Jovenel Moïse au pressoir d’un moralisme simpliste! par Camille Loty Malebranche

0
1697

Mercredi 8 février 2017 ((rezonodwes.com)).- En évoquant l’accusation d’un prétendu blanchiment d’argent, ressassée ad nauseam contre le président élu Jovenel Moïse qui en serait coupable, il faut bien poser deux questions pertinentes à nos moralisateurs : existe-t-il une économie saine dans le capitalisme financier mondial?




Comment faire face au statu quo de misères infrahumaines que l’instabilité politique causée par le tribalisme politicien dans l’histoire d’Haïti, d’une part et l’hégémonie prédatrice des puissances colonialistes et impérialistes d’autre part, sans une économie souterraine permettant la subsistance, quoique extrêmement précaire, d’une forte part de la population!? L’économie haïtienne étant fortement souterraine, une économie de débrouillardises paroxystiques où malheureusement se faufilent de dangereux criminels!…

Improductivité et pauvreté, causes causantes de la plupart des crimes.

Je dis que sans au préalable donner véritablement vie, sans démagogie, à la production nationale pour réduire la pauvreté, prétendre vouloir garder que ce qui est soi disant sain et moral, en excluant les innombrables petits revendeurs, les petits et moyens contrebandiers, ramènerait à détruire purement et simplement la vie d’une bonne part des masses qui deviendraient encore et de loin plus miséreuses qu’elles ne le sont déjà.




Hormis les transferts d’argent de la diaspora en Haïti, l’économie des trafics est fondamentale à la subsistance du pays, n’en déplaise aux hypocrites moralistes et faux puristes! Les trafics de toutes sortes sont hélas à Haïti ce qu’est en leur contexte particulier la vente du pavot à l’Afghanistan et l’exploitation paysanne du coca à la Bolivie. En dehors des crimes violents, du kidnapping, du trafic d’humains, du trafic sexuel, du trafic d’organes, des réseaux de crimes organisés de grands narcotrafiquants à combattre dans l’immédiat, tout le reste doit être traité avec discernement et délai, en temps et lieu parallèlement et selon une politique économique visant production et intégration sans faux semblant.

La mignardise des lurons moralistes occidentalistes

Quand j’entends des haïtiens invoquer les puissances occidentales, maîtresses du capitalisme mondial pour assainir l’économie haïtienne en la lavant de la corruption, je suis à la fois choqué par leur candeur infantile et attristé sur le sort du pays qu’ils prennent en otage par leur infantilisme, leur mignardise politique insensée. Je le redis, il n’y a pas d’économie saine ou morale dans un système mondial dominé par le capitalisme financier. Ceux qui implorent le nord, oublient-ils la crise de 2008 provoquée avec la complaisance de l’État en ces grands pays inféodés aux banques privées et à leur ordre de crédit exponentiel? Autant implorer des poules de nettoyer la fiente du poulailler où elles sont enfermées!

Comment peut-on demander à un ordre malsain d’assainir quoi que ce soit. Une économie de grandes puissances, assise sur le crédit et l’endettement du peuple, la pauvreté des masses et la précarité des classes moyennes; un système financier qui, après le colonialisme se permet d’intervenir directement par les industries du nord pour continuer à exploiter soit directement toutes les ressources minières du sud, soit indirectement par la spéculation boursière décidant du niveau de vie des producteurs, spéculation dictatoriale pouvant ruiner des travailleurs et des pays entiers en faisant monter ou descendre arbitrairement les prix des produits ou des ressources naturelles.

Pour revenir à Haïti, pays infra-idéologique (où nulle idéologie ni capitaliste ni socialiste n’est formellement applicable), le seul sens possible de la politique, doit être la productivité dans un contexte de stabilité et de continuité. Il faut que les présidences, à partir d’aujourd’hui mettent le cap sur l’agriculture et l’agro-industrie, ce que le président Jovenel devrait commencer dès ses premiers jours, lui qui connaît si bien les voies de la prospérité agricole et agro-industrielle.




Si le « nèg bannann », peut transformer le pays en grande entreprise agricole et agro-industrielle rentable de sorte qu’il puisse y avoir de vraies retombées positives pour tous, s’il peut faire d’Haïti une république bananière prospère pour réduire significativement l’extrême pauvreté et la misère, moi, il faut l’appuyer en son quinquennat, en attendant l’autre prochain quinquennat qui devra poursuivre dans la stabilité, la politique de la productivité, la production de la richesse. Après et après seulement, les décideurs haïtiens purifieront ce qui doit être purifié dans l’économie en choisissant loin des empires malsains du financiarisme des grandes banques prédatrices du nord, un système propre en soi et propre au pays.

Camille Loty Mallebranche

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.