14 octobre 2025
Le blocage d’Haïti : l’absence d’investissements dans les ressources humaines
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Le blocage d’Haïti : l’absence d’investissements dans les ressources humaines

L’investissement dans l’humain ne se limite pas à la scolarité ; il s’agit d’un ensemble de mesures intégrées. Lorsque la population est marginalisée et n’a aucun accès aux services de base, comme l’eau potable, ou lorsqu’elle ne dispose pas de logements décents répondant aux normes sociales, l’État central fait défaut dans sa mission de planification et de protection des citoyens.

Dans ce contexte, il est crucial de prendre en compte la dignité humaine. Trop de Haïtiens vivent dans des conditions dégradantes, comparables à celles d’animaux sauvages dans une savane. La question de la propreté, de la gestion de l’environnement immédiat et global s’inscrit également dans la logique de l’investissement dans l’humain.

Les travaux de l’économiste Alfred Sauvy apportent un éclairage pertinent sur cette problématique. Selon sa théorie du déversement, les progrès techniques dans un secteur économique entraînent le transfert des emplois vers d’autres secteurs. Mais ce processus nécessite une reconversion professionnelle et une adaptation des compétences. En Haïti, l’absence d’investissement dans l’éducation et la formation professionnelle freine ce transfert, maintenant une partie significative de la population dans des emplois précaires et informels.

Sauvy, qui a également introduit le concept de Tiers Monde, soulignait que les nations marginalisées aspirent à la reconnaissance et au développement. Haïti illustre parfaitement cette situation, où la population reste exclue des services essentiels et des opportunités économiques.

L’économiste insistait par ailleurs sur l’importance de l’investissement dans l’humain pour garantir un développement durable. Éducation, santé et formation professionnelle constituent des leviers essentiels pour sortir de la stagnation économique et de la marginalisation sociale. Enfin, sa critique du malthusianisme rappelle que la croissance démographique, loin d’être un obstacle, peut devenir un atout si elle est accompagnée de politiques publiques adaptées.

Ainsi, pour Haïti, il ne s’agit pas seulement de distribuer des ressources ou de critiquer la situation actuelle, mais de mettre en œuvre une vision à long terme : revaloriser la jeunesse, promouvoir le travail comme valeur humaine, investir dans l’éducation, la santé et la formation, et améliorer l’accès aux services de base. Ces actions sont indispensables pour briser le cercle vicieux de la pauvreté et de l’exclusion.

Alceus Dilson, Communicologue, juriste 

E-mail:alceusdominique@gmail.com

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