Camille Loty Malebranche : « Je souhaite la réussite de Jovenel »

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Je souhaite la réussite de Jovenel pour éviter un nouvel échec au pays…

Mercredi 14 décembre 2016 (rezonodwes.com).- Rendre le pays ingouvernable par une violence primaire partisane à travers un chaos artificiel politicien, tient du tribalisme politique et constitue de l’antipatriotisme criminel. C’est même la voie la plus sûre, la plus abjecte de détruire son propre pays et de prendre le peuple en otage!




Je soutiens Jovenel, le président élu, dont je souhaite la réussite car toute faillite politique d’un dirigeant de l’État dans le piteux et fragile état actuel d’Haïti sera un nouveau fiasco catastrophique pour le pays, un pays qui ne peut se permettre un nouvel échec! Car la vie sociopolitique et économique d’Haïti est devenue hélas, une suite de naufrages collectifs par les échouages politiques programmés surtout de l’intérieur selon les ignobles turpitudes d’un tribalisme partisan orchestrant du chambardement politique répétitif, de l’instabilité endémique et un chaos permanent, dont profitent sans cesse les clans de politicards voyous du pays et les contempteurs étrangers du peuple haïtien.

Je conspue la mentalité tribaliste de chefs de bandes qui surgit sauvagement à chaque élection en Haïti. Tant qu’il n’y aura un autre mode de transmission ou de prise du pouvoir, les élections sont et demeurent la seule voie de renouvellement des dirigeants de l’État. Et, dans la logique la plus élémentaire, une élection présidentielle signifie élimination de tous les candidats pour le triomphe d’un seul selon le verdict du scrutin. C’est là, le fatidique principe accepté dès le départ par tous les prétendants en lice. Donc, l’incontournable violence partisane explosant à tout résultat électoral, n’a rien de révolutionnaire mais du désordre fomenté par certains partis et secteurs trublions, en vue de conquérir le pouvoir, quitte à mettre le pays lui-même en péril au nom de leur clanisme partisan. 




Il n’est, dans le cas des actuelles violences post-électorales, nullement question de luttes de classes voire de révolte populaire contre une quelconque bourgeoisie malsaine établie, puisque les secteurs partisans qui mènent ces violences sont du camp bourgeois. Chaque candidat a son clan bourgeois auquel il est affilié. On a vu Lavalas à l’œuvre, chacun de ses deux chefs successivement présidents avait son clan bourgeois, et en rien, malgré tout leur flot de vocables populistes, ils n’ont été moins politiquement au service des « bourgeois » que Martelly, dans l’orientation de leur mandat! Bref, pour un pays désarticulé, miné, quasiment réduit au simple stade de territoire habité où tous services et administrations ne sont pratiquement que de noms sans quasi rien de structurellement fonctionnel ou d’institutionnellement efficace, parler de révolution socialiste, de révolution idéologique, est un peu de l’infantilisme quand nous savons combien d’écueils un pays idéologiquement révolutionnaire doit surmonter, et combien de ressources, il doit avoir pour résister dans un tel processus. On ne peut pas socialiser le vide! Un État sans rien : ni économie, ni force de sécurité viable, un pays physiquement et globalement fragile, comme Haïti, toujours au bord du gouffre à la moindre catastrophe naturelle, n’a d’autres voies révolutionnaires que la conquête de son existence administrative et matérielle mise à mal par l’abîme de toutes les misères qui l’affectent! Dans un monde multipolaire mais idéologiquement capitaliste, Haïti doit cheminer d’abord vers un seuil de structuration acceptable et opérer avec intelligence son propre système de développement humain et matériel en sachant jouer habilement à travers le ludique de la realpolitik contemporaine. Un difficile mais possible jeu de finesse entre les forces, extérieures, géopolitiques et mondiales! Voilà pourquoi tout parti qui cherche le chaos, est un ennemi mortel du peuple haïtien. Ceux qui, comme des bêtes de savane, profèrent de macabres menaces et harcèlent de paisibles citoyens, détruisent leur voiture, incendient des marchés publics, bloquent la circulation, rudoient des écoliers, sont des bandes partisanes à mentalité tribaliste. Le tribalisme est précisément l’ennemi majeur de toute institutionnalisation de la nation par un pouvoir centralisateur. S’il n’y a pas de tribus au sens propre en Haïti, il est malheureusement un tribalisme partisan des chefs politiciens, qui dès l’indépendance et la création d’Haïti comme État-Nation, se fout du pays, n’ayant aucune conscience de la primauté nationale sur les intérêts partisans et sont toujours prêts à tout détruire pourvu que le parti ou le clan érigé mentalement et activement en tribu, puisse mettre la main sur l’État perçu comme pactole partisan et industrie à jouir claniquement et tribalement au mépris du pays à gérer et de la nation à diriger et orienter vers le meilleur possible. L’on comprend alors que le pire que nous constatons comme une endémie mortelle dans l’histoire d’Haïti est la posture barbare des tribalistes politiciens.

Pour rejeter les errements destructeurs du tribalisme de certains partis et sans appui partisan, je soutiens froidement et rationnellement en cette conjoncture difficile, Jovenel, l’élu du 20 novembre 2016. En espérant que Jovenel saura dépasser toute partisanerie et toute intrigue clanique pour faire au moins, lui qui est dans l’agriculture et l’agro-industrie, que le pays, par une volonté politique forte imprimée à l’État – du moins ce qui en reste – soit tourné vers ces deux options fondamentales de sa vocation économique, options salutaires pour un début de retour à la productivité! Comme je l’ai dit ailleurs, Haïti et ce qui reste de l’État est un « pays infra-idéologique » où nulle idéologie ne peut être formellement mise en œuvre vu l’atypie de son délabrement extrême. Je le redis, c’est l’inventivité de tousses hommes et femmes d’élite, sans exclusive, érigés en faisceau pour constituer une élite véritable, active, libératrice et la mobilisation de tous les haïtiens de bonne foi qui peuvent opérer le miracle du relèvement d’Haïti. Pas l’appel aux voyous et criminels casseurs que font de piteux politicards mauvais perdants aux élections

Que cessent les dérives et déviances en chefs de bandes, de certains dirigeants de partis soi disant leaders, et contre le simplisme prétendument analytique de quelques journaleux sans discernement qui supportent la crapulerie tribaliste violente post-électorale qu’ils désignent comme révolte populaire et noblesse révolutionnaire à travers leurs billevesées burlesques qui feraient rire si la situation n’était tellement dangereuse et violente au pays, je dis que le bon sens des vrais patriotes doit l’emporter pour éviter un bain de sang sans conséquence qui ne ferait que bloquer et endeuiller encore plus le pays.




Malgré ce lugubre maelstrom post-électoral créé par pure bêtise politicienne partisane tribaliste, Bonne chance au peuple haïtien et au président élu Jovenel car il en faut beaucoup pour gouverner Haïti!

Comme je le dis toujours, vouloir diriger Haïti doit tenir avant tout, bien plus d’un sacerdoce patriotique que d’une quelconque quête de consécration personnelle!

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