Le Premier Ministre a parlé, le ministre de l’Immigration passe à l’action et il est à la recherche de 2 millions de dollars pour faire le suivi. A la fin du texte, Rezo Nòdwès vous propose une brève lecture de l’extrait y relatif de l’Editorial d’un journal des Bahamas. Quelle ironie !
Après les ordres de départ volontaire lancés dont le délai est fixé au 31 décembre 2017, et pour accélérer le processus d’expulsion, le gouvernement des Bahamas cherche à collecter 2 millions de dollars pour financer un programme prévoyant l’expulsion rapide de tous les immigrants vivant illégalement sur leur territoire, quelle que soit leur nationalité, à partir de janvier de l’année prochaine.
Nassau, jeudi 19 octobre 2017 ((rezonodwes.com)).-Au total, il y aurait plus de 80,000 haïtiens répartis sur l’ensemble des centaines d’îles et d’îlots composant le grand archipel des Bahamas et des Lucayes. De ce nombre, les autorités bahamiennes ont établi que près de 20,000 vivent en situation irrégulière et sur la tête desquels plane une épée de Damoclès s’ils ne prennent pas eux-mêmes l’initiative de regagner Haïti avant la fin de l’année.
Pour Brent Symonette et Peter Turnquest, respectivement ministres de l’Immigration et de l’Economie, dans une déclaration faite mercredi après-midi, l’objectif premier est de financer le rapatriement des immigrants en situation irrégulière en réponse directe au vœu du Premier ministre Hubert Minnis, ce qui sera en totale conformité avec les lois d’immigration du pays.
Le ministre Symonette a rappelé que le PM Minnis avait prévenu lors d’une récente intervention devant le Parlement que tous les immigrants admis irrégulièrement au pays, quelle que soit leur nationalité, devraient retourner volontairement dans leur pays d’origine avant la fin de l’année 2017.
Il a averti qu’après cette date, un processus d’expulsion des Bahamas sera lancé, a rappelé le ministre Symonette précisant que le processus nécessiterait quelque 2 millions de dollars et qu’il est en contact avec le chef du gouvernement pour voir comment ce processus sera financé.
Le responsable de l’immigration des Bahamas a cependant fait part d’une exception à la règle. « Dans le cas des personnes qui ont attendu très longtemps, jusqu’à 20, 30 et dans certains cas jusqu’à 40 ans pour obtenir la nationalisation, ils auront le droit de devenir citoyens des Bahamas« , a laissé entendre Brent Symonette.
Rezo Nòdwès signale au passage l’inquiétude soulevée dans la communauté haïtienne, de rudes et laborieux travailleurs, après la déclaration du Premier ministre Minnis souhaitant que les illégaux laissent (sans être contraints) les Bahamas avant le 31 décembre.
Les autorités haïtiennes en sont-elles informées de la situation ?
Entre-temps, en cas d’un éventuellement « rapatriement » des Bahamas, que prévoit le Palais national prêt à donner en cadeau 250 millions de gourdes des taxes des citoyens, à des dirigeants de partis et particules politiques dont le plus grand nombre d’entre eux n’avaient même pas franchi la barre de 1% aux dernières élections ? Ils parlent de démocratie, mais leurs partis sont anti-démocratiques!
Y-aura-t-il un plan pour accueillir ces éventuels compatriotes ou attendons-nous comme de fait, toujours le dernier moment ?
Extrait d’un Editorial de « The Tribune« à propos des menaces d’expulsion de plus de 20,000 haïtiens des Bahamas…
…Only Bahamasair flies to Haiti … the ATR plane with a max of 70+ passengers – if there are say 20,000 illegal Haitians here that means one ATR has to make 277 flights or three-four flights a day till December 31st. Do the Haitians have the money? Honestly if I was in this qualifying group I would wait to be arrested and let the Treasury of The Bahamas pay for me to get back to Haiti – did the gurus of the OPM – Immigration think about what that cost would be?
…To the north of us the ‘dreamers’ as they are called, persons who are in the US illegally, know nowhere else than the US fight daily to save their status – the Haiti Government is pleading with the US to extend the deadline for Haitians to January, 2018 and there are some 20,000 involved in that exercise, probably about the same or less than we have.
Traduction litterale :
Seul Bahamasair vole vers Haïti … l’avion ATR avec un maximum de plus de 70 passagers – s’il y a 20 000 Haïtiens illégaux ici, cela signifie qu’un ATR doit faire 277 vols ou trois et quatre vols par jour jusqu’au 31 décembre. Est-ce que les Haïtiens ont de l’argent de quoi payer le billet ? Honnêtement, si j’étais dans ce groupe d’expulsés, j’attendrais d’être arrêté et laisserais au Trésor des Bahamas payer pour que je retourne en Haïti – [… les gourous de l’OPM] – Immigration a-t-elle réfléchi sur un montant que cela coûterait?

