Crise constitutionnelle et des droits de l’homme en Haïti. Les cliniques juridiques appellent le gouvernement américain à condamner les actions du président haïtien. «L’actuelle administration américaine ne devrait pas continuer la pression indue que l’administration Trump a exercée sur les acteurs haïtiens pour qu’ils acceptent un processus électoral inconstitutionnel», indique le communiqué.
Vendredi 19 février 2021 ((rezonodwes.com))– En solidarité avec la société civile en Haïti, l’International Human Rights Clinic de la Harvard Law School, la Lowenstein International Human Rights Clinic de la Yale Law School et la Global Justice Clinic de la New York University School of Law ont publié une déclaration appelant le gouvernement américain à dénoncer les actions du président Jovenel Moïse qui menacent les droits humains en Haïti.
Publiée le 13 février 2021, la déclaration décrit les mesures alarmantes prises par Moïse la semaine précédente qui menacent l’état de droit et suggèrent une escalade de la crise constitutionnelle. Parmi les nombreux problèmes cités, le communiqué note le refus de Moïse de démissionner après la fin de son mandat, la détention arbitraire de responsables politiques notables, la destitution des juges de la Cour suprême et la violence de l’État contre les manifestants et les journalistes.
Les cliniques juridiques basées aux États-Unis identifient la crise comme faisant partie d’une tendance à «de graves violations des droits de l’homme sanctionnées par l’État en Haïti» et craignent que l’affront continu de Moïse aux contrôles démocratiques de son pouvoir indique son incapacité à «superviser des élections libres et équitables pour sa remplacement. »
La déclaration exhorte l’administration Biden à tracer une nouvelle voie dans les relations américano-haïtiennes.
«L’actuelle administration américaine ne devrait pas continuer la pression indue que l’administration Trump a exercée sur les acteurs haïtiens pour qu’ils acceptent un processus électoral inconstitutionnel», indique le communiqué. «Au lieu de cela, l’administration Biden devrait soutenir la démocratie et les droits de l’homme et condamner les attaques de Moïse contre les institutions constitutionnelles d’Haïti. Sinon, Moïse pourrait être encouragé à restreindre davantage les droits de l’homme et la démocratie. »
La déclaration demande également aux États-Unis de mettre un terme aux expulsions, compte tenu de l’instabilité politique. «Depuis début février, l’ICE a expulsé plus de 600 personnes vers Haïti, dont beaucoup n’ont même pas eu la possibilité de demander l’asile. Ces vols ont inclus de nombreux enfants, nourrissons et femmes enceintes. »
La déclaration conclut en faisant des recommandations spécifiques au gouvernement américain afin de «soutenir l’état de droit en Haïti et [d’appeler] le gouvernement haïtien à respecter ses obligations internationales en matière de droits humains». Cette semaine, les organisateurs ont contacté l’ONU pour clarifier sa position sur la question.
Human Rights Program Harvard Law School
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