16 octobre 2025
La question de l’homosexualité en Haïti : Un autre forcing à déjouer
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La question de l’homosexualité en Haïti : Un autre forcing à déjouer

par Jean Garry Auguste

Samedi 18 juillet 2020 ((rezonodwes.com))– Les réalités  géopolitiques subissent de profondes mutations, et les peuples, très dominés par la peur, s’ouvrent  à de nouvelles habitudes de vie rigoureusement réglées par l’Etat, le Père Souverain.


Au nom de la sécurité, chacun sacrifie une partie de sa liberté au profit de son bien-être, celui de sa famille pour son confort ou sa survie. Mais ce qu’on ne nous dit pas, c’est que, la liberté, une fois consumée sur l’autel de la sécurité ne sera jamais pleinement restituée même  après le passage du danger.


Il suffit de regarder la vie des américains avant et après l’attentat du 11 septembre 2001 pour nous en convaincre. Après la crise, l’Etat est plus puissant et les citoyens plus dépendants.
Je crois que la pandémie du coronavirus fera répéter l’histoire.


Chez-nous, avec le départ du parlement et les préoccupations  engendrées par la COVID-19, le président n’a de cesse de promulguer des décrets et opérer des changements dits structurels dans l’appareil de l’Etat.


Dans ce tourbillon de décrets sortis sans annonce, ni parade ni fanfare donc ni su ni connu ni compris de personne sinon que de l’entourage présidentiel, quelques experts et certains citoyens particulièrement avisés, alors que nul n’est sensé ignorer la Loi, le président Moïse en a profité pour sortir un mort du placard, pour porter un coup fatal au peu qui reste à notre morale sociale longtemps en pleine déliquescence.


On était  sûr que beaucoup se jouent pendant cette période d’épidémie, mais arriver là ? On s’en doutait.


Le nouveau Code Pénal dans ses articles 362 et 263, qualifie de discriminatoire le refus de service, d’embauche, demande de stage, etc à une personne sur la base de son orientation sexuelle, dans le cas contraire le contrevenant est passible d’une amende allant de 50 000 à 75 000 gourdes et d’un emprisonnement de 1 à 3 ans.


Cette loi établit que chacun doit respecter l’orientation sexuelle de l’autre, ce qui peut sous-tendre que chaque orientation sexuelle est d’une égale valeur que l’on soit hétéro ou homo.
Deuxièmement, chacun doit être traité avec la même déférence, jouir, entre autres choses, des mêmes  privilèges selon ses compétences et la déontologie de l’institution d’intérêt en dehors de toute considération de son choix sexuel.


Comme leader chrétien, ces articles m’interpellent au plus haut point, ils veulent dire que je dois accueillir les membres de la communauté LGBTQ+ , baptisée  communauté « M» par le feu Charlot Jeudi, ancien président de l’organisation Kouraj qui supporte et défend les droits des homosexuels en Haiti, avec tolérance et ouverture d’esprit au nom de la cohabitation ou la cohésion sociale. D’où prêcher contre l’homosexualité à l’église serait discriminatoire pour l’homosexuel, c’est ne pas accepter qui il est. Décliner la demande de célébrer un mariage de deux lesbiennes deviendrait une discrimination car il leur est refusé de jouir de leur droit.
Ces articles les concèdent l’autorisation de m’attaquer en justice, me faire payer une amende puis être emprisonné jusqu’à 3 ans.


C’est très  sérieux. Ces articles sont non seulement un coup porté  à la morale chrétienne ou à la morale tout court mais représentent aussi une grande menace pour l’église, sans doute la plus grande de toute son histoire sur cette île.


Un vrai dilemme est introduit. Un réel conflit entre ce que Dieu veut dans Sa Parole et le gouvernement qui est une autorité déléguée par Dieu. La Bible adresse la question explicitement et de façon très  tranchée. L’homosexualité ne s’inscrit pas dans l’économie de Dieu comme façon de vivre ou comme pratique sexuelle entre les personnes. Dieu établit comme principe un homme et une femme( Gen. 2: 22-25) qui s’unissent physiquement à travers le mariage pour le plaisir, la procréation, l’intimité et la sanctification. Tout autre choix en dehors de cette norme est une déviation et une perversion de l’idéal divin pour la famille. 

Ce type de prise de position se fait de plus en plus impopulaire car le puissant lobby économique international et l’intense propagande médiatique qui accompagnent ce mouvement, induisent la peur et portent à la prudence excessive tous ceux qui tiennent un discours contraire à leur vision. Lorsque le pape François 1er avait évoqué un suivi psychiatrique pour une homosexualité découverte dans l’enfance, cela a provoqué un tel choc, une telle colère que le Vatican a dû corriger et réinterpréter les propos du pape peu orthodoxe pour les rendre plus compatibles à l’évolution des choses.

Mais quand celui-ci avait prononcé: “Si une personne est gay et cherche le Seigneur avec bonne volonté, qui suis-je pour la juger? » Sa déclaration fut accueillie et acclamée par les organismes des droits de l’homme et la communauté LGBTQ+ et ils le félicitent tous pour son ouverture d’esprit. Or nous savons que la Bible ne vacille pas sur le sujet et nous n’avons pas à interpréter le texte sacré pour l’adapter au gré de la culture ambiante sinon elle ne serait plus la Parole de Dieu. Nous ne devons jamais être dans une démarche de chercher à plaire, peu importe ce qu’il nous en coûte.

Même si le discours chrétien sur le sujet est taxé d’homophobie, mais nos dires et nos actes doivent être toujours guidés par notre conviction.

Bien sûr, rien ne justifie la haine ni les attaques physiques contre la personne d’un homosexuel pour son choix de vie mais, par contre, si nous croyons que la Bible est réellement la Parole de Dieu alors nous devons leur proclamer cette vérité sans détour et avec amour: L’homosexualité est plus qu’une maladie, c’est un péché et elle est contraire à l’ordre naturel établi par le Créateur.


 De ce fait, c’est très oser que de forcer un peuple à s’identifier  à ce qui est contre sa croyance, contre sa conscience, étranger à sa culture et ses mœurs. Malgré les tentatives échouées du passé, la leçon est visiblement mal apprise. Pourquoi encore cette tentative de coup de force? Et pourquoi maintenant?


En Afrique Centrale, la population  gabonaise s’est dressée avec indignation quand le 23 juin au soir, l’assemblée nationale annule un amendement de leur code pénal dépénalisant  l’homosexualité. Et comme par une étrange coïncidence, le lendemain du 24 juin, l’exécutif adopte le nouveau code pénal dont les articles cités plus hauts font encore des remous dans toute la société haïtienne.


C’est une bien mauvaise pratique quand plutôt que se creuser les méninges pour trouver des solutions adaptées qui reflètent notre identité de peuple, on se livre à un exercice de plagiat et répétons les autres comme un perroquet savant puisque le “… texte est la pure transposition du droit pénal français, complété par le droit pénal canadien dans le domaine de la peine”, des propos tenus  par le jeune haïtien Guerdy Blaise, avocat, enseignant-chercheur en droit pénal et procédure pénale  à Paris au sujet de notre nouveau Code Pénal.


Par ailleurs, on ne doute pas dans tout cela de l’influence impérialiste de l’Occident ARC-CIEL dont les positions révèlent l’agenda. Toutefois, que de plus Chef d’État que de s’opposer poliment mais fermement aux propositions en marge de l’intérêt de son peuple? Allez tirer des exemples de nos autres confrères africains comme le président sénégalais qui n’a pas hésité à recadrer le premier ministre canadien, Justin Trudeau, l’hors d’une visite au Sénégal, qui s’imagine que l’apogée de la démocratie c’est l’absence de la moralité ou sa redéfinition. D’un ton assuré, le président Macky Sall affirme: “Interdire l’homosexualité n’a rien d’homophobe. Seulement, les lois de notre pays obéissent à des normes qui sont le condensé de nos valeurs de culture et de civilisation…”.

Au passage du président Barack Obama au Kénya, il a reçu une réponse similaire du président kenyan auprès de qui il a évoqué la question: “ Il faut bien admettre que nous ne sommes pas d’accord sur certaines choses que notre culture et nos sociétés n’acceptent pas” affirme-t-il à son homologue américain. Ou encore l’exemple de Kagamé, président du Rwanda, à qui une rédactrice d’un journal LGBTQ+ demande ce qu’il compte faire du droit des homosexuels au Rwanda, sa réponse fut: “ Ceci n’est pas un problème pour nous et nous ne comptons pas en faire un problème.” À quand des hommes comme ça en Haïti?


 L’homosexualité comme pratique légalisée n’a pas sa place dans notre société ni aujourd’hui ni demain. Si l’on veut préserver les générations futures, il faut faire obstacle à tout projet qui s’inscrit dans la lignée de cette mouvance. Il n’y a aucun bienfait à tirer mais que des conséquences à payer:  la chute drastique du taux de naissance, l’augmentation de la promiscuité sexuelle, des IST, des cancers du côlon et des maladies mentales, la libéralisation de l’usage de la drogue, la destruction de la cellule familiale traditionnelle à travers l’endoctrinement systématique des jeunes et des enfants à la propagande Gay, etc.

Est-on prêt à signer pour ça? La famille nucléaire telle que promue dans la Bible, est la seule entité capable d’assurer la sauvegarde de la civilisation, tout autre substitut provoquera son déclin et sa ruine, peut-être lentement mais assurément.


Que nos hommes d’Etat se ressaisissent et qu’ils dirigent avec raison dans le plus grand interêt de ceux qui les ont élus.


Quant à nous les évangéliques, lorsque les vues de la politique s’opposent à la perspective biblique, nous n’avons d’autre choix que de suivre la Bible, car notre conscience est captive de la Parole de Dieu. Nous ne pouvons ni ne voulons agir autrement.


Alors, à nos dirigeants, épargnez-nous d’une nouvelle crise inutile et suicidaire pour vous comme pour le pays. Faites vos méas culpas puis faites retrait de ces lois qui peuvent davantage nous diviser que rien d’autre, ce qui ne convient en aucun cas à votre rôle de rassembleurs. Ne vous dites pas serviteurs du peuple par flatterie, temps pour vous de le prouver. Écoutez donc enfin votre patron. Agissez et vite!
                                                                                                 

Jean Garry Auguste                                                                                                           Coordonateur de En Famille
Un ministère chrétien au service de la famille

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