Pour faire avancer l’enquête, le Parquet de Lima s’est transporté à Sao Paulo au Brésil, mardi, pour entendre un témoin, pas le moindre. L’ancien patron-représentant de la firme de construction brésilienne Odebrecht au Pérou, Jorge Barata. « J’ai financé les campagnes électorales de l’actuel président Kuczymski, de Keiko Fujimori et de 3 autres ex-premiers mandataires de Pérou » a-t-il déclaré aux procureurs, d’après les informations révélées par IDL-Reporteros
Sao Paulo, jeudi 1er mars 2018 ((rezonodwes.com)).-Un ancien dirigeant d’Odebrecht, a déclaré aux procureurs péruviens qu’il avait fait don d’argent à l’actuel président du Pérou, Pedro Pablo Kuczynski, lors de sa campagne présidentielle de 2011, en échange de facilitation de contrats juteux.
Interrogé à Sao Pailo pendant deux jours, mardi et mercredi, par les procureurs péruviens Rafael Vela, Germán Juárez et Domingo Pérez ; Barata Jorge Barart a avancé que son entreprise Odebrecht avait contribué en 2011 aux campagnes présidentielles d’Alejandro Toledo (2001-2006), Alan García (2006-2011) et Ollanta Humala (2011-2016), selon le site internet IDL-Reporters, qui couvre cette tranche d’actualité périodiquement depuis l’éclatement du scandale d’Odebrecht.
Jorge Barata, allègrement, a avoué au procureur Rafael Vela, qu’il avait également donné de l’argent à Kuczynski en tant que candidat, de la part de son entreprise afin d’obtenir des contrats de construction du gouvernement, s’il était élu.
L’actuel président du Pérou n’a pas tardé jeudi à démentir les allégations de M. Barata, sur son compte Twitter affirmant qu’il n’avait reçu aucun pots-de-vin d’Odebrecht en 2011 et que non plus, il n’avait pas personnellement administré les finances pour sa première tentative infructueuse de briguer la présidentielle du Pérou.
Notons qu’au Pérou, en tant que président en exercice, M. Kuczynski a l’immunité contre toutes poursuites et ne peut faire l’objet d’une enquête officielle qu’une fois qu’il quitte ses fonctions. Son mandat termine en 2021.
Au cours de l’interrogatoire, il a été révélé que Barata avait également contribué au financement de la campagne sénatoriale de Keiko Fujimori en 2011, une affirmation que l’actuelle sénateur a catégoriquement niée.
Le procureur Vela a déclaré jeudi aux médias que la confession obtenue de Barata corrobore avec les données d’autres procureurs d’Etat enquêtant sur les anciens présidents péruviens, Ollanta Humala et Alejandro Toledo.
Selon les magistrats, l’ex-président Humala, actuellement en détention provisoire, a participé au blanchiment d’argent pour Odebrecht et que l’ancien président Toledo, sous le gouvernement duquel l’actuel chef d’Etat Kuczynski fut ministre des Finances, est accusé d’avoir reçu des pots-de-vin de 20 millions de dollars d’Odebrecht.
A l’instar des principaux présumés indexés (Bellerive, Lamothe, Laleau, Moise…) dans le rapport de la commission d’enquête sur la dilapidation de $3.8 milliards de PetroCaribe, tous les cinq personnages péruviens impliqués de présumée corruption ont nié avoir reçu de l’argent d’Odebrecht.
Rappelons que la firme brésilienne Odebrecht a révélé en 2016 avoir payé au total 29 millions de dollars de pots-de-vin à des membres de plusieurs gouvernements au Pérou.