Cette qualification ouvre une nouvelle ère pour le football haïtien. Elle invite à réfléchir aux conditions institutionnelles, logistiques et structurelles qui permettront au pays de tirer pleinement avantage de cette présence au Mondial 2026, mais aussi à la manière dont ce succès pourrait devenir un levier identitaire, national et même diplomatique. Haïti renoue avec l’un des rares espaces où son drapeau parvient à unir la diaspora, transcender les clivages et offrir un langage commun : celui de la performance collective et de la dignité sportive retrouvée.
Haïti met fin à cinquante-et-un ans d’attente : qualification directe pour la Coupe du monde 2026
À Willemstad, sur la pelouse du Stadion Ergilio Hato, la sélection haïtienne a signé une performance d’une portée historique en s’imposant 2–0 face au Nicaragua, scellant du même coup sa qualification directe pour la Coupe du monde 2026. Cette victoire intervient dans le cadre de la dernière journée du Groupe C des éliminatoires de la Concacaf, une phase dont Haïti sort non seulement en tête, mais surtout transformée par un accomplissement attendu depuis plus d’un demi-siècle.
Le premier tournant de la rencontre survient dès la 9e minute, lorsque Louicius Deedson, d’un tir du pied gauche à l’entrée de la surface, ouvre le score. Cette action limpide doit beaucoup à Josué Casimir, lequel a offert une passe décisive remarquablement ajustée. Haïti impose alors un tempo difficile à contrer pour une équipe nicaraguayenne vite débordée par la mobilité et la discipline tactique des Grenadiers.
Juste avant la pause, dans le temps additionnel (45’+1), Ruben Providence amplifie l’écart. Sur un centre millimétré de Carlens Arcus, l’attaquant reprend de la tête à bout portant, consolidant ainsi l’avantage haïtien. Ce second but, inscrit dans un moment stratégique de la rencontre, illustre la gestion maîtrisée du match par Haïti et la capacité du groupe à convertir ses phases de domination en réalisations concrètes.
La portée de cette victoire dépasse largement le cadre sportif immédiat. En devançant toutes les équipes du Groupe C, Haïti décroche sa deuxième participation à une phase finale de Coupe du monde, la première depuis l’édition de 1974 en Allemagne. Cinquante-et-un ans s’étaient écoulés depuis cette apparition fondatrice. Le succès obtenu à Willemstad efface ce long intervalle, ravive un patrimoine footballistique longtemps contrarié et inscrit de manière durable cette génération dans la mémoire collective.
Le Nicaragua, pour sa part, boucle sa campagne éliminatoire à la quatrième position, avec quatre points et un bilan de 1 victoire, 1 nul et 4 défaites. L’écart entre les deux sélections sur cette dernière journée illustre un rapport de forces désormais clair dans la région.
