Christophe décédé le 8 octobre 1820 ; Boyer de retour au Cap après 15 ans, déclare le 26 octobre 1820 que « Les temps de discorde et de division sont passés »

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Madame CHRISTOPHE et ses demoiselles furent sauvées du massacre. Le Président BOYER les fit venir au Port-au-Prince, et les combla d’attentions.Elles restèrent dans cette ville jusqu’au 1er août 1821 avant de laisser définitivement Haïti pour l’Angleterre via la Jamaïque.

« Toute ma gloire est d’avoir surmonté des difficultés infinies pour la pacification du Nord, sans avoir à déplorer qu’une goutte de sang ait été versé »,
Président Jean-Pierre Boyer.

Le film des événements du 8 octobre 1820

Le Roi Christophe Christophe assistait, le 15 août 1820, à la messe dans l’église de Limonade quand il fut frappé sur son trône d’une attaque de paralysie. Les populations lasses du joug du monarque s’agitaient fébrilement. Saint-Marc, le 2 octobre, se réclamait de la République et le 6 du même mois, le général Richard, gouverneur militaire du Cap, se mettait à la tête de l’insurrection dans la capitale du Roi Henry.

Christophe se sentant perdu et voulant tenter une suprême réaction contre son mal s’était fait tremper dans un bain d’alcool et de piment. La médication avait semblé réussir; le roi avait même recouvré l’exercice de ses membres quand debout sur le péristyle de Sans-Souci, au moment où il passait la revue de sa garde qu’il envoyait combattre l’insurrection du Cap, il s’affaissait à nouveau.

La guerre civile grondait autour de son trône ; alors seulement il comprit son impuissance définitive. Ramené dans ses appartements et trop orgueilleux pour recevoir les outrages de ses sujets, il se traversait le cœur d’une balle de pistolet. Le roi avait cessé de vivre le 8 octobre 1820.

Les partis politiques s’agitaient dans le Nord sans trop savoir au juste ce qu’ils voulaient. Boyer qui comprenait la gravité de la situation se portait en flèche sur le Cap-Henri et s’emparait de cette ville peu de temps après l’expédition de Saint-Marc.

Mercredi 8 octobre 1820 ((rezonodwes.com))–

Cap, 26 octobre 1820, à 10 heures du matin.

Cap-Haïtien, le 26 octobre 1820.
JEAN-PIERRE BOYER, Président d’Haïti.
Haïtiens!

Les temps de discorde et de division sont passés Le jour de la réunion et de la concorde, le plus beau de ma vie, est enfin arrivé.

Enfants de la même famille, vous êtes tous ralliés à l’ombre de l’arbre sacré de la liberté : la Constitution de l’État est reconnue dans tout Haïti : du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, la République ne compte plus que des citoyens dévoués à sa prospérité et à son indépendance.

Si, depuis quatorze ans, elle a fait le bonheur de ceux qui lui sont restés fidèles, elle fera également le bonheur de ceux que le rebelle CHRISTOPHE avaient entraînés dans l’erreur et qui se rallient aujourd’hui au gouvernement constitutionnel; mais pour parvenir à ce
résultat, il faut, haïtiens, que chacun se dépouille de tous sentiments personnels, de toutes prétentions particulières ; et qu’on ne songe qu’à apporter son tribut à la patrie, dédaignant tous ces avantages qui prennent leur source clans l’intrigue ou dans la faveur.

N’oublions jamais les noms de ces braves patriotes qui n’ont cessé de combattre le despotisme qu’en cessant de vivre ; ceux aussi qui, dans ces dernières circonstances, ont donné l’élan au vœu du peuple pour lui faire recouvrer sa liberté, sont dignes de la reconnaissance nationale ; ils l’obtiendront. Je regrette que le sang, dont je serai toujours avare, ait coulé le 18 de ce mois : toute ma sollicitude tendait à l’épargner. Mon ordre du jour du 17, envoyé exprès au Cap par mes aides de camp, n’a pas pu y arriver assez tôt pour sauver la vie au fils de CHRISTOPHE et à quelques officiers qui s’étaient fait trop remarquer, en exécutant ses ordres barbares.

Haïtiens, le passé est oublié. Je le déclare solennellement :

Ouvrez vos cœurs à la confiance ; empressez-vous de concourir avec le gouvernement à consolider l’indépendance du pays.

Dépositaire de la tranquillité et de la prospérité publique, le Président d’Haïti, le premier, n’épargnera ni peines, ni soins, pour faire son devoir; que tous les citoyens imitent son exemple, et les plaies que la guerre civile a faites à la patrie seront bientôt fermées.

Haïtiens! rendons grâces à l’Être-Suprême qui nous a permis de nous réunir pour nous donner mutuellement le baiser fraternel ; invoquons sa toute-puissance, afin qu’elle nous inspire des idées de paix et de sagesse, et que nous puissions laisser à nos enfants, une existence assurée, un pays libre et indépendant.

Vive la République !

Vive la Constitution!

Vivent la liberté et l’égalité !

Donné au Palais national du Cap-Haïtien, le 26 octobre 1820, an xvii.

Signé : BOYER.
Par le Président :

Le Secrétaire général, signé : B. IHGWAC .

recherches : cba
ouvrages consultés :Recueil général des lois et actes du Gouvernement d’Haïti, depuis la proclamation de son indépendance

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