22 décembre 2025
Rép. Dominicaine : 18 ans après le «Massacre de Guayubin», pas encore de réparation
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Rép. Dominicaine : 18 ans après le «Massacre de Guayubin», pas encore de réparation

Ce 18 juin 2018 ramène le 18ème anniversaire du «Massacre de Guayubin » en République Dominicaine où six Haïtiens et  un ressortissant dominicain ont perdu la vie et plusieurs autres personnes avaient été blessées. Ce triste événement est survenu après que des militaires dominicains eurent ouvert le feu sur un véhicule qui transportait un groupe de personnes en majorité des Haïtiens. Certains des survivants ont été reconduits à la frontière de manière arbitraire, sans formalité. Les blessés n’avaient reçu aucune assistance médicale et les dépouilles des personnes qui ont été tuées avaient été inhumées immédiatement dans une fosse commune, en territoire dominicain, sans avoir été identifiées.



Jeudi 21 juin 2018 ((rezonodwes.com))–Les soldats dominicains qui avaient commis cet acte barbare et répréhensible, avaient été traduits en juillet 2000 pour homicide, par devant le tribunal militaire.  Après 5 années de tergiversation et de dilatoires, l’affaire avait été finalement entendue. Cependant les militaires inculpés allaient être innocentés 5 jours plus tard malgré les demandes qui ont été produites par des victimes de se faire auditionner devant les tribunaux civils.

Suite au blocage du dossier en République Dominicaine, en 2005, les victimes, avec l’Appui du Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR), du Centre Culturel Dominico-Haitien (CCDH) et de la Clinique Internationale de Droits Humains (CIDDHU), avaient décidé de saisir les instances du système interaméricain de protection des droits de l’homme. Il allait y être mené une longue et fastidieuse procédure durant plus de 7 ans.

Le 29 novembre 2012, les démarches menées ont été gratifiées par le prononcé du verdict de la Cour interaméraine des droits de l’homme ayant condamné l’Etat dominicain pour les violations des droits humains tout en lui faisant injonction de verser une indemnité de 927,000 dollars américains en réparation aux victimes. Un délai de 6 mois à un an avait été également octroyé aux autorités dominicaines pour exécuter l’arrêt. Mais, rien n’est fait jusqu’ à date.




Les institutions pétitionnaires dont le GARR avaient déjà rédigé et soumis, le 10 juillet 2014, un rapport à la CIDH pour attirer son attention sur le refus de l’Etat dominicain d’appliquer la sentence. De son côté, cette institution judiciaire de protection des droits de l’homme, dans une correspondance datée du 27 juillet 2014, avait demandé aux autorités dominicaines de produire un rapport sur l’état d’avancement des mesures de réparation civile.

Depuis lors, les pétitionnaires ne cessent de multiplier les démarches auprès des autorités dominicaines qui, malheureusement, font semblant de ne pas comprendre.

Le GARR , le CCDH et la CIDDHU qui représentent et appuient les victimes du massacre de Guayubin depuis environ 18 ans, dénoncent une fois de plus la mauvaise foi des autorités dominicaines qui refusent d’exécuter les mesures issues du verdict de la Cour IDH, particulièrement celles exigeant le dédommagement des victimes survivantes et ayants droits des victimes décédées.




Tout en appelant à la solidarité de tous et de toutes, les organisations pétitionnaires renouvellent leur engagement de continuer la lutte pour que l’Etat dominicain applique les mesures de cette sentence et respecte les droits des migrantes et migrants haïtiens sur leur territoire.

garr-haiti.org

1 Comment

  • paola pitti 21 juin 2018

    Je suis persuade que si c’est Haiti qui devait reparation a la Republique Dominicaine, eh bien la restituation aurait ete faite dans l’immediat il y a 18 ans.
    C’est un parfait exemple de la mediocrite des agents de nos institutions. Ils ne PEUVENT pas trouver une solution parce qu’ils ne sont pas formes pour le travail qu’ils font. Si on revient leur CV on remarquera qu’ils etaient boulangers, brasseur, embouteilleur d’eau potable, proprietaire de pieces automobile, et meme vendeur de drogue.
    Ce dossier trauit l’incompence qui ronge notre pays.

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