer la sécurité locale et la justice de proximité.

                                 Création d’emplois

« Toute société qui prétend assurer aux hommes la liberté, doit commencer par leur garantir l’existence »

          Les statistiques des dernières années le prouvent : il n’y a pas de croissance économique en Haïti, la majorité des Haïtiens souffrent du chômage, du sous-emploi et du travail peu rémunéré.

L’un des grands défis du pays est donc de mettre en place les conditions idoines à la création d’emplois décents.

          L’OPEDH considère que la société a une responsabilité particulière à l’égard des citoyens, non pas seulement à cause des sentiments de frustration et de colère que leur non-emploi peut légitimement faire craindre (l’oisiveté est la mère des vices) mais surtout à cause du gaspillage considérable du capital social humain qui en résulte. Un tel gaspillage est d’autant plus déplorable que si les citoyens haïtiens veulent un emploi, c’est, tout naturellement pour avoir un revenu, lequel est souvent mis immédiatement au service de toute la famille. Mais le travail c’est aussi pour tout jeune, une source de dignité et un élément de son insertion dans la société. Un travail c’est d’abord et surtout pour nos jeunes une possibilité de s’exprimer.

Pour remédier au chômage des citoyens, nous proposons les mesures suivantes :

  1. Offrir aux employeurs des incitations, sous forme de diminution des couts salariaux, de subvention aux salaires ou d’exonérations fiscales afin de les amener à recruter des jeunes.
  2. Mettre en œuvre des chantiers de jeunesse et des programmes de travaux publics à haute intensité de main d’œuvres de façon à augmenter le taux d’occupation des jeunes.

               Étudier les possibilités de créer du travail par un     système dans lequel les pouvoirs publics, en collaboration avec les employeurs, élimineraient certains couts liés aux retraites et encourageraient les travailleurs âgés à partir en retraite afin de les remplacer par des jeunes.

  • Favoriser par des mesures concrètes   l’installation à leur propre compte des jeunes ayant reçu une formation.

          Il y a urgence si Haïti veut réduire son taux de chômage, estimé à 80%, il faudra qu’elle génère près de cent mille emplois par an… Ce ne sera pas une mince affaire. Les obstacles à un environnement propice au travail sont nombreux, comme l’on connait, par exemple la longueur ou les coûts et la complexité d’enregistrer une entreprise, l’application difficile des droits de propriété et des contrats, les obstacles bureaucratiques sur le commerce au-delà des frontières, les coûts élevés, le manque d’accès au crédit, les infrastructures pauvres, la limitation des capacités de construction.

          Autant de facteurs qui peuvent décourager de monter légalement sa petite entreprise et pousser les entrepreneurs à se tourner vers la précarité du secteur informel. Renforcer le secteur privé est une autre clé essentielle pour booster le marché du travail. À ne pas négliger aussi : la préservation d’un environnement sain pour attirer les investisseurs. Au gouvernement donc de créer des lois favorables à la création d’entreprise, de faire respecter les règles au niveau judiciaire, de lutter contre la corruption et bien sûr d’éviter l’instabilité et les manifestations de rue, qui font fuir les compagnies, et avec elles leurs capitaux.

          L’OPEDH mettra sur pied un programme destiné à abaisser le coût lié aux affaires en éliminant les barrières légales, normatives, administratives et institutionnelles qui empêchent le développement d’un secteur privé compétitif. Ce programme fournira notamment un cadre d’échange aux secteurs privé et public, afin qu’ils établissent des stratégies de développement et de croissance économique. Un tribunal chargé de résoudre les disputes liées au commerce injuste et aux pratiques des affaires sera établi.

          L’OPEDH sera appel aux Haïtiens de la diaspora pour transférer leurs compétences dans leur pays d’origine, face à face ou via les nouvelles technologies de l’information et de la communication. L’importance du travail des jeunes n’est pas à sous-estimer. Réduire de moitié le taux de chômage des jeunes pourrait apporter entre deux, et trois milliards de dollars à l’économie haïtienne.

          Quant aux femmes, qui souffrent aussi beaucoup du chômage ou de conditions de travail indécentes, le gouvernement ne restera pas indifférent il aura à former des groupes de soutien social qui garantissent leur existence et leur permettent de subvenir à leurs besoins ainsi qu’à ceux de leur famille. Quand on donne le pouvoir d’achat aux femmes, on donne le pouvoir économique à Haïti.

          Les femmes haïtiennes représentent plus de la moitié de la population et apportent au développement du pays une contribution dont chacun se plait à souligner l’importance,

surtout dans le domaine du commerce. Cependant, dans le domaine de l’éducation et de la formation, elles ne bénéficient pas encore de l’égalité des chances à tous les niveaux, qui leur permettrait de développer au maximum leurs capacités, tout en libérant leur créativité au service de la communauté.

            L’OPEDH estime qu’il faut faire aux femmes le part qui leur convient en ce qui concerne l’égalité des chances, l’accès aux ressources, l’épanouissement de leurs potentialités. Notre combat pour la reconnaissance et le respect des droits des femmes haïtiennes s’inscrit dans la perspective globale des changements nécessaires dans les domaines politique, économique, social et culturel. De façon plus spécifique, l’OPEDH s’engage à prendre les mesures suivantes :

  1. Faire consacrer par la constitution le principe « À travail égal, salaire égal »
  2. Faire ratifier et surtout appliquer la convention sur l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes dans tous les secteurs.
  3. Faciliter l’accès des femmes aux niveaux les plus élevés de l’éducation formelle (enseignement secondaire et universitaire) notamment en améliorant les conditions d’accueil et en organisant des campagnes d’information sur des professions jusque-là dominées par les hommes.
  4. Développer et élargir les programmes de formation professionnelle ouverts aux femmes ; assurer en outre
  • que les emplois qui leur seront confiés le sont sur la base de leur compétence, de leurs talents, non sur celle du sexe.
  • Promouvoir et assurer l’égalité de la femme en matière de crédit, d’assurance, de financement, d’achat et de location de biens immobiliers.
  • Nommer des femmes à des postes de haute responsabilité dans la fonction publique, de manière à réaliser un ratio équitable entre femmes et hommes, aussi bien au niveau des instances du gouvernement et du cabinet Ministériel que dans les Tribunaux.
  • Promouvoir une vigoureuse politique d’information, d’éducation et de changement de mentalités de façon à modifier l’image que les uns et les autres se font des femmes, et à faire mieux coïncider cette image avec la réalité des faits.

          Parallèlement à la politique de conservation des emplois et de création d’emplois nouveaux, l’OPEDH s’engage à faire respecter scrupuleusement les lois sur la couverture sociale et sanitaire des ouvriers et travailleurs ainsi que les dispositions établies par les conventions internationales sur le droit de grève, le droit de se grouper en syndicats et le principe de la liberté de négociation collective.

          L’OPEDH s’engage également à veiller à la couverture sanitaire des ouvriers et travailleurs dans l’atelier, par l’application stricte des lois, y compris un corps d’urgence dont les services seront orientés vers le traitement et le lancement d’un vaste programme de bénéfices sociaux. Un tel programme comprendrait :

  1. La création et la stricte application d’un code de travail moderne.
  2.  L’établissement, le control et le respect de sécurité et d’hygiène sur les lieux de travail.
  3. La construction d’un dispensaire, d’une pharmacie et d’un laboratoire d’examens dans la zone industrielle pour permettre aux travailleurs l’accès aux services et aux médicaments a un prix acceptable.

                     Des Affaires Étrangères

Le ministère des Affaires étrangères est « le symbole emblématique de notre souveraineté dans le concert des nations, le refuge de notre dignité face aux autres peuples du monde. »

          Le Ministère des Affaires Étrangères est le principal conseiller et négociateur du Gouvernement en matière de politique étrangère, de questions diplomatiques et consulaires. Le Ministère fournit également une expertise juridique sur les questions internationales. Dans la pratique internationale, il est le principal canal des communications du Gouvernement vers et à partir des États étrangers et Organisations internationales.

          Le Ministère, à travers ses services diplomatiques et consulaires, est chargé de faire entendre la voix d’Haïti dans les instances internationales, de veiller à la protection des intérêts d’Haïti et de s’assurer que les droits des ressortissants haïtiens sont respectés.

          Le rôle du Ministère est de reconnaître et comprendre les enjeux internationaux, opportunités et risques qui affectent Haïti et fournir des conseils et analyses sur la façon de mieux protéger les intérêts de notre pays. De cette manière, il contribue aux objectifs de transformation de l’économie et de la société haïtienne.

          Chaque année, le Ministère réexaminera les paramètres avec lesquels Haïti poursuit sa politique extérieure. Nous recherchons les enjeux actuels et les facteurs de changement. Nous cherchons à identifier les opportunités et les risques qui peuvent avoir un impact sur les objectifs de notre politique étrangère et périodiquement le Ministère organisera une conférence des ambassadeurs au cours de laquelle les priorités de la politique étrangère de l’OPEDH seront discutées.

Ce ministère a pour principales missions :

1.-L’exécution des formalités protocolaires de rédaction, de signature, d’autorisation législative internationale.

2.-La mobilisation des Haïtiens de l’étranger pour le développement du pays et leur intégration à la vie nationale.

3.-L’identification, recensement et suivi des Haïtiens de l’étranger.

4.-La défense des intérêts de l’État auprès des puissances étrangères.

5.-L’assistance aux autres ministères dans leurs rapports avec l’extérieur.

6.-La protection et défense des droits, des intérêts et séjour des Haïtiens à l’étranger.

7.-La préparation des travaux avec les organisations multilatérales et suivies de l’exécution de leurs   décisions et recommandations.

8.-La gestion des Ambassades et des Représentations auprès des pays tiers et des Organisations internationales.

9.-La gestion du protocole d’État.

10.-La gestion des rapports avec les agences spécialisées de l’ONU en collaboration avec d’autres Ministères concernés.

11.-La gestion des passeports et des visas spéciaux.

12.-La gestion diplomatique des relations bilatérales et multilatérales de l’État.

                                         De la Diaspora

          Nous, de l’OPEDH, voulons construire une société qui rende leur fierté à tous les Haïtiens tant ceux de l’intérieur que ceux vivant à l’étranger. Nous voulons construire une Haïti nouvelle, dont ils n’aient plus honte, ni eux ni leurs enfants ; servie par une politique étrangère systématiquement tournée vers la défense des intérêts du pays et de ses ressortissants. La nouvelle constitution visera à reconnaitre la double nationalité pour tous ceux qui pour une raison ou pour une autre se sont naturalisés. Plus de visa d’entrée et de sortie pour tout Haïtien. Nous demandons que tout Haïtien vivant à l’étranger, puisse voter au Consulat du lieu de résidence.

          Nous créerons au sein du Ministère des Affaires Étrangères, une direction des migrations et des Haïtiens de l’étranger. Nous mettrons sur pied des mécanismes pratiques, juridiques et institutionnels par lesquels les Haïtiens de l’étranger pourront prêter leur concours technique, financier, scientifique, social, culturel ou humanitaire, à l’œuvre de renouveau et de reconstruction.

Ces mécanismes comprendront notamment :

  1. Des accords spéciaux de coopération avec les pays où ils résident et les organismes internationaux dans lesquels ils travaillent, qui permettraient aux Haïtiens de l’étranger de contribuer par priorité à l’aide que ces pays et ces organismes nous fournissent ce qui aurait notamment pour avantage de rendre cette aide moins chère et plus directement opérationnelle
  • L’organisation de chantiers de jeunesse consacrés à des taches de développement tels que reboisement, alphabétisation, programmes de vaccination, qui permettraient aux jeunes Haïtiens de l’étranger de participer à l’œuvre de redressement national.
  • L’organisation de programmes de coopération avec les Universités, les centres de recherche et les laboratoires étrangers qui permettraient à des universitaires et scientistes haïtiens résidant à l’étranger de venir en Haïti, pour des périodes de courte durée, aider à dispenser un enseignement spécifique, organiser des séminaires   ou concevoir et organiser un programme de recherche.

 L’OPEDH entend proposer au pays une autre politique basée sur les principes de l’indépendance, de la dignité nationale, de la discipline et de l’intégrité territoriale. En tant que petit pays pauvre, aux ressources naturelles limitées, il va de soi que notre action extérieure ne pourrait en aucune façon, être basée sur la force. Mais nous pèserons d’un poids relativement important et notre voix sera écoutée, si nous relevons le défi des 35 dernières années de marche arrière, et arrivons à mettre en place un État de Droit soucieux de liberté et de progrès pour tous les Haïtiens.

           Réussir à mettre sur pied un système de gouvernement crédible et sérieux sera l’atout de notre diplomatie. Quelle plus éclatante démonstration en effet de notre maturité, du sérieux et du sens de responsabilité des femmes et hommes de ce pays, et quel exemple plus éloquent de notre capacité à nous dépasser pour les grandes causes et à devenir des partenaires crédibles pour une véritable politique de coopération.

          Pour l’essentiel il s’agira de dire « oui » à une coopération internationale aussi large que possible, mais « non » et cela de la manière la plus énergétique et la plus catégorique qui soit, à toute tentative de mise en subordination de la souveraineté nationale et a tout manquement à la dignité à laquelle notre pays a droit, notamment dans la personne de ses ressortissants, ou qu’ils se trouvent. Toutefois, cette coopération ne saurait constituer une fin en soi, mais un moyen et, plus exactement, un instrument au service de la politique du pays dans son ensemble, et, en particulier, de sa politique de développement, telle qu’elle sera définie par les instances nationales responsables.

Nous proposons une véritable politique de coopération au service de notre politique de développement qui comprendra :

La coopération Inter-Caraïbe – La coopération avec l’Amérique Latine – La coopération avec l’Afrique – La coopération avec l’Asie – La coopération avec tous les pays développés

                                Du Tourisme

          Le secteur touristique occuperait une place importante dans l’économie de notre pays. Le tourisme est un des secteurs les plus importants pour ce qui est de la croissance économique, des devises, des investissements et de la création d’emplois. Il met en jeu des investissements considérables de capitaux. Il en est même la première source de revenus substantiels pour les pays de la Caraïbe selon un rapport de l’Organisation mondial du tourisme sur le développement du tourisme dans le monde publié en 2003

 En effet, en 2003, selon ce même rapport, le tourisme a représenté 16 à 20 % des revenus de la Caraïbe, créé 300.000 emplois directs/temporaires, généré 25 milliards de dollars de flux d’investissement, avec une capacité de 37 000 lits classés (hôtels). Tout cela explique cette étroite corrélation qu’on suppose souvent entre tourisme et développement.  Mais à cause de l’insécurité et l’instabilité de nos institutions, Haïti n’a rien bénéficié dans ce domaine. L’objectif principal de l’OPEDH est d’explorer les aspects qui feront du tourisme une activité motrice du développement durable en Haïti

          Conscients que les paysages attrayants et la richesse d’un patrimoine ne suffisent pas à assurer le succès du secteur touristique, en l’absence d’une politique véritable et adaptée aux besoins du marché, les professionnels du Ministère du Tourisme insisteraient sur l’importance de considérer ce secteur comme un « secteur exportateur », une industrie motrice permettant de déclencher la profonde dynamique de croissance économique et sociale que le pays recherche toujours après plusieurs années de non ajustements et de réformes structurelles.

          Pour passer du stade artisanal à l’intégration du monde du tourisme industriel, des investissements massifs sont nécessaires. En effet, la promotion du tourisme en Haïti suppose des investissements importants surtout sur les plans de l’hébergement et des infrastructures. Le plan prévoit un investissement global qui exige une mise de fonds de plus de 100 milliards de dollars. Pour tranquilliser les bailleurs de fonds, il faudra que le pays puisse offrir un rendement interne de 12 % et un taux d’occupation de 60 % des hôtels.

          Le tourisme durable désigne toute forme de développement, d’aménagement ou d’activité touristique qui respecte et préserve à long terme les ressources naturelles, culturelles et sociales, et contribue de manière positive et équitable au développement économique et à l’épanouissement des individus qui vivent, travaillent ou séjournent dans ces espaces. Le concept de tourisme durable incite à placer l’homme et l’environnement au centre de toute réflexion sur les stratégies de développement de l’activité touristique. Adopter le tourisme durable, c’est aussi et d’abord affirmer la volonté politique de maîtriser son développement en répondant aux différents besoins des acteurs qui vivent sur le territoire concerné.

          Le développement d’un tourisme durable, qui offre des découvertes innovantes avec une implication de la population locale et une préservation de l’environnement, semble être vraiment judicieux et pouvoir répondre à des enjeux réels du développement durable en Haïti. Cependant, il faut être conscient que le tourisme, même durable, n’est pas la « panacée universelle » aux problèmes de développement. Il ne doit surtout pas devenir une « mono activité » qui pourrait conduire à une dépendance quasi totale, sachant que le tourisme en Haïti était presque non-existant pendant plusieurs années à cause des raisons citées plus haut et notamment dans les domaines de la diffusion de l’information et de la commercialisation des destinations.

            La formation du personnel touristique serait renforcée et diversifiée. Des écoles de formation supplémentaires seront créées aussi bien pour le personnel hôtelier que pour le personnel des bureaux de tourisme, le personnel des communications aériennes, routière maritime. L’étude des langues, de la géographie touristique, la formation des personnels de direction seraient assurées par l’État. De même que la formation et la sélection des guides.

          L’office du tourisme deviendrait un Ministère du Tourisme, du Patrimoine National et du Spectacle. Ce ministère serait chargé d’une mission générale de contrôle et de coordination. Un conseil central du tourisme sera créé qui comprendrait des représentants de ministères tels les Affaires Étrangères, l’Intérieur, les Finances, la direction des aéroports, de l’industrie de commerce, des Travaux Publics. Ce conseil serait placé sous la tutelle du ministre du Tourisme, du Patrimoine National et du Spectacle et fournirait son avis sur l’orientation des activités touristiques, sur les critères à utiliser pour la propagande touristique, à l’intérieur et à l’étranger.

                               De la presse

La presse, à cause de ses rôles de formation, influence et/ou manipulation de l’opinion publique, il est clair qu’elle représente un pouvoir dans l’État. Souvent, certaines décisions politiques ou juridiques ont été influencées par l’apparition de certaines informations dans la presse [parlée et écrite] Cela n’est pas une situation très confortable pour la presse, car elle doit faire un nombre accru de conditions de nature politique, économique et sociale qui, en somme, peuvent annuler l’efficace dans ses actions, la presse doit être indépendante et responsable; cela est relative autant au cadre national qu’international.

L’OPEDH fait appel aux journalistes de faire preuve de beaucoup de professionnalisme dans le traitement de l’information. En clair, il est demandé à nos confrères de véhiculer des messages positifs, utiles pour apaiser les cœurs et les esprits ; toute chose qui contribue à la stabilisation du pays tout en entier. Le rôle des professionnels des médias est très important pour gagner la confiance de la population et dissiper tout esprit de discorde vécue comme un drame pour nos compatriotes, où qu’ils soient. Le cousinage à plaisanterie, l’entente, le dialogue social, le bon voisinage sont des valeurs ancestrales auxquelles il faut revenir pour qu’il ait la paix, la cohésion sociale dans notre pays, l’OPEDH  estime que les radios de proximité peuvent faire des émissions dans ce sens. Faisons en sorte que l’insécurité, les actes de banditisme ne contrôlent pas l’information, Il y a aujourd’hui un dénominateur commun, c’est Haïti, ajoutant que le peuple haïtien a aujourd’hui soif de la paix, du vivre ensemble. Une fois de plus, nous demanderons le concours de la presse pour la réussite de ce chantier politique majeur pour faire des journalistes haïtiens des «soldats de l’information», afin de relever les défis du moment. En effet, la crise sécuritaire qui existe partout dans le pays a pris une dimension particulière à Port-au-Prince, où des gens de la société civile sont menacés et même tués en toute impunité. Une situation dramatique qui met le pays à la Une des journaux à travers le monde. En conséquence, l’image de notre pays est plus que jamais écornée.

Or, dans une démocratie où la population participe aux élections, le rôle de la presse en tant que quatrième pouvoir est essentiel. La formation de l’opinion des citoyen-ne-s, le débat contradictoire ne peuvent se réaliser sans des médias indépendants et critiques, qui rapportent, questionnent et mettent en perspective l’actualité. Des efforts de la presse pour couvrir les événements nationaux et internationaux, refléter le rythme de la vie sociale, découvrir des exemples et des modèles performants dans tous les secteurs, doivent être permanents. La presse doit également s’efforcer de rejeter les allégations erronées et dénaturées, de contribuer activement à la défense de la souveraineté, à la lutte contre la corruption et le gaspillage ainsi que la dégradation morale, en vue de créer un consensus social.

L’OPEDH demandera aux organes de presse de redoubler d’efforts pour mieux accomplir leurs missions. « En cette nouvelle conjoncture, les journalistes doivent promouvoir la créativité et poursuivre leurs efforts afin de développer le rôle de la presse, et contribuer davantage au développement, à la défense et à la dignité de notre Patrie ». Dans le contexte d’intégration internationale et de développement rapide des technologies de l’information et de la communication, le gouvernement fera appel également aux journalistes à chercher, à accéder rapidement aux nouvelles technologies et aux nouvelles pratiques professionnelles.

Nous devons considérer le rôle de la presse dans le développement de l’industrie touristique, puisqu’elle est considérée dans les Caraïbes comme l’un des secteurs économiques des plus porteurs. Regrettant qu’en Haïti, le grand potentiel touristique est ignoré par les gouvernements qui se sont succédés depuis la fin des années 60 et de conclure que le tourisme est mis en jachère tant que règnent la criminalité et l’insécurité dans le pays. Les médias de concert avec le département du tourisme assureront la promotion  d’Haïti sur les réseaux sociaux partout à l’étranger.

                                        Enfin

Nous savons qu’un grand nombre de nos compatriotes seront sceptiques sur nos chances de changer la marche des choses dans le pays mais nous de l’OPEDH, ne sommes pas sceptiques. Nous avons, au, contraire la profonde conviction que notre pays ne doit pas perdurer dans la corruption, l’indiscipline et la mauvaise gouvernance. Une Organisation Progressiste d’un État de Droit aujourd’hui, n’est plus simplement vertu. Elle est devenue nécessité. Ce qu’il nous reste à faire, à nous les consciencieux, c’est de concevoir et d’appliquer une alternative crédible, dans l’union qui fait la force. Nous devons réorganiser notre société sur de nouvelles bases, des bases si solides qu’elles empêchent a jamais le retour camouflé du désordre administratif et la corruption.

Au total, notre politique vise à :

Redonner au peuple haïtien le sens de son identité culturelle et de sa dignité nationale.

Reformer les institutions politiques existantes et, s’il le faut, en créer d’autres qui assureront une participation maximale du citoyen à la marche et au contrôle des affaires de l’État.

 Assurer la mise en place de structures (politiques, économiques, sociales, culturelles) qui permettront à notre peuple de libérer son initiative créatrice et de prendre en charge son propre destin.

Créer une véritable mystique du développement qui demande l’engagement et la participation totale de tous les Haïtiens du dedans comme du dehors.

Procéder à l’augmentation et à l’utilisation optimale de toutes les ressources nationales disponibles ou potentielles, dans le cadre de « compter sur soi d’abord »

 Garantir une distribution équitable des fruits de la croissance. Garantir l’indépendance nationale et notre autonomie.

Le Grand Défi…Nous avons une mentalité inférieure à celle de nos parents et grands-parents, toute notre attention est fixée sur les apparences et c’est là une des causes de la division qui existe entre nous et nous empêche de travailler ensemble.

Nous devons acquérir assez d’empire sur nous-mêmes pour mettre de côté nos différences mesquines. Il est tout simplement impossible de bien faire tant qu’on ne s’est pas débarrassé soi-même de tout sentiment de méfiance, de rancune ou d’hostilité à l’égard de l’autre. Nous devons concevoir cette vérité si l’on est sérieux pour un avenir meilleur en Haïti.

                En Matière de Conclusion

           Il n’y a pas pour Haïti une fatalité de la pauvreté. Notre pauvreté est surtout la conséquence des inconséquences des dirigeants antérieurs du pays, dont les seules motivations résidaient dans l’insatiable besoin de s’enrichir sans vergogne et sans retenue, au mépris de tout esprit de justice sociale. Le développement, pour l’OPEDH, c’est: affaire de volonté, d’efforts, de sacrifices. Donc affaire d’hommes et de femmes, d’un peuple fort et maitre de son sort.   

           Nous avons foi dans la capacité du peuple haïtien à prendre désormais en main son destin sans interférence étrangère, à l’assumer en pleine lumière, dans la discipline, et à réussir le pari du développement. Ce qui lui a jusqu’ici manqué le plus ce n’est ni l’intelligence, ni le courage ni la capacité de souffrir, ni même, à vrai dire, l’argent ou les ressources du sol. Non. Ce qui a le plus manqué jusqu’ici, ce sont des dirigeants capables, honnêtes et soucieux de l’avenir du pays tout entier et non de leurs intérêts personnels, des dirigeants qui montrent l’exemple du sérieux et du sens de responsabilités, qui mobilisent plutôt qu’ils ne découragent, qui éclairent plus qu’ils n’égarent, qui aiment leur peuple, honorent leur pays plus qu’ils n’exploitent l’un et humilient l’autre.

            Ces nouveaux dirigeants pour cette Haïti nouvelle,

l’OPEDH veut non seulement les offrir à la Nation, mais il est prêt à les rechercher en dehors de ses rangs. Nous sommes prêts à traquer les talents où qu’ils soient, quelle que soit leur couleur politique. Pourvu qu’ils soient animés de l’amour de la patrie haïtienne et disposés à travailler pour l’élimination de la pauvreté, le relèvement de l’honneur national et l’effacement de tant d’années de désordre administratif, de corruption et d’humiliations continues. Nous sommes appelés à justifier les sacrifices consentis par nos aïeux pour nous forger une nation indépendante.

          C’est parce que le bon sens, l’amour de la patrie et la volonté politique de changement n’auront pas fructifié en lui que l’Haïtien restera veule et impuissant, face à la présente situation dans le pays. Ce sera un malheur terrible pour le pays et le peuple, car il marquera l’échec retentissant de la gageure prodigieuse que le peuple haïtien s’efforce de gagner depuis 1804, la gageure que le nègre est digne d’être un homme et qu’il est capable de créer quelque part sur la terre, une nation solidement édifiée sur les fondements du droit, de la discipline et de la justice sociale.

 Nous ne voulons pas perdre la gageure. Nous ne devons pas perdre la gageure. Nous devons montrer au monde que nous sommes prêts à embarquer dans une nouvelle direction pour mener le pays au rang des nations les plus dignes du monde

   Il s’agit d’une campagne citoyenne de motivation pour contribuer à façonner à notre pays un nouveau destin, ce combat n’a pour grande ambition que de nous faire retrouver notre fierté en effaçant toutes flétrissures d’hier et de nous faire conquérir dans l’univers une situation morale digne de notre glorieux passé ; aussi de nous faire quitter la place, combien dégradante de pays : le plus pauvre de l’Amérique latine. Voilà pourquoi nous devons tous participer à cette campagne pour le bien-être de la nation toute entière et la dignité de tous les Haïtiens.

          Notre seule ambition est de produire un document qui porte l’empreinte de l’heure présente, l’écho des luttes du peuple haïtien, les stigmates de leurs misères et de leurs souffrances.

          En toute bonne foi et avec désintéressement nous dirons aux groupes et aux partis opposés qu’il leur faut trouver la formule d’entente : la préservation de notre souveraineté de peuple et de notre intégrité territoriale le commande. Aussi puisqu’il est encore temps, nous demandons à chaque citoyen à quelle classe qu’il appartient de veiller, pour prévenir tout geste de mépris de dédain et de désespoir funeste au patrimoine commun et capable d’entrainer dans l’abime notre chère Patrie Cette entente ne peut résider que dans le respect des droits de tous et de chacun. C’est à quoi nous convions tous ceux qui nous accordent leur attention en lisant ce document.

 Nous avons gagné en 1804 le combat pour la Liberté, maintenant, luttons pour réussir l’Égalité et la Solidarité dans la paix, le respect mutuel et la dignité.

Le changement que nous proposons  réclame un travail ardu car une culture viciée ne se change pas du jour au lendemain.

Nous de l’OPEDH pensons qu’à l’aide d’un cadre de régulation approprié, d’institutions de surveillance indépendantes et efficaces, d’un système de communication, de formation et de sensibilisation efficace, il serait possible d’arriver à des résultats impressionnants. Un véritable processus de management éthique, de gestion des risques éthiques et d’éducation citoyenne doit être mis en place. Pour assurer son succès, il faudra que des leaders fassent office de catalyseurs. Une mobilisation générale est nécessaire. Elle peut cependant émaner de diverses sources : citoyens, la diaspora (population, acteurs internationaux, acteurs politiques, etc.). En effet, des transformations peuvent s’amorcer, et ce, autant en suivant un processus bottom-up que top-down. Par contre, il est évident qu’une mobilisation simultanée de l’ensemble des acteurs pourrait créer la synergie nécessaire pour assurer les chances de succès à long terme d’une telle initiative qui n’est d’autre que l’instauration d’un gouvernement d’État de Droit.

L’ensemble des acteurs impliqués, directement ou non, dans la reconstruction et le relèvement d’Haïti doit comprendre que la corruption [incubatrice de vices] est un problème transversal qui touche tout le secteur public (finances publiques, justice, santé, éducation, etc.) et qu’il est impossible de la traiter isolément. Il faut faire de la lutte contre la corruption un objectif prioritaire en vue d’assurer le développement économique et social durable d’Haïti. Il est essentiel de mettre en œuvre un véritable plan d’action intégré de lutte contre la corruption qui permettra d’atteindre, de manière simultanée, de nombreux objectifs fixés par l’État haïtien en matière de développement (lutte contre le chômage, accès à la justice, contrôle de l’inflation, etc.).

Dans cette brochure, nous avons tenté de mettre en relief l’importance d’un «État de Droit » en Haïti. La corruption, la criminalité et l’impunité représentent un problème majeur en Haïti et leurs impacts sont considérables. Cependant, il est malheureux de constater que la lutte contre la corruption ne semble pas être une priorité absolue pour les [politiciens] dirigeants haïtiens. À l’instar de ce qui se passe ailleurs et dans de nombreux pays en développement, la lutte contre la corruption est vue comme un objectif de second ordre, un problème auquel on s’attaque une fois que les autres ont été résolus. Pourtant, la corruption constitue un frein considérable et, parfois, majeur à la réalisation de nombreux objectifs prioritaires en matière de développement tels que la réduction de la pauvreté, la lutte à l’inflation, la création d’emplois et la réforme des institutions.

Depuis les dernières années, on discute énormément des problèmes de gouvernance en Haïti, des pistes de solutions et des réformes à entreprendre.

Or, dans ces réformes, il y a un problème qui est trop souvent laissé de côté et ignoré, tel un éléphant dans un placard : il s’agit de la corruption. Dans l’absence d’un gouvernement d’État de Droit et une véritable prise de conscience collective de cette problématique et de ses impacts, toutes les réformes entreprises présentement risquent malheureusement de se solder par un échec ou un succès éphémère.

C’est aux cimes de cette noble pensée que les acteurs politiques Haïtiens doivent se hisser. C’est pourquoi nous vous offrons ce document.

POUR UNE HAITI MEILLEURE – SOYONS UNIS –  TOUS ENSEMBLE POUR LE PROGRES – NOUS SOMMES TOUS ENFANTS DE CETTE VIELLE TERRE Ravagée – SON SALUT EST NOTRE SALUT, SES MALHEURS, NOS MALHEURS.

Note : Dans la communauté haïtienne, Il n’est plus possible qu’une personne exprime son opinion sur un thème concernant la politique en Haïti  sans qu’on essaye de la classer candidat à la présidence, parfois pour la discréditer injustement ou pour l’exalter à l’excès. Mon ami Carlo n’a aucun envi d’être exalté.

Il n’a aucune ambition politique personnelle et n’a pas d’affiliation à aucun parti politique. Sa seule et unique ambition est de voir le pays progresser. Il souhaite que nos hommes et femmes politiques fassent preuve d’ambition, d’intégrité et d’efficacité.

Des réponses doivent être apportées aux problèmes sociétaux qui secouent notre pays. Des réponses qui vont plus loin qu’un simple colmatage et auront sur le long terme un impact structurel. Tout immobilisme est à rejeter, car notre pays ne peut se le permettre. Nous espérons que les jeunes accorderont une attention particulière à ce projet de gouvernement.

                                                                                 

Alix L. Fombrun

NOTES

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