Haïti, la Prostitution Infantile Légalisée à Mots Couverts : 3 Questions au Président Jovenel Moïse

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Vendredi 7 août 2020 ((rezonodwes.com))– Dans un sens, l’histoire de la publication de ce nouveau code pénal a commencé avec la rumeur d’un Sénateur de la République qui, dit-on, aurait présenté au Parlement un projet de loi de mariage homosexuel en Haïti. Entre rumeurs et faits, personne ne connaissait la vérité. Donc, une fois de plus le Parlement Haïtien a réalisé un coup de maître.

Alors qu’ils étaient déjà près à soumettre le projet de loi à l’Exécutif, la chambre législative arrivait à détourner l’attention de la population sur leur démarche tout en faisant croire qu’il s’agit de simples rumeurs. Bravo! Quand on n’a pas envie d’inviter les gens dans votre affaire, la meilleure stratégie est de créer des diversions dans la presse pour changer de discours. Haïti est un pays à coup de slogans! On s’en fiche de toute question sérieuse, d’ailleurs.

Maintenant, dès qu’on adresse un problème moral en Haïti, certains vous disent, “pourquoi ne pas plutôt parler du problème de la misère, de l’insécurité, et de de l’insalubrité”. C’est comme si en dehors de ces problèmes il n’y en pas d’autres. Pour preuve, on a vu la réaction du Président de la république, Jovenel Moïse, dans une vidéo de quelques minutes qui circulait sur les réseaux sociaux. Le Président a dénoncé ce qu’il appelle “l’hypocrisie haïtienne”. Mais de quelle hypocrisie parliez-vous Mr le Président? Voulez-vous dire le refus de toucher la plaie du doigt? Autrement dit, êtes-vous aussi coupable de ne pas pouvoir adresser un problème moral spécifique sans pour autant tomber dans des généralités?

Vous voyez! Du parlement à la présidence, la logique est la même, celle de tourner autour du pot, parler de tout et de rien mais sans jamais toucher au problème posé. En dissertation on appelle cela “hors-sujet.” Généralement, les politiciens haïtiens sont des experts en “hors-sujets”, soit ils le font par exprès ou par manque d’éducation. Peu importe le cas, leur seul recours c’est l’évitement. C’est-à-dire, ils vont éviter un danger qui relève de leur responsabilité.  Malheureusement, on ne peut résoudre aucun problème ainsi. Qu’arriverait-il si les médecins soient tentés d’éviter les malades coûte que coûte?

Dans ce texte, j’adresse l’ambiguïté que comportent certains articles du code pénal traitant sur la moralité, particulièrement l’article 304 et l’article 384. Ceci étant dit, pour étayer la logique de mes arguments, j’utilise ici deux personnes que je nomme Mr Libertin et mademoiselle Gogo, étant âgées respectivement de 75 ans et de 15 ans. Retenez aussi que je souligne certains mots dans les articles en vue de faire ressortir les lacunes morales qui s’y trouvent.

L’article 304 dispose :

Le fait par une personne, à des fins d’ordre d’inviter, engager ou inciter une personne mineure âgée de quinze (15) ans au plus à la toucher, à se toucher ou à toucher un tiers, directement ou indirectement, avec une partie du corps ou avec un objet est passible d’un emprisonnement de un (1) an à trois (3) ans et d’une amende de 25 000 gourdes à 50 000 gourdes, ou de l’une de ces peines.

Quelqu’un dit, “où est le problème ici?” L’omission du verbe “accepter” dans l’article. Remarquez-vous les verbes “inviter, engager, inciter” soulignés (par nous) dans l’article? Ces verbes traitent de l’action de Mr Libertin, et non l’inverse. C’est-à-dire, Mr Libertin, pris en flagrant délit de prostitution infantile, se défendra ainsi devant la loi, “Ce n’est pas moi qui ai entamé le processus, c’était plutôt mlle Gogo. Autrement dit, je n’ai ni invité, ni engagé, ni incité mademoiselle Gogo.

En fait, Je ne suis que sa victime. D’où, la vraie victime (mlle Gogo, une mineure de 15 ans) peut passer pour coupable, et le coupable (Mr Libertin, un pervers de 75 ans) passer pour victime. Ici, l’article 304 bénéficie d’un flou juridique. On utilisera cette faille pour contourner ou éviter toute action pénale contre Mr Libertin. Et puisqu’il n’y ait aucune peine prévue, l’acte est par contre, acceptable. Disons mieux, légal.

L’article 384 dispose ainsi: Le fait de solliciter, d’accepter ou d’obtenir, en échange d’une rémunération ou d’une promesse de rémunération, des relations de nature sexuelle de la part d’une personne mineure qui se livre à la prostitution, y compris de façon occasionnelle, est passible d’un emprisonnement de deux (2) ans à trois (3) ans et d’une amende de 50 000 gourdes à 100 000 gourdes. Est passible des mêmes peines le fait de solliciter, d’accepter ou d’obtenir, en échange d’une rémunération ou d’une promesse de rémunération, des relations de nature sexuelle de la part d’une personne qui se livre même occasionnellement à la prostitution, lorsque cette personne présente une particulière vulnérabilité, apparente ou connue de son auteur, due à une maladie, à une infirmité, à une déficience physique ou psychique ou à un état de grossesse.

Cette fois-ci le verbe Accepter y est, y-at-il encore un problème? Oui. Remarquez bien les mots “en échange d’une rémunération ou d’une promesse de rémunération” soulignés (par nous) dans l’article 384. Cela veut dire que l’article ne sanctionne pas une relation sexuelle consentante et libre entre Mr Libertin et Mlle Gogo. Par exemple, les deux personnes pris en flagrant délit, se défendent: “il n’y avait pas eu d’échange ou d’une promesse de rémunération entre nous. Ce n’était qu’un acte consensuel entre deux personnes consentantes, sans échange d’une rémunération ou d’une promesse de rémunération.” Cette position est maintenue et par Mr Libertin et par mademoiselle Gogo. Conséquemment, puisqu’il n’y avait pas eu d’échange ou de promesse de rémunération entre les deux personnes, la relation sexuelle entre la mineure de 15 ans (mlle Gogo) et l’adulte de 75 ans (Mr Libertin) est aussi acceptable, voire légale.

Le drame dans ce cas est que le plus faible devient doublement victime. Mr Libertin sait très bien que la petite fille subit la situation, qu’elle est avec lui par nécessité et pas par envie. Voilà encore ce qui est dégradant et dangereux. Dégradant parce que cela favoriserait du coup la montée de la prostitution infantile. Dangereux parce que les pédocriminels organiseront des réseaux constitués de pédophiles voyageurs. Ils vont bien s’informer sur la situation du pays, les peines encourues, le niveau d’équipement et logistique de la police avant de venir abuser nos enfants en Haïti, question d’assouvir leurs fantasmes. Les pères de familles seront évincés par les sugar-daddy. Quel père de famille donnerait la main de sa fille à un proxénète? Justement, cela sera possible parce que le type d’enfants qu’on aura choisis appartiendra à des familles déstructurées. Et puisqu’il n’y a pas de provision légale, les balises morales seront bousculées. Elles seront bousculées pour se plier devant “la loi.”

Mais vous dites, “vous exagérez!” Supposons que vous êtes tenté de coucher la fille mineure de votre voisin. Votre conscience vous dit, “ce n’est pas bon de coucher une fille mineure” Mais, réalisant que la loi ne sanctionne un tel acte, vous vous dites, “je peux toujours faire ce que je veux. Autrement dit, coucher la fille de 15 ans car ce n’est pas illégal”. Logiquement vous avez raison. Sauf que votre décision de coucher cette fille est renforcé un vide juridique. La réflexion devient alors, “puisque la loi ne sanctionne point celui qui couche une fille de 15 ans, est-ce pour autant une bonne chose à faire?”  Votre question se relève d’ordre moral. En d’autres termes, si la loi n’a pour base la justice et la moralité, elle peut-être fondamentalement être pervertie.

En légalisant la prostitution infantile en Haïti, on déconstruit du même coup la famille haïtienne, symbole de la plus petite unité de toute société. L’histoire regorge d’exemples de fiasco de groupes, de communautés, et même de certains peuples. Demandez à l’économiste américain, le Dr

Thomas Sowell comment on a déconstruit les familles noires des Etats-Unis, il vous répondra. En fait, la communauté noire aux Etats-Unis dans les années 1920 avait un taux de non-emploi plus faible que celui de la communauté blanche. Le déclin général a commencé dans les années 1960 avec la politique de l’Etat providence qui, au lieu de challenger les plus vulnérables pour les forcer à sortir de la pauvreté, a plutôt renforcé la mentalité de l’Etat providence parmi les pauvres. Le père de famille est simplement remplacé par un chèque venu de l’Etat.

Aujourd’hui dans quel groupe, d’après-vous, se trouve le taux de mariage le plus bas aux Etats-Unis d’Amérique? Dans la communauté noire. “Si nous voulons être sérieux au sujet des faits, nous pourrions comparer la situation des Noirs cent ans plus tard après la fin de l’esclavage à celle où ils se trouvaient après 30 ans de politique libérale de l’État providence” dit Dr Thomas Sowell dans son livre Economics Facts and Fallacies. Jovenel Moïse, en tant que Président de la république et garant des institutions, en laissant entrer ce code pénal en exécution, vous engagerez le pays dans une nouvelle ère, l’ère de la débauche institutionnalisée.

Port-au-Prince sera transformé en Pattaya de la Caraïbe. Cette ville de Thaïlande où presque dans toutes les rues ce sont les pédophiles qui mènent la danse. Port-au-Prince sera de plus en plus une ville désarmée et corrompue où la majorité des clients sont des étrangers venus des pays développés. Et, la presse ne tardera pas à venir avec ses jeux de mots pour parler du problème, disons mieux pour atténuer la catastrophe.

En d’autres termes, la prostitution infantile sera vite remplacée par  l’émancipation sexuelle, les pédophiles par touristes sexuels, et les réseaux pédocriminels par groupe de défenses des droits des étrangers. Le système corrompu haïtien avec ses potentats présents dans toutes les sphères de la société fera aussi son beurre dans le business du sexe des enfants et des adolescents. L’éventuel développement des réseaux de prostitution rattachés au trafic des enfants profiteront de la carence dans les systèmes de protections juridiques et sociales haïtiens pour transformer Haïti en pâture de dépravation.  Il ne faut pas se tromper, Haïti est un pays déjà bien organisé dans la corruption.

Haïti n’a même pas un système sanitaire tandis que nous sommes en 2020. Demandez à l’Etat haïtien combien d’enfants sont nés sur l’ensemble du territoire l’année dernière, il vous donnera un chiffre approximatif. N’en parlons pas des hôpitaux, des centres de santé qui n’existent, d’ailleurs, que dans l’imaginaire des gens, sans structure et capacité aucunes. Quand les Libertin débarquent ils laisseront des conséquences lourdes. Parmi elles, de nouvelles maladies infectieuses, de drames psycho-sociaux, de réseaux pédocriminels etc. Le pire est que les nouvelles victimes, les Mlle Gogo, n’auront aucun recours quant à la loi. Car plusieurs articles du code pénal dont l’article 304 et et l’article 384 ont fixés d’avance leur destin.  Les Gogo seront condamnés et les Libertin pardonnés.

Président Jovenel Moïse, vous pouvez défendre la population en la protégeant avec des lois justes et non avec des articles écrits comportant des flous juridiques. Malgré tout, si vous continuez à croire que de tels articles sont bien écrits, si vous refusez de vous ouvrir à la voix de la raison, à la voix de la morale, et à la voix de la majorité, vous devriez être en mesure de répondre aux trois questions suivantes:

● Comparés à quoi? (C’est-à-dire, quand vous comparez ces nouveaux articles  aux anciens traitant sur la moralité, quelle a été votre conclusion)

● A quel coût?

● Quelles sont les preuves tangibles dont vous avez qu’en prenant cette route l’avenir de la jeunesse haïtienne sera meilleur?

LEGLIZ PALE !!!

Amlet I.

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