6 octobre 2025
Le trafic de femmes : Un commerce devenu aujourd’hui plus rentable que la vente d’armes ou de drogues
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Le trafic de femmes : Un commerce devenu aujourd’hui plus rentable que la vente d’armes ou de drogues

Le jeudi 8 mars 2018, à l’occasion de la « Journée Internationale de la Femme », notre aimable collaboratrice Rosie Bourget qui se penche sur un épineux sujet touchant directement les femmes à travers le monde, a voulu partager ses réflexions avec les nombreux et fidèles lectrices/lecteurs de Rezo Nòdwès. Mme Bourget tentera d’apporter une réponse à la question le plus souvent soulevée à savoir : En quoi consiste le trafic de femmes ?

par Rosie Bourget
Master of Social Work (MSW)

Miami, jeudi 8 mars 2018 ((rezonodwes.com))-Chaque année, à la même date, on célèbre la journée de la femme. Mais le 8 mars était une date qui revenait déjà à l’époque régulièrement puisqu’elle avait notamment été initiée par Lénine comme « Journée internationale des femmes», en 1921, en souvenir de la première manifestation qui avait lancé la Révolution russe, en 1917, aussi connue sous le nom de la révolution bolchevique.

Ainsi, en cette journée qui leur est destinée, nous avons une pensée spéciale pour les femmes victimes de harcèlement sexuel (verbal ou physique), de violence domestique, de viol, d’abus psychologique, de travail forcé et du trafic d’êtres humains, achetées et vendues comme des marchandises, forcées de se prostituer, particulièrement en Europe occidentale.

En quoi consiste le trafic de femmes ?

Trafic de femmes, exploitation sexuelle, esclavage sexuel, la traite sexuelle… différents termes, même sens, mais à ne pas confondre avec les prostituées libres, femmes de joie ou travailleuses du sexe, termes caractérisant les femmes qui se lancent délibérément dans la prostitution, qui mettent en scène une performance sexuelle qui, dans la majorité des cas, est une prestation de service en échange d’une compensation monétaire. Il s’agit de faire correctement la différence entre les femmes qui fournissent volontairement des services sexuels et celles qui sont contraintes de se prostituer.

La fameuse rectitude politique nous amène parfois à référer aux prostituées sous le vocable de « travailleuses du sexe», comme si c’était un choix de carrière comme un autre, de la même façon que l’on choisit de devenir enseignante. Nul ne doute que certaines femmes décident de gagner leurs vies de cette façon, mais la plupart d’entre elles n’ont pas vraiment le choix. Cela peut être le résultat d’une mauvaise situation économique ou d’être incapable de concevoir une autre façon de gagner de l’argent, ou pire encore, elles peuvent être les victimes d’un réseau de traite.

Cette situation existe toujours et pas seulement dans le soi-disant tiers-monde. En Europe occidentale, par exemple, il existe un commerce de femmes venant d’Europe de l’Est, de pays qui sont déjà ou qui veulent devenir membres de l’Union Européenne. Dans certains de ces pays, ce trafic est organisé.

L’esclavage sexuel peut se présenter sous la forme de prostitution forcée et considéré comme un des crimes contre l’humanité. Un rapport des Nations Unies donne l’estimation annuelle d’un million de femmes ou fillettes impliquées par la force dans le commerce et/ou l’esclavage sexuel.

À l’heure actuelle, ni la vente ni l’achat de services sexuels ne sont prohibés. Les différentes mafias qui organisent ce trafic de chair humaine à travers la planète ainsi que l’exploitation sexuelle des femmes ne sont pas inquiétées. D’abord, parce qu’elles disposent de multiples complicités, directes ou indirectes. Certains haut-fonctionnaires font bénéficier les mafias de leur influence, par exemple, pour monter un réseau où l’on proposera des services sexuels, ou des visas en vue de faire voyager des esclaves avec des documents tout à fait légaux mais établissant de fausses identités.

La femme est tellement perçue comme un objet que si elle a la chance de pouvoir exprimer une volonté ou une liberté de choix et si elle a le malheur de le faire, on la trouve arrogante et on lui préfère une femme « gentille » et soumise (en somme toute une esclave), quitte à parcourir des milliers de kilomètres pour profiter de sa compagnie éphémère et tarifée. On en vient donc, par l’acceptation de la relation tarifée pour obtenir entière satisfaction sexuelle, à faire de la femme un produit consommable…

À suivre...
texte extrait de Haïti-Observateur, édition 7 mars-14 mars 2018

r_bourget@yahoo.com
MTS (Maîtrise en Travail Social)

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