C’est dans le Catéchisme que le pape François a inscrit une opposition catégorique à la peine de mort. Dans le passé, l’Église catholique avait elle-même eu recours à cette pratique, a avoué le pape. En Haïti, sous le régime de la dictature des Duvalier, l’Eglise catholique envoyait des prêtres « donner l’absolution » aux condamnés à mort plantés devant le peloton d’exécution
Cité du Vatican, vendredi 3 août 2018 ((rezonodwes.com))–Le pape François a proclamé jeudi 2 août son opposition catégorique à la peine de mort en la rayant du Catéchisme. Alors que la version de 1992 n’excluait pas explicitement la peine capitale dans des cas extrêmes. Le pape a modifié le texte, jugeant la peine de mort « inadmissible« .
Le pape François qui souhaite que l’Église s’engage désormais à œuvrer en faveur de son abolition dans le monde, a plaidé pour qu’elle enseigne, à la lumière de l’Évangile, que « la peine de mort est une mesure inhumaine qui blesse la dignité personnelle« .
Le souverain pontife, dans la nouvelle version française du texte, a prôné l’engagement de l’Eglise de façon déterminée en vue d’arriver à son abolition partout dans le monde.
La presse française tient à préciser que dans la version italienne d’origine, le texte parle de «mesure inadmissible», à l’instar de l’anglais, de l’allemand, de l’espagnol et du portugais.
Le pape avait approuvé ces modifications au Catéchisme le 11 mai dernier. «Pendant longtemps, le recours à la peine de mort de la part de l’autorité légitime, après un procès régulier, fut considéré comme une réponse adaptée à la gravité de certains délits, et un moyen acceptable, bien qu’extrême, pour la sauvegarde du bien commun», peut-on lire dans l’introduction du texte modifié.
Le pape François avait plaidé pour cette réécriture en octobre après avoir reconnu que l’Église catholique avait elle-même eu recours à cette pratique.
«Aujourd’hui, on est de plus en plus conscient que la personne ne perd pas sa dignité, même après avoir commis des crimes très graves», indique encore le texte.
La peine de mort abolie en Haïti à la chute du régime du tyran Jean-Claude Duvalier
Rappelons que la Constitution du 29 mars 1987 a aboli pour la première fois la peine de mort en Haïti. Notons également que sous la dictature féroce des Duvalier (1957-1986), des écoliers en bas-âge étaient parfois contraints d’assister aux exécutions sommaires d’opposants au régime et c’est cette même Eglise catholique qui envoyait les prêtres donner le dernier sacrement aux « condamnés à mort » afin « que leurs péchés soient expiés au ciel« .