Insécurité et banditisme : les rencontres en CSPN se suivent et les promesses se ressemblent, mais les résultats sont aux abonnés absents

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De Jean Michel Lapin à Ariel Henry en passant par Joseph Jouthe et Claude Joseph, les occupants de la Primature ont toujours tendance à presenter les rencontres en Conseil supérieur de la Police nationale (CSPN) comme une formule magique à l’insécurité grandissante, mais les stratégies demeurent stériles.

Mardi 7 septembre 2021 ((rezonodwes.com))–

Combien de rencontres en CSPN faut-il encore pour espérer des réponses à la violence armée, à la multiplication des cas de kidnapping et au crime organisé qui rongent le pays?

Combien de points de presse grandiloquents des chefs de gouvernement accompagnés des ministres et directeurs généraux de la Police nationale d’Haiti (PNH) en faudra-t-il pour constater des progrès annoncés sur le plan sécuritaire ?

Des questions qui interpellent autant que les annonces pour redresser la barre ont fait rêver et baver, rappellent des observateurs.

Lundi, à la residence officielle du Premier ministre, à Musseau, Ariel Henry s’est souscrit à la démarche en annoncant avoir réalisé un CSPN spécial pour rétablir la sécurité. Des décisions ont été arretées, des engagements formels ont été également pris pour freiner les derives, a-t-il informé.

Comme un cheveu sur la soupe, le chef du gouvernement de facto a évoqué la dimension dynamique de l’insécurité à Port-au-Prince et ailleurs. Rien n’est plus étonnant et détonnant d’entendre le Chef du gouvernement de facto souligner une amélioration, alors qu’aucune action n’a été jusqu’ici posée.

”Le gouvernement se sent préoccupé par l’ampleur de la situation. Il réitère son engagement à ramener la paix et la tranquilité dans les rues”, a renouvelé le PM Ariel Henry.

Des promesses habituellement renouvelées par les autorités de l’État pour justifier un faux-semblant d’avoir pu analyser et maitriser les contours du problème. La constante de la mise en scène est patente.

Après chaque retrouvailles en CSPN, il revient aux chefs d’informer d’un train de dispositions adoptées pour mettre les bandits hors d’état de nuire, renforcer la présence policière dans les rues et reprendre le controle des artères livrées aux mains des gangs. La même rengaine, les identiques effets d’annonce pour des résulats qui tardent à etre concrétisés dans le réel, soutiennent des interrogés.

C’est à bailler d’ennui ou à provoquer un haut-le-cœur révoltant.

Dans l’intervalle, à Port-au-Prince, le train de l’insécurité file à vive allure. Les cas d’enlèvement se multiplient, des détonations automatiques dans les zones conquises par des caids n’ont pas cessé, alors que de multiples familles fuient ces quartiers.

Il est fort à parier, et c’est gagné d’avance, que les engagements pris par les autorités ne se limitaient qu’à la simple frontière de la résidence officielle du Premier ministre et confortent la dynamique d’un exercice  de consommation médiatique.

Hervé Noel

vevenoel@gmail.com

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